Comme les promesses, les résolutions n’engagent que ceux qui y croient. Au moment où les supporters trinquent encore ou se remettent de festivités méritées, les instances internationales bûchent et travaillent dur pour continuer de dénaturer un football qui bientôt, n’en aura plus que le nom… Gardez vos étrennes, pour suivre votre sport favori, s’il l’est encore, elles seront les bienvenues. Peut-être même vous faudra-t-il casser votre P.E.L… Mais comme la passion du supporter n’a pas de limites aux yeux de ceux qui font le foot business, allons-y, montons le curseur toujours plus haut dans “l’indécence stadium”.
Tué dans l’œuf, ou faussement anéanti par les “gentils du foot”, le projet Superligue, pas si éloigné de la mouture future de la LDC réservée aux gros et bien verrouillée par l’UEFA, revient au galop sur l’avant de la scène. A la faveur d’une faille juridique, elle va monter en puissance et venir concurrencer front contre front l’actuel système, du même tonneau, dans une quête vénale et sans pitié pour des clubs toujours plus riches et bientôt intouchables sportivement. Un club doit pouvoir tirer directement les bénéfices de son image, vivre sa compétition, se rendre plus accessible et choisir ses matchs, autant d’arguments en soi entendables mais construits dans une unique soif de business à en avoir la nausée. L’alliance des super-puissances du foot contre ceux qui les ont fait rois, l’UEFA. Cela ne manque pas de sel, Avec le format à venir des nouvelles compétitions européennes avec montées et descentes en mode NBA, c’est un peu du foot “normal” que l’on tue davantage, après la coupe du monde à 48, l’Euro à 32 et bientôt, la coupe du monde des clubs. Trois hérésies pondues et portées par une FIFA et une UEFA pourtant promptes à donner des leçons d’éthique…
Quelles conséquences à l’échelle locale ? Un championnat domestique relégué au second plan, futur terrain d’entraînement des super-puissances nationales (PSG mais qui d’autres ?) soigneusement choisies sur d’autres critères que le purement sportif, l’impossibilité d’épopées pour les méritants, qui devront répéter les exploits pour avoir la fève et une chance d’accéder au festin des rois mages. Et le (télé)spectateur dans tout ça, face à une offre trop riche de matches et de compétitions, à en perdre le sens et le goût.
Voir des Real Madrid-PSG ou Liverpool-Bayern dix fois par an lassera, irrémédiablement, et la richesse spéculée sur l’amour inconditionnel du consommateur pour le ballon rond risque d’être paradoxalement le seul frein possible à la folie financière du milieu. Celle-ci continue ainsi de broyer chaque jour un peu plus ce jeu tant aimé et partagé de génération en génération.
A l’heure des datas, des stats et des expected goals, ces fameux buts que l’on aurait pu ou dû marquer mais que l’on n’a pas marqué, la VAR en deviendrait presque anecdotique ou romantique… Alors rêvons à la promesse d’un foot qui fait encore vibrer, où l’on peut encore exister sans être parmi les trois meilleurs et partager son histoire, tout en construisant ses souvenirs. Cette promesse ou résolution, comme on vous le dit, n’engage que nous et ne coûte rien…