Président du SGRMH depuis quatre saisons, Jean-Luc Bosse vit pour la première fois un championnat plutôt serein, sans événement hors terrain pour compliquer le quotidien de ses « Rose et Noir ». Alors que la phase aller n’est pas terminée, l’heure est à un optimisme raisonnable qui fait du bien.
Après la gestion de la pandémie de Covid puis les problèmes de salle l’an passé, les choses vont mieux aujourd’hui. Il semblerait que vous ayez mangé votre pain noir…
Il est certain que je n’ai pas été gâté par les événements extra-sportifs pour mes premières années de présidence mais c’est ainsi et nous avons travaillé dur tous ensemble pour franchir ces moments compliqués. Aujourd’hui, en comparaison, tout va bien, c’est sûr, même si le boulot ne manque pas pour autant !
La problématique du site d’entraînement, très pénalisant la saison passée, est réglée ?
La ville d’Acigné a accepté de nous accueillir, avec beaucoup d’écoute et l’envie de nous permettre d’avancer. Je souligne le rôle d’Erwan Perrin, qui a beaucoup œuvré pour les plannings comme il l’avait déjà fait l’an passé à la Glaz, avec beaucoup de bonne volonté également de la part des différentes équipes qui ont accepté de décaler d’une demi-heure leurs entraînements pour nous permettre de caler les nôtres, du mardi au vendredi. Les installations sont bonnes, le terrain de la bonne dimension et nous disposons aussi d’une salle pour les séances vidéo. Les filles ont pris leurs repères, ont désormais un lieu fixe pour s’entraîner même si cela demande quelques kilomètres. Mais en comparaison avec la saison passée, cela n’a rien à voir et la qualité de travail comme la performance globale s’en ressentent.
« La convivialité est au cœur de l’expérience. Après, avec la victoire, c’est encore mieux ! »
Pour autant, le projet d’avoir votre propre salle et club house est-il abandonné ?
Il faut aussi savoir se satisfaire de ce que l’on a et j’en profite pour remercier encore Acigné et son club de nous accueillir. Pour le moment, le fonctionnement est optimisé, les choses vont mieux. Nous verrons ce que l’avenir peut nous réserver.
Où en est-on sur le développement des partenariats, de la structuration du club ?
Nous travaillons pour nous améliorer, étoffer et développer nos compétences sur la communication, les hospitalités et la recherche de nouveaux partenaires. Nous avons la chance d’en avoir beaucoup qui sont là depuis longtemps, fidèles et qui nous avaient suivi lors de notre descente en National. Etre partenaire chez nous n’est pas qu’une question de division ou de résultat, c’est une aventure vécue en commun. En ce sens, nous avons développé notre espace VIP, mis des thèmes aux après-matchs pour rendre l’expérience encore plus agréable. C’est une ambiance, un tout, un partage autour du match. La convivialité est au cœur de l’expérience. Après, avec la victoire, c’est encore mieux !
Sur le plan sportif, avec trois victoires et cinq défaites, le bilan est globalement équilibré jusque-là. Est-ce aussi votre avis ?
Nous avons des regrets sur la défaite concédée à Vaulx, équipe que nous avons au passage relancée. C’est vraiment le point noir de notre première partie de saison qui aurait pu être encore meilleure avec ces deux points supplémentaires-là. Pour le reste, nous sommes plutôt satisfaits et dans les clous, avec deux points de plus que l’an passé à pareille époque, ce qui est positif. Il y a un très bon groupe, qui évolue dans une excellente ambiance et qui se montre ultra réceptif aux entraînements. Ce désir de progresser, de réussir, doit nous permettre de vivre une année 2024 plus sereine que la fin de saison passée.
Un bon maintien, si possible avant la dernière journée, ce serait une saison réussie ?
