JRS 70 – SRFC : Décembre, mois d’un nouveau départ pour le Stade Rennais

L’aventure de Julien Stéphan avec les pros avait démarré le 3 décembre 2018, en remplacement de Sabri Lamouchi. Au départ, c’était un intérim puis rapidement, ce fut une superbe histoire d’amour, interrompue sans doute trop vite. Cinq ans plus tard, le second opus a bien démarré face à Reims mais demande confirmation, rapide. La manière attendra, la course contre la montre est lancée pour (re)coller aux objectifs.

Il y aura toujours des grincheux pour stigmatiser l’égalisation au bout des arrêts de jeu de la première période face à Reims ou le manque global de maîtrise au cœur des deux mi-temps. Ceux-ci en sont néanmoins pour leurs frais, Rennes, sans vraiment dominer son sujet ni séduire, a battu l’une des équipes les plus compliquées à jouer de ce championnat (3-1) et s’est relancée lors de la 13e journée. Après des semaines de doutes, de défaites et d’à peu près sur le terrain, où les joueurs semblaient ne plus savoir ce qu’ils devaient ou pouvaient faire, la roue a peut-être tourné et le moment pourrait être le bon pour Julien Stéphan. Oui, il est peut-être là, ce moment…

4 matchs pour conditionner la suite de la saison

Une défense à trois, Benjamin Bourigeaud en piston et Steve Mandanda capitaine, voilà donc les trois premiers choix forts de la nouvelle ère du coach rennais. D’autres arriveront sans doute ensuite, car au-delà de la victoire, des chantiers demeurent. Avec le retour de suspension de Warmed Omari, Christopher Wooh restera-t-il en place ? Jeanuël Belocian a-t-il définitivement convaincu dans l’axe et Lorenz Assignon pourra-t-il prendre le poste pris par Bourigeaud ? Si oui, où placer le numéro 14 rennais ? Les questions ne vont pas manquer, tout comme en attaque, où malgré son but contre Reims, Amine Gouiri continue d’interroger tandis qu’Arnaud Kalimuendo, en manque évident de confiance et de réussite, mais surtout d’impact sur le jeu, ne pourra pas continuer toute la saison de la sorte. Côté bonnes nouvelles, l’association Matic-Le Fée monte en régime à l’image de l’ancien Lorientais dont l’influence pèse de plus en plus.

Dans ses buts, Steve Mandanda est toujours décisif tandis qu’en attaque, Martin Terrier retrouve ses réflexes dans les petits espaces et semble sur le chemin de ses meilleures sensations. Bloquées au feu rouge depuis deux mois, les raisons d’y croire reviennent et le feu passé au vert doit désormais y rester. Pour cela, une fois la coupe d’Europe, espérons-le, validée avec un printemps européen, Marseille sera la première étape, un adversaire malade et très mal en point, à portée d’un Stade Rennais dans un bon jour. Ça sent le bon coup à jouer. Viendra ensuite la dernière réception de l’année en Ligue 1 au Roazhon Park pour un choc face à Monaco, ouvert et passionnant si les « Rouge et Noir » parviennent à jouer libérés, avec la perspective de recoller au top 5. Pour terminer, les déplacements à Toulouse puis Clermont devront être pris au très sérieux et bonifiés face à deux équipes à la lutte pour le maintien, afin de commencer à rattraper les points perdus bêtement ici et là.

Le mercato d’hiver décisif à plusieurs niveaux

Pour réussir tout cela, le nouveau staff breton entend bien instaurer une dynamique positive, qui passera par le terrain mais pas que. Depuis son retour, Julien Stéphan prône l’ouverture dans une attitude destinée à redonner confiance et plaisir à tous. Affable en conférence de presse, explicatif et souriant, le coach a également ouvert de nombreux entraînements au public quand Bruno Genesio lui, préférait amplement les huis-clos.

Pour remonter au classement, le Stade Rennais a besoin de toutes ses forces vives, à commencer par ses supporters, trop souvent gardés à distance auparavant mais restés fidèles et présents, même dans les moments difficiles. Le maintien de Florian Maurice, dont s’est réjoui Julien Stéphan en conférence de presse, bien que ce dernier ait affirmé que le coach n’était pas son premier choix mais celui de l’actionnaire, est aussi un gage de stabilité. Si beaucoup voyaient le directeur sportif prendre la direction de la sortie en compagnie de son compère Bruno Genesio, celui-ci est maintenu en poste, selon sa volonté.

La forme peut surprendre mais le résultat est là : une continuité demeure, avec un bilan qui s’il n’est pas parfait, est loin d’être mauvais pour autant. Qui, de plus, aurait pu relever le gant en pleine saison, avec des leviers et des moyens en prenant le train en route ? Toujours européen depuis son arrivée, l’ancien Lyonnais est déjà à pied d’œuvre en vue du mercato pour apporter les retouches nécessaires. Avec ou sans la collaboration en rang serré de Julien Stéphan, son rôle sera scruté et probablement décisif, que ce soit pour l’équipe ou pour son avenir au club, en fonction des résultats de la seconde partie de saison et du redressement, ou pas, de l’équipe.

Quels joueurs visés ? Avec quels moyens ? Sur la seconde question, pas trop de soucis à se faire, au vu des nombreuses ventes de l’été dernier mais pour autant, les pépites sont rares lors des mercatos d’hiver et l’ajustement prime souvent sur la plus-value. Un défenseur axial de métier, un joueur offensif de percussion pouvant dynamiser les côtés ou encore un numéro neuf de métier confirmé semblent être les priorités mais la direction rennaise choisira peut-être de faire autrement. Mais surtout, quelles ambitions quand l’on sait que le président Olivier Cloarec compte confirmer ou recalibrer les objectifs après le dernier match de l’année contre Clermont ? Du résultat des matchs à venir va probablement dépendre la suite d’une saison qui connaît, l’instar de la précédente avec la coupure du mondial, un Restart que l’on espère cette fois-ci salvateur. Julien Stéphan a sans doute déjà un plan, qui à défaut d’être beau et séduisant, devra avant tout être efficace pour rêver à des lendemains gagnants. L’esthétisme attendra, place au pragmatisme.