Battre l’Historique Chambéry, pour tout amateur de handball français, revêt toujours d’une petite saveur particulière. Dans un contexte coupe de France peut-être encore un peu plus et ça, Cesson l’a fait ce mercredi et personne ne pourra le lui enlever : « Ca n’a pas toujours souri cette saison et ces émotions-là font du bien, on va les prendre et les savourer ». En conférence de presse, Sébastien Leriche n’était pas du genre à fanfaronner mais pouvait savourer cette issue, après un troisième nul de site face aux Savoyards, série en cours, avant la série de pénalty remportée par les Bretons (5-4). Une soirée entachée par la probable grave blessure de Milos Mocevic, jusque-là très bon (7 arrêts) pour qui une rupture des ligaments croisés était fortement crainte : « Nous allons attendre les résultats de l’IRM mais nous avons une grosse pensée pour lui ».
Déjà privé d’Arnaud Tabarand, dont le retour pourrait être effectif dimanche, mais aussi de Ludwig Appolinaire et Mathéo Briffe, c’est un Cesson diminué qui se présente face aux joueurs d’Erik Mathé. L’ambition est simple, vivre une belle soirée de coupe de France et s’offrir une aventure que le club a rarement connu : « La perspective d’un match amical début février pour reprendre n’était pas la plus réjouissante et j’avais posé la question aux gars de savoir qui avait déjà connu un quart de finale de coupe de France. Ils étaient 4, autant dire que le challenge était plutôt intéressant ». Et à l’image de leur coach, les Irréductibles ont mordu dans une rencontre dont de vrais enseignements pourront être ressortis. Très appliqués et efficaces en attaque, avec beaucoup de sérénité et de très bons enchaînements, les Cessonnais n’ont pas non plus lâché grand chose en défense, ayant encaissé moins de dix buts à la 25′. Si Chambéry mettait le petit coup de collier pour ne pas sombrer sur le Money-Time, le score de 14-12 au repos était plutôt flatteur pour des visiteurs bousculés et jamais en mesure de prendre les commandes de la rencontre dans un premier acte prometteur.
Au retour des vestiaires, Cesson sent le souffle des visiteurs sur sa nuque. Il y a des regrets de ne pas avoir porté à cinq ou six l’avance bretonne au regard du visage plus conquérant affiché par le SOC. Pourtant, sans paniquer, Sylvain Hochet et ses partenaires gardent la main au score. Après avoir été rejoints à 14-14, un nouveau trou est même réalisé dans la foulée pour retrouver quatre buts d’avance (19-15, 40′). Une avance maintenue quelques minutes et portée à 23-19, au moment où Milos Mocevic, alors en feu, se blesse. Il reste un quart d’heure. Déstabilisée, mais aussi en quête d’un second souffle, la formation bretonne vit alors dix minutes compliquées qui voit Chambéry revenir très fort et même passer devant grâce à un 0-5 faisant mal (23-24). Au mental, Cesson reprend les commandes dans la foulée mais perd Sylvain Hochet pour une faute valant rouge direct (26-26). L’affaire semble alors échapper aux Irréductibles, qui voient Chambéry repasser devant et même prendre deux buts d’avance (26-28 ) mais impossible n’est pas Breton et patiemment, revient. Yann Pichon s’offre trois arrêts déterminants et Junior Tuzolana, sur l’ultime possession bien mal engagée à 30-31, va chercher un dernier but personnel, son sixième à 86%, pour offrir une séance de pénalties largement méritée aux siens : « On a eu le mérite d’y croire. Sur les trois dernières défenses, on passe en 1-5, ça les perturbe et les trois dernières attaques sont bien amenées. C’est la victoire du caractère, d’une équipe. Avoir la tête froide a été déterminant pour gagner ce match. »
A l’épreuve des nerfs et malgré un gros déficit en la matière pendant le match, les Irréductibles ne tremblent pas : Youenn Cardinal, Robin Molinié, Axel Oppedisano, Daniel Mosindi et Junior Tuzolana transforment leur tentative quand Chambéry touche du bois. L’explosion de joie est là, à la hauteur de l’investissement mis dans l’affaire et Cesson verra donc les quarts : « Maintenant, nous verrons ce que nous offre le tirage. On ne veut rien s’interdire mais il est certain que nous aimerions recevoir. Paris à la maison, avec 4000 personnes, ce serait génial à vivre, nous verrons bien. Aller le plus loin possible ? Sans prétention, je ne me fixe pas de limites. Si on joue Paris ici, on essaiera de les battre et ce sera un exploit de malade. D’autres l’ont déjà fait, à nous d’y croire, quel que soit l’adversaire ». La coupe rangée jusqu’à février, reste à bien conclure en championnat 2023, avec Chambéry, de nouveau, puis Aix mercredi prochain : « Il va falloir bien récupérer. Nous allons aussi pouvoir compter sur des forces vives dimanche et surfer sur une bonne dynamique. ça va nous faire du bien à la tête ». Rendez-vous dimanche pour confirmer, cette fois-ci en grand comité !