Il aura donc fallu attendre le dernier match de la phase aller pour voir le SRFC prendre enfin les trois points hors de ses bases. Mieux vaut tard que jamais ? Pire, les Rennais ont marqué plus de buts sur cette rencontre que sur tous les autres matchs confondus à l’extérieur. Un ouf de soulagement dans un duel de mal classés, même si la manière est une nouvelle fois à oublier, et ce dans les grandes largesses. Privé de plusieurs cadres (Bourigeaud, Matic, Assignon), Julien Stéphan décide encore de repartir avec un système à trois derrière et de titulariser Guéla Doué et Aboubakar Nagida en pistons. Mais la première période est un long chemin de croix, d’une pauvreté abyssale. Le ballon brule les pieds des Bretons tandis que la défense se montre une nouvelle fois en grande difficulté sur chaque offensive adverse. En face, ce n’est pourtant pas Manchester City mais Rennes bégaie totalement et semble paralysé par une situation de plus en plus pesante. Devant, Amine Gouiri, qui oublie cependant trop souvent ses coéquipier, est le seul amener un semblant de danger. L’algérien allume d’ailleurs la première mèche mais sa frappe est trop croisée. La réaction clermontoise ne se fait pas attendre et fait mouche instantanément. Sur une récupération haute puis sur un centre venu de la droite, Shamar Nicholson a tout le loisir de reprendre en une touche au cœur de la surface et ouvre le score pour les locaux, devant un Steve Mandanda emprunté et spectateur sur le coup (1-0, 3’). La suite n’est pas plus glorieuse et les amateurs de beau jeu repasseront. Les deux formations, tendues, abusent des longs ballons et seuls Amine Gouiri ainsi que Baptiste Santamaria, en mode stand de tir à l’extérieur de la surface de réparation, se montrent dangereux côté rennais, mais Mory Diaw reste vigilant. La soirée semble partie pour être très pénible et Rennes cafouille sur chaque enchaînement local. Le tournant du match intervient néanmoins juste avant la mi-temps quand Maximiliano Caufriez vient mettre la semelle sur le talon d’Arnaud Kalimuendo. Une faute grossière par derrière et une expulsion logique pour le défenseur clermontois, pour laquelle M.Wattelier aura tout de même besoin de la VAR… Rennes est mené mais va jouer toute la seconde période en supériorité numérique (1-0).
Une aubaine, même si le SRFC a prouvé par le passé qu’il profitait rarement de ses supériorités. Face à un tel désert, Julien Stéphan doit agir et fait un choix fort d’entrée de seconde période avec l’entrée en jeu de Désiré Doué à la place d’Aboubakar Nagida, en difficulté hier, et une bascule à quatre derrière, Jeanuël Belocian prenant le couloir gauche. Les « Rouge et Noir » sont de fait moins léthargiques, pas difficile au vu de la première période, et recollent rapidement. En renard des surfaces, Arnaud Kalimuendo reprend aux six mètres un ballon mal repoussé par le portier adverse sur une volée initiale de Désiré Doué et permet à Rennes d’égaliser (1-1, 52’). Le numéro 9 est proche du doublé quelques instants plus tard mais sa reprise est déviée en corner. Malgré une possession quasi à sens unique dans le second acte, les Rennais vont encore se montrer (trop) fragiles défensivement, mais Jim Allevinah, par deux fois, tombe sur Steve Mandanda, requinqué. De l’autre côté, Baptiste Santamaria continue son spécifique tirs de loin mais butte lui-aussi sur le gardien. La délivrance arrive dans les derniers instants du temps réglementaire. Désiré Doué, servit par son frère, enchaîne un passement de jambes laser et frappe dans un angle fermé. Mory Diaw, loin d’être irréprochable sur ce coup-là, voit le ballon passer dans le soupirail et Rennes passer devant (1-2, 88’). Gros soulagement pour les supporters ayant fait le déplacement en Auvergne mais célébration quelque peu déplacée à la Messi pour le « héros du jour ». Les Rennais font ensuite le dos rond et sur une ultime récupération haute, Bertug Yildirim s’en va obtenir un pénalty au bout du temps additionnel. Ludovic Blas ne tremble pas, après avoir gagné le droit de tirer le pénalty au détriment de Désiré Doué (1-3, 90+6’).
Trois points et c’est tout, peut-on dire, dans la difficulté chez la lanterne rouge du championnat. Un minimum avec la supériorité numérique pendant toute la seconde période, qui aura permis au SRFC de se réveiller. Steve Mandanda le sait et demeurait mitigé au micro de Prime Vidéo : « La victoire fait du bien mais c’était compliqué. Nous prenons, car dans notre situation, nous avions besoin de points. Cependant, nous ne pouvons pas être satisfaits du contenu, par rapport à ce que nous voulons faire, mais aussi par rapport à ce que nous avons pu faire. La priorité était de gagner et c’est chose faite, peu importe la manière. Nous les laissons derrière nous et c’était important ce soir, car en gagnant, ils revenaient à deux points. C’était un match vraiment capital et ça nous donne un peu d’air. Maintenant il faut couper, récupérer et revenir avec d’autres intentions pour la deuxième partie de saison ». Le Stade Rennais boucle la phase aller à une flatteuse dixième place, un classement presque inespéré au vu de la première partie de saison mais totalement en-deçà des ambitions affichées l’été dernier. Les chantiers sont là, identifiés, importants et le boulot ne va pas manquer, tant sur le terrain qu’en coulisses. Des arrivées, et probablement des départs, sont attendues et Julien Stéphan a du pain sur le planche. A Florian Maurice de lui amener de nouveaux ingrédients pour modifier une recette n’ayant jusqu’ici clairement pas prise. Rendez-vous à Guingamp début janvier pour une petite coupe et, espérons-le, souhaiter une bonne année au goût un peu plus victorieux.