Le constat est simple, implacable : la marche était tout simplement trop haute pour l’Union Rennes Basket. Pour autant, les Bretons n’ont pas à rougir. S’ils n’étaient pas en capacité de déstabiliser un adversaire supérieur dans tous les domaines, ils ont offert une prestation honorable, dépassant tout de même la barre des 80 points inscrits face à une formation de Betclic Elite. Pascal Thibaud ne pouvait que concéder la supériorité adverse : « Ça aurait été jouable si l’équipe de Nancy avait pris ce match-là un peu à la légère. Nous avons vu que ce n’était pas du tout le cas, avec notamment un temps mort après même pas une minute trente… ». Un fait relativement rare pour être souligné et la preuve que l’entraîneur nancéen n’était pas venu à Rennes pour faire du tourisme. Après un tir à trois points de Clément Poncet-Leberre, un peu trop seul derrière la ligne, et alors qu’il n’y a que 5-2 à cet instant, Sylvain Lautié pose ce temps-mort. La tribune de presse étant placée juste à côté du banc adverse, la soufflante du coach du SLUC est tout à fait audible, comme une mise en garde d’un match qu’il va falloir prendre au sérieux. Les « Noir et Blanc » parviennent cependant à garder leur adversaire à distance et l’entrée du capitaine Lucas Fontaine permet même à Rennes de prendre les commandes (16-15), pour l’anecdote. Ce sera la dernière fois pour l’URB dans cette partie. La machine nancéenne se met en route, emmenée par ses joueurs « All-Star » Shevon Thompson et Franck Mason, ce dernier ayant joué plusieurs années en NBA, excusez du peu. Le SLUC monte tranquillement en régime et fait le spectacle. Caleb Walker inscrit un trois points quasiment du milieu de terrain au buzzer du premier quart temps avant que Jordan Bowden ne vienne claquer un dunk surpuissant face à une défense impuissante. Sans être totalement largué, Rennes est derrière à la pause et peut déjà utiliser la seconde période pour préparer au mieux sa reprise en N1 la semaine prochain, tout en évitant toute nouvelle blessure (47-62).
Nancy se détache définitivement dès l’entame de seconde période avec une adresse derrière la ligne impressionnante : « Nous avons tenté un pari avec la zone en essayant de les endormir ou de les perturber offensivement, mais le problème, c’est qu’il y a eu certains joueurs très adroits, même s’ils le sont tous. Nous savions que ça allait passer par là. S’ils avaient de l’adresse à trois points, nous n’avions pas la possibilité de contrôler notre raquette, notre rebond et en même temps d’être en pression sur les tirs. Manque de pot, que ce soit Frisch, Johnson ou les autres, ils ont très vite mis des tirs à trois points. Par contre, le challenge que nous avions sur l’homme à homme et sur la zone press, qui était d’y aller à fond, et là je suis fier des garçons, car quand nous l’avons fait, nous avons réussi à voler des ballons contre cette équipe de Betclic ». Les Bretons vont avoir le mérite d’avoir un sursaut d’orgueil dans les dix dernières minutes, expliqué en partie par un relâchement légitime des visiteurs du soir. Clément Poncet-Leberre, meilleur marqueur côté rennais (18 points), parvient à se faufiler à plusieurs reprises dans la raquette nancéenne pour alléger quelque peu l’addition. Une prestation offensive que Pascal Thibaud souhaite aussi mettre en avant : « Nous encaissons beaucoup mais nous marquons quand-même des points. Au-delà de les marquer, je pense que ce sont des paniers qui sont pour beaucoup arrivés dans du jeu collectif, dans des situations de mouvements », avant de philosopher sur cette rencontre : « Quand les araignées tissent leur toile, elles peuvent emprisonner un éléphant. Non le problème, c’est que l’éléphant était trop fort et il a « défoncé la toile d’araignée » d’entrée, mais les petites araignées se sont bien battues et je suis fier d’eux ». Clap de fin, donc, pour l’URB, éliminée de la coupe de France (81-116). Rien d’infamant, loin de là, et surtout une belle fête pour le basket rennais. Si la capitale bretonne veut se doter d’une équipe de haut-niveau, elle sait dorénavant l’écart qui lui reste à combler sur le parquet.
Retour au championnat désormais. Avec deux points de pénalité en NM1 suite à un résultat financier négatif sur l’exercice précédent, (un sur la phase actuelle, un autre sur la prochaine) les « Noir et Blanc » vont devoir cravacher pour rester dans le wagon de tête. Avec la réception vendredi des Sables d’Olonne, dernier de la poule mais renforcé cet hiver, l’occasion est belle d’engranger et de repartir de l’avant. Cette équipe en a les moyens !