Avec une seule petite victoire depuis le début de saison et un écart conséquent avec les six équipes de tête, la réception de Bordeaux, équipe prétendante aux play-offs, s’annonçait forcément délicate. Toujours aussi combatives, mais pénalisées par des entames de sets ratées, les joueuses de Yann Chubilleau n’ont pas réussi à faire douter la formation bordelaise : « À quelques exceptions près, c’est un scénario qui se produit régulièrement avec des démarrages de sets coupables. Il y a de la négligence à la réception et ça pèse dans la dynamique de l’équipe et dans la confiance. J’ai l’impression de tenir les mêmes propos à chaque rencontre. Nous n’arrivons pas à avoir cette maitrise qui pourrait nous donner un peu d’amplitude dans notre jeu et nous courons derrière le score ». Le premier set est le plus accroché et ce malgré un nouveau faux-départ. Si Rennes a le mérite de revenir à 21-22, le manque d’expérience dans ces moments importants coûte cher : « Il y a quand-même eu des phases intéressantes, ce qui montre que l’état d’esprit du groupe reste positif dans l’adversité, mais ça reste un semblant de scénario et nous n’arrivons pas à gérer ces situations. Nous avons rarement l’occasion d’aller chercher des fins de sets à 22-22 ou 23-23 et nous cédons quasiment systématiquement sur des duels perdus, des erreurs de choix ou un manque de lucidité. Ce niveau-là exige beaucoup d’expérience et surtout de maitrise mentale, physique et technique ». Le block adverse, emmené par la centrale biélorusse Yuliya Miniuk, se met en route et permet aux « Burdis » de prendre les devants (21-25). La seule opportunité vient de passer et Rennes ne va plus inquiéter le BMV. Rapidement menées dans le deuxième set, les filles du REC ne trouvent pas de solutions et cèdent la deuxième manche (17-25). Si Lisa Lecouls fait souffler un sentiment de révolte dans le dernier set, l’écart est déjà trop conséquent et Bordeaux plie l’affaire un peu plus d’une heure (19-25, 0-3).
Au moment du clap de fin sur 2023 et aux deux tiers du championnat, Yann Chubilleau met en avant l’état d’esprit de son groupe : « J’ai beaucoup de respect pour les joueuses qui restent extrêmement disponibles sur les séances, sérieuses et engagées. Je râle parfois sur les fautes que nous commettons à l’entraînement mais je n’ai rien à leur reprocher au niveau des intentions. En tant qu’entraîneur, il y a beaucoup de plaisir à les prendre en charge. Elles ont de l’intérêt et elles ne lâchent pas. Il va falloir désormais se regénérer mentalement et repartir avec beaucoup d’enthousiasmes pour aborder le match contre Calais. Symboliquement, c’est un match important, mais sportivement pas tant que ça. Quoi qu’il arrive, cela n’aura pas d’incidences majeures ». Avec neuf défaites en dix matchs, le bilan est forcément très compliqué, mais le nouveau format du championnat permet une certaine confiance pour la suite, même si quelques victoires et moments de joie seraient les bienvenus.