On ne dirait pas comme ça, mais c’est un duel d’européens, qualifiés pour les barrages de l’Europa League, qui attend les spectateurs du stadium cet après-midi. Un duel aussi d’équipes engluées dans le doute mais aussi le bas de tableau, loin de leurs belles dynamiques respectives de la saison passée. Si Toulouse se réjouit de vivre un mois de février européen sans être surpris outre-mesure par son destin d’équipe devant lutter pour sa survie en Ligue 1, avec son « Novell » entraîneur, le Stade Rennais ne s’imaginait certainement pas à pareille mauvaise fête !
Bruno Genesio parti, la défense pointée du doigt à longueur d’articles et d’analyses quand l’attaque ne fait guère mieux, le Stade Rennais doit regarder devant, arrêter de compiler les regrets et encore plus de ressasser ses ambitions passées. Celles-ci n’ont pour le moment plus lieu d’être, il faut être réaliste. Largué pour le moment dans une course à l’Europe à laquelle il n’est plus invité pour le moment, le Stade Rennais doit avant tout mettre le bleu de chauffe et revêtir sur le terrain l’habit d’humilité ombrageux plus que celui de l’ambitieux à paillettes. Plombé par les erreurs individuelles, le onze de Julien Stéphan doit-il être grandement modifié dans sa composition, dans son animation ou dans sa mentalité ? Un peu des trois sans doute, les niveaux de performances et de marges de progression semblant bien disparates. Seule homogénéité évidente, le domaine de la fébrilité mais aussi d’une fatigue, physique et mentale, qui contrarie évidemment la performance. Les joueurs ayant peu joué jusque-là tels Rieder, Yildirim, Wooh, Santamaria, Nagida, Salah ou les frères Doué constituent-ils des solutions, ensemble, à la problématique de performance ? Pas si sûr… La fatigue et le doute ayant envahi les « titulaires » peuvent-ils être traités par une mise au repos sur le banc sans que cela ne soit assimilé à une sanction ? Pas évident non plus. Les égos, bien meurtris par des performances aux antipodes des attentes et des flatteries énoncées sur la ligne de départ, n’ont plus leur place sur le terrain. Lorsque l’on affiche le bilan qui est celui des Rennais en championnat, on va au charbon, on oublie la « réputation », le CV ou la valeur marchande, encore plus les mots réconfortants des entourages, et on bosse, on transpire. Le maillot « Rouge et Noir » n’a pas toujours brillé sous les projecteurs du haut de tableau mais implique et impose de se battre pour lui, d’y laisser tout ce que l’on a. Il n’y a aucune honte à cela, c’est même l’un des derniers charmes du foot et dans ce cas, seulement, l’échec est totalement excusable…
Ce dimanche, Julien Stéphan doit donner des réponses et trouver les solutions, si possible réutilisables mercredi à Clermont, pour adoucir une note déjà très salée. Passer la barre des 20 points serait un moindre mal et demeure possible, avec deux succès de rang, chose n’étant jamais arrivée cette année en Ligue 1 aux Rennais. Ensuite, il sera temps de prendre une pause qui ne devrait pas être de tout repos pour un staff et une direction en quête de solutions, que ce soit immédiate ou à moyen terme. Le mercato passera par là, peut-être dans les deux sens (départ-arrivées) et une nouvelle histoire est appelée à démarrer, celle-ci ayant réjouit bien du monde mais semblant arrivée au bout de ce qu’elle pouvait offrir, si l’on excepte de possibles épopées en coupes, aujourd’hui difficilement imaginables dans la dynamique de l’instant. Celle-ci peut néanmoins s’inverser, à l’image de la Remontada lensoise, aujourd’hui en lice pour le top 4 après quatre défaites en cinq matchs d’entrée de saison… En attendant ces lendemains, heureux ou non, pas de « saucisses » aujourd’hui, que ce soit en défense mais aussi en attaque, où le réalisme et le dynamisme sont attendus face à une équipe guère plus en forme en Ligue 1 ! Quel que ce soit le système tactique, à 5, 4 ou 3 derrière, la détermination et l’état d’esprit seront les atouts majeurs des Rennais, dos au mur. La victoire ou creuser encore un peu plus, tel est l’enjeu pour deux équipes désireuses de rapidement changer de disque. Celui du maintien « Rouge et Noir », tout droit venu des années 90, n’a plus été joué depuis des lustres et semble passé de mode. Aux joueurs de changer de piste au plus vite, et d’entamer les réparations d’une première partie de saison manquée dès aujourd’hui, avec un premier succès en championnat à l’extérieur dans la ville rose.