Oui, c’est certain ! Je vais bientôt avoir 60 ans et j’aimerais que les filles épargnent un peu mon cœur en m’évitant un dernier match décisif (rires). Je suis convaincu qu’elles en ont les moyens et ont toutes les qualités pour aller chercher un bon maintien. Aujourd’hui, nous avons cinq équipes derrière nous et ce serait une très belle saison de faire le même constat en mai prochain. Mais attention, la phase aller n’est pas terminée et nous avons trois gros morceaux en janvier et février avec Celles-sur-Belle, Pessac puis Sambre. Avant, il faudrait idéalement réussir à battre à Bouillargues, qui compte quatre défaites, pour repartir idéalement et effacer le loupé de Vaulx. Le championnat est ouvert, nous n’avons pas de complexes à nourrir et il faut y aller, sans arrière-pensée.
“Nous avons 4 joueuses en fin de contrat et Olivier doit les rencontrer lors de ce mois de janvier pour échanger sur le futur.”
Janvier est aussi le mois où se décide déjà la saison 2024-2025. Avez-vous déjà avancé sur la chose ?
Nous travaillons déjà sur la construction de cet effectif, bien sûr, en analysant déjà ce que souhaitent faire nos filles et le staff. Nous avons quatre joueuses en fin de contrat (Coura Camara, Juliette Guerrier, Eden Dumoulin et Charlotte Satgé, ndlr) et Olivier doit les rencontrer lors de ce mois de janvier pour échanger sur le futur. Nous en saurons plus ensuite.
Au-delà de l’équipe première, comment se portent la N2 et l’entente avec le Cercle Paul Bert sur les jeunes ?
La première partie de saison de notre Nationale 2 a été compliquée, la faute aux blessures qui ont fortement pénalisé l’équipe. Il faut absolument que l’on se maintienne en N2 mais je reste confiant. Au complet, il y a la place pour se maintenir. Concernant les jeunes et l’entente avec le CPB, Acigné et Chateaubourg, nous sommes très satisfaits. Il y a beaucoup d’échange, de travail en commun. L’idée est de faire progresser le hand féminin bretillien, d’offrir un large éventail de possibilités aux joueuses voulant pratiquer. Dans cette idée, l’arrivée et les belles performances de Chartres en N2 démontrent la belle santé de notre sport sur le bassin. Conserver tout cela nécessite cependant beaucoup de travail, de solidarité, de bénévoles et je félicite tous ceux qui œuvrent en ce sens dans chacun des clubs concernés.
L’arrivée de la D2F dans le giron de la LFH a-t-elle changé beaucoup de choses ?
Cela permet de pouvoir communiquer plus régulièrement et souvent avec les présidents de D1 notamment, d’échanger sur nos problématiques, nos solutions, nos idées. C’est enrichissant et cela permet de tirer l’ensemble vers le haut. Entrer dans le giron de la LFH, ce sont aussi beaucoup de contraintes, d’impératifs, qui rendent la vie d’un club féminin de handball plus périlleux encore. On le sait déjà, beaucoup de clubs sont à cette heure en grande difficulté, avec un avenir incertain. Nous avons la satisfaction d’être dans une situation saine mais savons aussi qu’il faut bosser dur pour pérenniser cela, à tous les niveaux. Notre sport souffre d’un déficit d’image, de visibilité et il faut faire encore plus pour avancer.
« Notre sport souffre d’un déficit d’image, de visibilité et il faut faire encore plus pour avancer »
Des images qui ne sont pas toujours diffusées, d’ailleurs, via Handball TV ? A qui la faute ?
Il faut savoir que dans le cahier des charges, les clubs n’ont plus le droit d’utiliser d’autres canaux que celui de la chaîne de la Ligue, Handball TV. Les clubs assument la captation des images sur place mais il y a eu plusieurs bugs techniques cette saison, à domicile comme à l’extérieur, malgré l’investissement total de nos bénévoles sur le sujet à la Ricoquais. L’idée de cette webTV est bonne mais il faut que tout se mette en place, techniquement parlant et cela prend un peu de temps. J’espère que l’an prochain, il n’y aura plus de désagréments pour nos supporters.