Le Stade Rennais a vécu une phase aller pleine de rebondissements et bien loin des objectifs initiaux. Si rien n’est définitif, la dixième place à mi-parcours et surtout le contenu des rencontres n’appellent pas à l’optimisme au moment d’attaquer 2024. Les coupes pourraient alors venir éclaircir la grisaille bretonne, avec à la baguette, un spécialiste en la matière.
Impossible d’oublier la saison 2018-19 du Stade Rennais, marquée au fer « Rouge et Noir ». Le sceau de la folie, de la passion, est encore incandescent, brûlant, dès qu’évoqué de trop près à la mémoire de tout amoureux du SRFC. Les poils se hérissent, la nostalgie s’invite à table et prend les commandes. Cette année-là, le « professeur » Julien Stéphan réussit son plan et écrit l’une, si ce n’est la plus belle page de l’histoire du club. D’abord avec un parcours historique en Europa League. Qualifié en seizièmes de finale lors du dernier match face à Astana, et ce pour la première fois de son histoire, Rennes sort ensuite le Bétis Séville au bout d’une double confrontation dantesque et d’un match retour remporté 3-1 en Andalousie, après un spectaculaire nul à l’aller (3-3). Le SRFC sortira au tour suivant contre Arsenal, le tout dans des circonstances peu favorables aux Bretons, notamment au match retour, perdu 3-0, mais avec un match aller historique dans ce qui reste la plus belle soirée du Roazhon Park. Cette même année, le Stade Rennais met aussi fin à 48 ans de disette et renverse le Paris Saint-Germain en finale de la coupe de France. Là encore, un scénario de fou, des larmes de joie, une fusion et une liesse jamais vue dans la capitale bretonne.
Pourquoi ce flashback ? Pour le plaisir déjà, en ces temps pauvres en émotions mais aussi pour rappeler que lors de cet exercice, le SRFC a terminé à la dixième place de Ligue 1, derrière les promus Nîmes et Reims. Rien n’assure de revivre un tel scénario en 2024, mais un championnat compliqué, loin du top 5 n’est pas forcément gage d’une saison sans émotions. Les coupes sont à part, parfois irrationnelles, et les « Rouge et Noir » auront leur carte à jouer. Pour démarrer 2024, le Stade Rennais se rendra chez le voisin guingampais en coupe de France.
« Tout est lié à la confiance et à l’aspect mental »
Un souvenir bien plus douloureux cette fois-ci, mais un tirage sur le papier abordable, si l’on excepte la période actuelle, et pour une fois face à une formation de l’échelon inférieur. À défaut de recevoir, c’est déjà ça de pris.
L’épopée de 2019 avait commencé contre une autre formation bretonne, Brest, et une victoire inespérée aux tirs au but… Au-delà des signes purement symboliques et pour les plus superstitieux, la coupe de France, comme la coupe d’Europe, peuvent être des parenthèses enchantées et des tremplins pour le championnat. Une victoire reste une victoire, et la confiance liée à celle-ci est toujours bonne à prendre. Un constat partagé par Julien Stéphan : « En réalité, tout est lié à la confiance et à l’aspect mental, surtout quand ça dure depuis des mois ». Même si un hypothétique parcours coûtera aussi en énergie, il est toujours plus facile de faire les efforts après une victoire.
Dans l’agenda du club breton en 2024, l’ex-Rennais Julien Escudé, préposé au tirage au sort, s’est montré généreux et a offert à la communauté rennaise une double confrontation XXL contre l’AC Milan en seizièmes de finale d’Europa League. La désillusion contre Villarreal passée, dans une phase aller où pas grand-chose n’a souri, avec en point d’orgue le but refusé à Lorenz Assignon sur une règle d’arbitrage sortie de derrière les fagots, le Stade Rennais va affronter le deuxième club le plus titré de la scène européenne et découvrir le mythique stade San Siro, rien que ça ! Malgré ce « tirage de la mort », Julien Stéphan se réjouit de cette opposition : « C’est une grande chance pour nous d’avoir ce genre de matchs à préparer. C’est une top équipe et un club très prestigieux. Cela prouve aussi que l’Europa Ligue est très relevée. Il faut que ça puisse mobiliser tout le monde pendant deux mois ».
Une double confrontation XXL contre l’AC Milan
Si les deux rencontres sont programmées le 15 février prochain à Milan, et le 22 février à Rennes, tout en espérant qu’il y ait bien match, l’entraîneur met aussi en garde : « La saison ne s’arrête pas mi-février et nous ne devons pas tout miser là-dessus. Ça peut être un élément, mais tout ne doit pas s’arrêter si nous ne passons pas ».
Il est clair que Rennes n’arrive pas en tant que favori face aux « Rossoneri ». Sur ce même sujet, Christopher Wooh se veut ambitieux : « Il y a beaucoup d’excitation et c’est une bonne manière de rester connectés. Tout le monde a envie de jouer et d’être prêt pour le jour J. San Siro fait partie des meilleurs stades en Europe et nous rêvons de jouer dans ce genre d’endroit. Si nous avons comme objectif de gagner la compétition, nous allons forcément jouer contre des gros, peu importe le moment de la compétition. »
Rien n’est impossible et le Milan AC d’aujourd’hui n’est guère fringuant, aux antipodes de celui qui empilait les Scudettos (19 fois champion d’Italie) ou Ligues des Champions (7). La saison est encore longue et les dynamiques ont encore le temps de changer. Si le retard pris en championnat semble compliqué à combler, les matchs à éliminations sur une ou deux rencontres garde une saveur à part. Un jour avec et tout peut basculer, et faire qu’il puisse de nouveau être là, ce moment…