Sacré champion de France espoirs de Pro B avec Châlons-Reims et courtisé pendant l’été, Kameronn Selebangue a finalement rejoint les « Noir et Blanc ». À bientôt 19 ans et dans une formation joueuse, le meneur de jeu, prêté par le Champagne Basket, a tout pour s’épanouir et confirmer les espoirs placés en lui.
« Kameronn a été mature assez vite car il a toujours fréquenté des joueurs plus âgés que lui. Il est vraiment bon délire dans le vestiaire mais plutôt exigeant sur le terrain. Ça nous est parfois arrivé de nous embrouiller en match mais jamais avec animosité. C’est un mec vrai qui reste toujours fidèle à lui-même. Il parle assez crûment, ce qui peut être dur pour certains, mais au moins, il n’est pas hypocrite et c’est bien mieux comme ça ! » L’ancien coéquipier de Kameronn Selebangue à Châlons-Reims, Maxime Semelet, pose immédiatement le décor. Réputé pour son jeu de passes et son sens du collectif, comme l’atteste son titre honorifique de meilleur passeur de Pro B avec les espoirs champenois, « Kams » n’est pas du genre à se cacher. Joueur au tempérament affirmé, il aime se servir des éléments extérieurs pour se sublimer : « Je suis quelqu’un de plutôt extraverti et j’ai mon petit caractère, tant sur le terrain qu’en dehors. Pendant les matchs, j’adore emmener le public avec moi et « trash-talker » l’adversaire. Je dirais même que c’est important de le faire ».
Oscillant entre le groupe espoirs et l’équipe professionnelle du Champagne Basket, l’étape bretonne paraissait évidente. L’opportunité de prendre du temps de jeu et de l’expérience d’abord, mais aussi la possibilité de poursuivre ses études. Un rythme soutenu mais un choix assumé par le jeune meneur de jeu : « Même si j’ai envie de vivre du basket, c’est important d’assurer ses arrières. Je suis actuellement en deuxième année de Droit et mon objectif est d’obtenir une licence ».
Originaire de Reims, c’est aussi la première fois que le basketteur quitte son cocon. Loin d’être déstabilisé, Kameronn Selebangue s’était préparé à ce scénario : « Avec ma famille, nous savions que ce cas de figure allait arriver. J’appelle régulièrement ma mère et mon petit frère. De plus, le club a facilité mon arrivée ».
« J’ai davantage de responsabilités et ça change »
Car l’Union Rennes Basket, par l’intermédiaire de son coach Pascal Thibaud, s’est montrée convaincante, en dépit des autres sollicitations : « J’ai eu plusieurs propositions, notamment une équipe de Pro B, mais le feeling est bien passé avec Pascal et c’est un projet qui me correspondait. Je suis très satisfait de mon choix ».
L’entraîneur de l’URB se montrait enthousiaste au moment de sa signature : « Il vient pour s’épanouir chez nous. C’est un joueur qui est solide physiquement, complet dans le jeu et qui a une bonne qualité de passe. Il sera avec Lucas Fontaine sur le poste 1. Il peut y avoir une vraie complémentarité entre les deux ». Dans un début de saison plus qu’intéressant malgré les nombreux départs, le numéro 22 des « Noir et Blanc » continue de se développer et d’assimiler les exigences du haut niveau, notamment aux côtés de son capitaine : « Je m’entends très bien avec Lucas. C’est un super joueur et un bon mec. Il me donne pas mal de petits conseils sur les positions et les tactiques, mais aussi parfois, sur les petits coup de vice ».
C’est aussi ça l’expérience… Si l’intégration est réussie, il a tout de même fallu un petit peu de temps pour se mettre au diapason : « Je suis maintenant bien épanoui mais j’ai eu besoin d’un petit temps d’adaptation au niveau du jeu. Il fallait que j’arrive à bien jauger le rythme et les attentes, notamment sur mon rôle au sein de l’équipe. J’ai davantage de responsabilités et ça change ». Un style de jeu qui lui correspond et des systèmes parfaitement maitrisés : « Nous n’avons pas beaucoup de systèmes mais ils marchent très bien. Il faut croire au concept pour que cela fonctionne ».
Accro au basket, le jeune homme garde tout de même du temps pour son autre passion, la mode. Adepte du « trashtalk », le néo-Rennais appréciera sans aucun doute le mot de son ancien coéquipier, Maxime Semelet, sur le sujet : « Son strap au poignet, ça ne sert littéralement à rien (rires) ». En attendant la réponse du principal intéressé, Kameroon Selebangue poursuit son apprentissage sur les bords de la Vilaine, avec dans un coin de la tête les play-offs, et l’envie d’endosser le costume patron, à la mode l’an passé du côté de Colette-Besson !