Si l’heure est aux gros doutes et au surplace en Ligue 1, le Stade Rennais se montre bien plus efficace, à défaut d’être totalement convaincant, sur la scène européenne. Avec déjà six points sur neuf dans l’escarcelle, la perspective d’une qualification directe pour les 8es de finales doit être une priorité !
Le Graal poursuivi une année durant sur la scène nationale, la coupe d’Europe se mérite mais se respecte, également. Invité à la table des grands une sixième année de rang, série record en cours pour le club, le Stade Rennais en a parfaitement conscience et fait honneur aux couleurs françaises lors de joutes européennes pas toujours évidentes à bien gérer ! Entre fair-play financier (lire en pages 6 à 8), rotations voulues ou nécessaires et une expérience continentale encore à roder, les écueils ne manquent pas pour être très vite jugé comme « pas au niveau ». Pas le cas, pour le moment des hommes de Bruno Genesio !
Maccabi Haïfa, la géopolitique s’en mêle
Avec le Panathinaïkos, Villarreal et le Maccabi Haïfa comme adversaires désignés au tirage au sort, le Stade Rennais pouvait être aussi satisfait que déçu. Satisfait car dans une poule tout à fait à sa portée, où avec sérieux, la première place n’a rien d’un rêve inaccessible, au contraire. Déçu par le manque d’effervescence potentielle autour d’affiches manquant clairement de folie, d’histoire ou de sel !
Une fois le constat dressé, il fallait assurer, et surtout ne pas se compliquer la vie comme l’an passé, où dans une situation similaire, les Rennais s’étaient emmêlé les pinceaux pour concéder trois nuls après avoir mené de 2 et 3 buts d’avance contre Fenerbahçe puis face à Larnaca, lâchant une première place du groupe pourtant largement à sa portée… avec l’issue que l’on sait en barrages pour les huitièmes face au Shahktar Donetsk… Cette fois-ci, pas question de rater les occasions se présentant. En gagnant contre Haïfa, réalisant ce jour-là l’un de ses matchs les plus aboutis de la saison, le SRFC s’est mis en orbite. Le revers minimaliste à Villarreal, avec une seule mi-temps digne d’un match européen et un penalty raté, pourrait laisser des regrets mais les Espagnols n’ont plus de « sous-marin jaune » que le nom, tant l’équipe espagnole est apparue empruntée et loin de son lustre passé. Une victoire au Roazhon Park face aux Espagnols est envisageable, à condition de sortir un vrrai match de coupe d’Europe, début décembre.
Avant, en ce mois de novembre, le Pana rendra visite à Benjamin Bourigeaud et ses coéquipiers, le match piège par excellence. Si Rennes s’est imposé en Grèce, faisant longtemps le dos rond et s’en sortant bien, avec des valeurs de courage, de solidarité et de caractère plus que de maîtrise des événements, il faudra être beaucoup plus souverain à la maison et assommer, par la même occasion, la concurrence.
Conclure face au Pana pour valider le billet en huitièmes, sans passer par les barrages
Conclure face au Pana pour valider le billet en huitièmes, sans passer par les barrages, voilà l’enjeu capital de la rencontre à venir dans un Roazhon Park capable de se transcender pour l’occasion. Avec 9 points, les choses seraient alors très bien engagées, d’autant que l’incertitude totale règne autour de la suite de la compétition pour le Maccabi Haïfa, en raison des évènements se déroulant en Israël. Pour autant, l’ambition devra-t-elle s’arrêter là pour le club breton, désireux de s’offrir un vrai frisson après une campagne 2022-23 frustrante ?
Certainement pas ! Oui, le plateau est relevé (West Ham, le Bétis, l’Atalanta, Liverpool ou la Roma sont en tête de leurs groupes), avec en perspective l’ajout des reversés de Ligue des Champions en février, mais Rennes doit franchir un cap, celui des huitièmes, pour gagner encore en expérience mais aussi en crédit sur la scène européenne. Probablement plus décomplexés et moins sous pression qu’en Ligue 1, où les objectifs élevés peuvent aussi anesthésier des joueurs, les hommes de Bruno Genesio ont une histoire à écrire avec l’Europe et rêveront à un quart de finale en cas de tirage abordable afin d’avoir enfin leur épopée, comme tant de clubs français en ont connue.
Après avoir fait trembler les tribunes du Roazhon Park en dominant Arsenal, l’avoir fait rager face à Leicester dans un match parsemé d’erreurs manifestes d’arbitrage, place désormais à un moment de communion heureux, où rien n’interdira d’aller le plus loin possible. Cela commence dès jeudi 9 novembre, pour prendre rendez-vous avec l’Histoire.