L’affaire était pourtant bien mal engagée. Au moment de regagner les vestiaires, c’est une pluie continue, de gouttes et de doutes, qui accompagne les « Rouge et Noir » aux vestiaires. Quelques instants auparavant, Benjamin Bourigeaud, pourtant clinique dans l’exercice, vient de rater l’égalisation sur pénalty, repoussée à deux reprises par Pau Lopez.
Pas d’égalisation, et pas vraiment d’enthousiasme à l’issue d’un premier acte d’abord marseillais puis plus équilibré, sans grandes émotions. Puis les mots du coach, et des joueurs entre eux, ont probablement tout changé. Rennes s’est ainsi qualifié au bout de la soirée, à l’issue d’une séance de tirs aux buts irrespirable et sans arrêt de gardien, Samuel Gigot trouvant la barre pour le seul échec des 18 tentatives.
Un dénouement heureux et mérité, quelque peu éprouvant pour le cœur mais possiblement fondateur pour la suite. Cette belle communion entre les joueurs, le staff et le Roazhon Park, injustement refusée par l’arbitre lors du dernier Rennes – Villarreal, a eu lieu et renforce le sentiment dégagée par ce Stade Rennais version 2.0 Stéphan : solidarité, abnégation mais aussi cohésion et confiance revenant petit à petit des pieds à la tête.
Les grincheux diront pourtant, à raison, que l’ouverture du score de Jordan Veretout est encore une fois généreusement offerte aux Marseillais, suite à un double loupé de Jeanuël Belocian et Guéla Doué, par ailleurs rennais le plus entreprenant en première période. Les optimistes peuvent répondre que la défense rennais a vécu une soirée plutôt tranquille avec un Gauthier Gallon très peu sollicité mais présent sur demande, au pied comme dans ses six mètres.
De l’autre côté du terrain, la furia mise au début de la seconde période pour recoller au score fait plaisir à voir. Après un énorme loupé d’entrée pour Arnaud Kalimuendo, seul aux six mètres mais tirant juste à côté, la pression rennaise trouve sa récompense. Comme un symbole, Martin Terrier de la tête, au premier poteau, sur un coup-franc de Benjamin Bourigeaud, égalise.
Les penalties, un travail, pas une loterie !
Dans la foulée, plusieurs grosses situations s’offrent à des rennais transfigurés, déchaînés, avec une grosse performance à la clé du double pivot au milieu de terrain Santamaria-Le Fée, bien plus adapté au 4-4-2 rennais. Axe de progression, la régularité dans l’intensité, qui ne tient qu’une demi-heure avant de voir des marseillais pourtant très diminués entre CAN et blessures, finir plus fort.
Un sauvetage sur la ligne de Warmed Omari vient ajouter une autre touche positive à la soirée, pour un garçon qui va incontestablement mieux. L’issue que l’on sait, viendra au passage démonter à l’ancien coach rennais, Bruno Genesio, que les penalties ne sont pas une loterie mais un travail important en amont, avec un 100 % de réussite implacable face à des Olympiens également très performants sur l’exercice.
Affronter Sochaux en huitièmes de finale le mardi 6 février prochain se mérite, et le Stade Rennais est allé chercher ce droit, avec la perspective, s’il fait bien le travail, d’entrevoir un possible quart de finale pour un printemps dont les contours se dessinent aujourd’hui avec un peu plus de sourire. Non, tout n’est pas parfait, Rennes aurait pu (du) enfoncer l’OM dans son temps fort et peut-être s’éviter la séance de tirs aux buts mais le travail est fait.
Martin Terrier a retrouvé le chemin des filets au Roazhon Park, un an plus tard, Baptiste Santamaria et Enzo Le Fée constituent une pierre angulaire du onze de départ très intéressante tandis que la confiance revient dans les zones décisives, de chaque côté du terrain. Si le mercato devrait offrir encore quelques rebondissements et nouvelles solutions à Julien Stéphan, l’horizon se dégage un peu plus avec ce quatrième succès de rang toutes compétitions confondues qui renforcent la confiance et l’état d’esprit d’un groupe en renouveau. Une confirmation vendredi à Lyon serait une excellente nouvelle avant d’attaquer un mois de février définitivement excitant et décisif.