Forcément, il y avait de la revanche dans l’air. Sortis de la coupe de France il y a quatre jours par les Irréductibles, les joueurs d’Erik Mathé entendaient bien remettre victorieusement le couvert à la Glaz Arena. Cesson, de son côté, savait la mission d’une double victoire pas impossible mais compliquée, face à un adverse plus qu’averti du danger. Pour cela, Arnaud Tabarand et Ludwig Appolinaire étaient de retour mais cela n’aura pas suffit.
Au-delà de la défaite, la dixième de la saison, il y a eu des attitudes, du jeu et de la détermination qui ont fait rugir de plaisir la Glaz Arena ce dimanche. Si le terme « défaite encourageante » reste toujours étrange à l’oreille, force est de constater que Cesson a fait plus que jeu égal avec l’un des candidats les plus sérieux à l’Europe, vainqueur à l’expérience, notamment grâce au match XXL du tandem Rodrigues- Costoya, 16 des 29 buts de leur équipe à eux deux. Un combat, un vrai, de ceux qui laisse bien plus de regrets que d’amertume, après lequel on ne peut que croire en son équipe et en ses intentions. En début de partie, Gustavo Rodrigues est sans pitié avec Yann Pichon, qu’il assome de missiles à répétition. Six buts inscrits, un danger permanent, le numéro 95 visiteur est un cauchemar pour les Cessonnais. Heureusement, en face, Robin Molinié est aussi en feu et empile les cachous , pour garder son équipe à deux unités (15′). Entré en jeu, Arnaud Tabarand amène quelques arrêts et sème le doute, bien que Chambéry passe à +4 (9-13) à la 18′. L’affaire parait alors mal engagée mais les Cessonnais vont s’offrir un temps fort impressionnant. Bien décidés à ne pas se laisser marcher dessus, Sylvain Hochet et ses coéquipiers s’appuient sur une défense de fer en mettent les barbelés et affichent un réalisme parfait en attaque. Un excetpionnel 8-2, porté par une salle prise au jeu, permet à Cesson de virer en tête au repos (17-15).
Hélas, après le repos, Chambéry ferme la porte en défense. Conduite par un Pierre Pautrel revanchard, le SOC ne laisse que des miettes à des Cessonnais à court de solutions malgré une évidente volonté de s’imposer. A la 37′, Cesson parvient même grâce à Mathieu Salou à prendre trois unités d’avance (21-18, 37′) mais Chambéry va se refaire et recoller, avec métier. Comme mercredi à cinq minutes de la fin, les deux équipes sont à égalité (26-26) mais cette fois-ci, le Money-Time ne sourit pas aux Bretons. Entre pertes de balles, décisions arbitrales étonnantes et réalisme savoyard, la victoire s’échappe et le 0-3 posé par les « Noir et Blanc » est fatal.
Cesson ressort bredouille d’un beau combat, livré droit dans les yeux avec Chambéry et voit Créteil et Saran sur ses talons, à une petite unité au classement. Dans un championnat ultra serré, où tout le monde peut aller battre tout le monde, pas le temps de gamberger avec une ultime sortie mercredi du côté d’Aix, vainqueur de Nantes vendredi mais symbole de l’irrégularité de la plupart des formations cette saison. Quels visages adopteront les deux formations avant de goûter à une trêve méritée ? De cette question dépendra fortement le classement à mi-parcours des Irréductibles, engagés dans la lutte pour le maintien mais disposant d’armes très intéressantes pour défendre leurs couleurs sans rougir ni trembler avec cette perspective. Les combats, les Bretons savent y faire et ceux-ci ne devraient pas manquer en 2024. Avec à n’en pas douter, de nouvelles victoires à venir en mettant les mêmes ingrédients que ceux mis dans la bataille ce dimanche.