Après deux défaites initiales qui auraient pu inquiéter, le REC Rugby a enchaîné quatre victoires de rang, avec une force tranquille qui laisse augurer des lendemains qui chantent. Les Bretons assument leur statut et ont la possibilité de confirmer avec du lourd en novembre.
« Le plus important, ce n’est pas la chute mais l’atterrissage. » Cultissime, la réplique issue du film La Haine avait de quoi résonner et effrayer avant que la saison réciste ne démarre, d’autant plus après deux premiers revers à Anglet et Salles.
Pourtant, force est de constater que la mauvaise série et la répétition de défaites ont pris fin dans une année 2023 qui n’aura pas été de tout repos mais très riche d’enseignements, le tout offrant de vraies perspectives : « Je pense que fin novembre, nous aurons encore plus de réponses aux questions que nous pouvons nous poser, confirme Kévin Courties, coach de l’équipe. Notre saison passée est encore dans la tête car il y a encore beaucoup à en retirer et à en apprendre, pour ne pas refaire les mêmes erreurs. Ce n’est pas une tare de ne pas effacer ce qui n’a pas toujours fonctionné, au contraire. Pour les joueurs, je pense et j’espère que c’est désormais beaucoup plus loin. »
Des joueurs impliqués, au-delà du match du dimanche
Avec un groupe remodelé à plus de 50%, Kévin Courties savait que le travail ne manquerait pas mais aussi qu’il disposait d’un effectif armé pour jouer un rôle dans un championnat de Nationale 2 qui demeure une découverte et une réussite. Les résultats sont là, et l’émulation du groupe également : « Nous profitons actuellement d’une bonne passe, qui permet aussi à tout le monde de jouer. Nous devons avoir de l’exigence et personne aujourd’hui n’a une place de titulaire assurée d’un match à l’autre. S’ils veulent être titulaires, à eux de gagner leur place en semaine à l’entraînement. Pas un seul de nos joueurs n’a joué l’intégralité des six premiers matchs », confirme le manager du REC.
Son groupe, Kévin Courties l’a construit très équilibré, avec cette perspective de proposer un rugby de qualité, du jeu, du combat mais aussi une grosse densité physique pour répondre au combat imposé par une division où les espaces et le jeu sont moins à la fête. Les recrues déjà impliquées et intégrées aux côtés de ceux qui ont payé pour apprendre l’an passé, s’en donnent à cœur joie : « Il y a des postes où la concurrence tire tout le monde vers le haut. Ce qui est très intéressant, ce que certains joueurs sont exigeants vis-à-vis d’eux-mêmes avant de l’être avec les autres. Ils veulent grandir et ont le sens des responsabilités. C’est forcément bénéfique au projet de jeu et à tout le monde. » Le groupe a pris, avec des garçons « ouverts et jamais clivants, qui possèdent encore une belle marge de progression. »
35 points de moyenne sur les derniers matchs
Depuis la victoire face à Graulhet, avec une première période très aboutie faisant office de déclic, Marmande, Marcq en Baroeul et Arcachon ont mordu la poussière face à une équipe tournant à 35 points de moyenne. Quatre victoires en six matchs, avec quatre déplacements en prime, le bilan et les temps de passage sont bons, mais l’ambition reste mesurée. Au sortir d’une saison difficile, l’humilité est de mise mais ne peut en aucun cas contrarier une ambition toute légitime qui s’aiguise au fil des victoires.
Si pour le moment, les phases finales sont l’objectif assumé du club, la Nationale est évidemment dans toutes les têtes, bien qu’il soit trop tôt pour l’affirmer : « Nous avions dit aux garçons au sortir de Marmande que quelque chose commençait et que c’était à eux d’écrire la suite. Pour le moment, ce qu’ils ont décidé est très intéressant et mérite confirmation. Novembre sera idéal pour cela, avec Limoges au Vélodrome, qui reste sur deux victoires probantes, un déplacement très intéressant à jouer à Saint-Jean-de-Luz puis la réception de Cognac, qui a un gros projet. Si nous arrivons à valider ce bloc en prenant plus de 50% des points mis en jeu, nous pourrons fixer un peu mieux encore nos objectifs et aborder la dernière ligne droite des matchs aller avec sérénité. »
N’entendant pas s’arrêter en si bon chemin avec le profit de quinze jours de coupure fin octobre, le REC a repris le fil de l’histoire avec patience et détermination, sans trembler ni chambouler le travail réalisé depuis plus de cinq ans désormais.
Derrière, les Espoirs, avec quatre victoires et deux défaites, travaillent aussi dans le bon sens avec un projet de jeu destiné à continuer de former les joueurs de Nationale 2 ou 1 de demain. Un projet global, porté par l’équipe fanion, qui ne faiblit pas et offre de belles perspectives, renforcées par l’état d’esprit de joueurs concernés. Au lendemain du succès du côté du Bassin d’Arcachon, Kévin Courties confiait sur notre site : « Les garçons restés à Rennes, comme Patrick Tuugahala, Vincent Wenger ou Clément Lepresle, ont passé la matinée avec les moins de 6 ans du club ce samedi. Nous avons des joueurs qui n’œuvrent pas uniquement pour l’équipe mais aussi pour le club. Ils agissent au même rythme que ceux présents aujourd’hui afin de faire grandir le REC Rugby, et c’est fantastique d’avoir des mecs comme ça ». Avec une vraie implication non feinte dans le projet, avec cet esprit club, voilà un groupe qui, sur comme en dehors du terrain, a tout compris !