Il y a un peu plus d’un an, presque jour pour jour, Martin Terrier voyait sa saison, et peut-être son destin de joueur de très haut niveau d’alors, basculer, sur un mauvais appui. La suite de la saison rennaise, dans le jeu, ne sera plus jamais la même. Ce samedi soir, les retrouvailles ont bien eu lieu entre celui qui approchait les Bleus et l’OGC Nice. S’il n’a pas marqué, Martin Terrier a disputé le match dans son intégralité, participant pleinement à la belle partition de son équipe face à des Niçois privés Thuram (blessé), Todibo, suspendu ou encore Boudaoui et Boga, retenus à la CAN.
Le « malheur » des uns faisant le bonheur des autres, Baptiste Santamaria retrouve un rôle prépondérant au milieu de terrain en l’absence de Nemanja Matic. Associé à Enzo Le Fée au milieu, il doit empêcher les transitions rapides niçoises, souvent fatales à force d’être endormi par l’insoutenable faux-rythme posé par les azuréens. Devant, Martin Terrier et Arnaud Kalimuendo sont associés avec Benjamin Bourigeaud et Désiré Doué dans les couloirs pour les servir. Après un round d’observation long, très long, entre froid et fumigènes, Arnaud Kalimuendo allume la première mèche mais sa tête sur un centre pourtant parfait de Guéla Doué est totalement dévissée. Nice, toujours passif, reste bas et Rennes s’enhardit. Les transmissions lasers d’Enzo Le Fée, très en vue, font mal et Arnaud Kalimuendo, parfaitement mis sur orbite, est tout proche d’en profiter aux six mètres face à l’immense Marcin Bulka, qui sort vainqueur de son duel, comme quelques minutes auparavant sur une frappe premier poteau de Martin Terrier (22′ et 23′). Le gardien polonais semble monter en régime mais va finalement s’incliner, logiquement. La VAR vient corriger l’oubli de M. Decherpy sur une main de Rosario dans la surface, pour un pénalty logique. Benjamin Bourigeaud, 10/11 en Ligue 1, ne tremble pas et ouvre le score (32′). Derrière cette ouverture du score, les joueurs de Julien Stéphan marquent un peu le pas et Nice découvre qu’il y a une vie au-delà de la ligne médiane, même quand on est défenseur ou milieu de terrain. Rien de bien marquant ou d’inquiétant cependant pour Steve Mandanda, vigilent sur une tête de Gaëtan Laborde. A la pause, logiquement, les Bretons sont devant.
Après la pause, Nice est un peu plus haut sur le terrain mais Rennes reste dans son plan de jeu. Enzo Le Fée, dans tous les bons coups du jour, trouve en profondeur Arnaud Kalimuendo qui réussit un superbe appel et mystifie Bulka (53′, 2-0), inscrivant son quatrième but lors des trois derniers matchs. Quelques minutes plus tard, l’ancien lensois, décidément inspiré, frappe de peu à côté (55′). La suite sera un peu moins sexy, avec nettement moins de situations de but. Enzo Le Fée sort touché aux adducteurs à l’heure de jeu, puis c’est au tour de Benjamin Bourigeaud de regagner le banc après avoir tout donné, victime de crampes. Nice, qui contrôle mieux le ballon en seconde période, n’est que trop rarement dangereux et inquiète enfin Steve Mandanda à la 80′ par Evan Guessand de la tête, juste au dessus. Comme si cela ne suffisait pas en seconde période, un troisième rennais sort en boitant, avec Fabien Rieder, touché au métatarse sur un gros impact avec Dante (84′)… Cela fait beaucoup pour les « Rouge et Noir », qui pourtant, tiennent leur avance sans la moindre frayeur. Le seul petit frisson sera même devant le RCK, avec une tentative de lob d’Ibrahim Salah au-dessus.
Avec cette cinquième victoire de la saison, la troisième pour Julien Stéphan, les « Rouge et Noir » prennent à priori pour de bon leurs distances avec le bas de tableau mais demeurent encore loin de leurs ambitions initiales de top 5. Le coach, lui, est satisfait : » Nous tenons un match abouti, certainement référence. Il fallait une grande discipline pour ne pas se faire aspirer par cette équipe de Nice. Notre entame a été très intéressante. Ce match demandera confirmation dans la durée. On est contents mais la semaine prochaine, il faudra remettre ça. pour installer une dynamique, il fallait une performance de ce genre-là. » Cette seconde victoire de rang, pour la première fois de la saison, fait du bien et plante de bonnes bases pour lancer 2024, avec le premier clean-sheet de la saison à domicile. De la solidarité, de l’envie, des individualités plus précises, autant de bonnes résolutions qui font plaisir et qui demandent confirmation dès dimanche prochain en coupe de France avec la venue de l’OM en 16èmes de finales de coupe de France, avant d’aller défier Lyon : » Il y a des progrès, de l’avance mais je ne suis pas dans l’auto-satisfaction. Nous sommes très lucides, on se l’ai dit avec les joueurs, cela demande confirmation. » Bémol de la soirée, les blessures d’Enzo Le Fée (adducteurs, avec une radio à venir devant définir l’absence, espérée courte, du milieu de terrain) et de Fabien Rieder, pour qui Julien Stéphan craint plusieurs semaines out. Voilà qui devrait agiter le mercato dans le sens des arrivées au milieu de terrain, dans un mois de janvier qui pourrait tout changer…