Ce dimanche, le Stade Rennais à tout donné. Tout donné à un adversaire très faible et fantomatique, qui n’en demandait pas tant… Une nouvelle fois, la défense est pointée du doigt. Après les épisodes Jeanuël Belocian, Warmed Omari, Guéla Doué ou encore Lorenz Assignon, place à Christopher Wooh. Ce dimanche soir, au Stade Vélodrome, le défenseur central international camerounais a d’abord plombé les siens en concédant un pénalty largement évitable au bout de huit minutes de jeu avant d’être expulsé sur un tacle tout aussi inutile et non maîtrisée devant la surface…marseillaise… Quelques secondes plus tard, Ounahi bouclait l’affaire à 2-0 dans une action où la défense rennaise regardait le marocain se balader sans réagir. Dans la foulée de ce relâchement coupable, N’Diaye était expulsé, remettant les deux équipes à 10 contre 10 et ajoutait une couche de regrets à la soirée des hommes de Julien Stéphan. Car ceux-ci ne manquent pas !
Il est ainsi injuste de mettre sur les épaules du seul Christopher Wooh le poids d’une défaite également due à la stérilité et le manque de percussion et d’agressivité de son attaque, et plus globalement, de son animation. En première période, si l’on isole l’action et le but d’Aubameyang sur pénalty, Rennes a plutôt bien fait les choses. Le 3-4-1-2 proposé par Julien Stéphan empêche toute construction de l’OM, bien faible dans le jeu, et permet une maîtrise du ballon intéressante. Oui mais… Jamais, dans cette partie, le Stade Rennais ne parvient à accélérer, à ouvrir un espace ou créer une brèche. Jamais, sur leurs côtés, Adrien Truffert n’ont su éliminer par des dribles leurs adversaires ni amener un centre dangereux trouvant un partenaire. Parle-t-on alors de manque de précision, d’application et de détermination au moment de frapper ou absence d’appels et de présence dans la surface ? Il y a des deux sur ce match-là et cette terrible sensation que même en jouant cinq heures, Rennes n’aurait su trouver l’ouverture. En illustration, Enzo Le Fée, en numéro 10, envoie du lourd dans ses changements de direction, sa conduite de balle, mais manque du tranchant nécessaire comme en fin de première période sur un très beau mouvement où il n’ose pas frapper comme défensivement en seconde, sur le seconde but marseillais. Seule la frappe de Martin Terrier, juste au dessus en première période et la tête vers son but de Vitinha ont fait transpirer Pau Lopez. Allez, ajoutons les frappes lointaines en fin de partie d’Arnaud Kalimuendo et Amine Gouiri, non cadrées là-aussi et voilà pour une rencontre qui laisse un goût très amer.
Si la qualité technique est là, les circuits préférentiels indiscutablement mieux identifiés et la proposition du coach très intéressante, l’impact, les joueurs de rupture et les changements de rythme manquent, et à ce niveau-là, ça ne pardonne pas. Avec, évidemment, le problème récurrent de concentration et de clairvoyance en défense, déjà souligné et démontré. L’OM, derrière au coup d’envoi, passe ainsi devant le Stade Rennais qui continue son dangereux surplace, toujours plus loin de ses objectifs. Monaco, samedi, se présente, avec son attaque de feu et sa capacité à faire mal. Le Roazhon Park sera derrière son équipe, désireux de remporter une quatrième victoire et d’éloigner la zone rouge, et les doutes allant avec. Tout autre résultat replongerait les « Rouge et Noir » dans un doute profond, que seul un prochain mercato semble pouvoir résorber dans les semaines à venir. La colère pourrait aussi gronder, malgré le changement récent d’entraîneur qui n’atténue guère les rancoeurs de supporters plus vraiment habitués à vivre une saison si loin du podium. S’il refusait de s’inquiéter après la rencontre, évoquant une semaine positive avec deux victoires en trois matchs, Julien Stéphan sait qu’il a encore du travail pour redresser une équipe solidement enfoncée dans le doute et qu’il ne devra pas traîner en route pour s’éviter une saison devenant au fil des semaines possiblement galère. Espérons que le plan sera le bon…