La défaite concédée sur le fil contre Chartres à la Glaz Arena a laissé des traces, des doutes surtout, dans les têtes cessonnaises : « Je ne vais pas cacher que nous étions un peu dans le doute, avec un manque de confiance mais nous avions des ambitions cachées en venant à Nîmes, concédait ce vendredi soir Sébastien Leriche, coach des Irréductibles. Nous avions un plan de jeu, avec le souhait de couper leurs attaques, souvent basées sur la vitesse. Si il a été dit que Toulouse nous avait totalement fait déjouer lors de sa victoire chez nous, je pense que nous en avons fait de même ici, en sachant être dominants. C’est une très grosse satisfaction ». Le Parnasse n’était pourtant, à priori, pas la place idéale pour se refaire une santé. Bien lancés cette saison (5 victoires et 2 défaites), les coéquipiers de Quentin Minel sont portés en début de partie par un Jozé Baznick stratosphérique pendant… 10 minutes ! Le temps de faire douter, un peu, ses anciens coéquipiers avec six arrêts sur les sept premières tentatives bretonnes ! Heureusement, en face, la très grosse défense cessonnaise fait des merveilles : « Nous étions en 0-6 avec une grosse agressivité et avons tenu le rythme et la ligne directrice tout au long de la partie. La rigueur et la performance défensive des gars ont été la clé du match ». Malgré ses armes redoutables en attaque, les Crocos se cassent les dents sur des Bretilliens solidaires et inspirés, qui finissent au fil des minutes à prendre l’ascendant offensivement. La sortie sur blessure d’Hugo Kamtchop-Baril (lire ci-dessous), élément primordial du dispositif local, désorganise une équipe à côté de ses pompes, qui multiplie les pertes de balles (9 au total), fautes techniques et mauvais choix. Face à un Cesson réglé comme celui-là, cela ne pardonne pas et les Irréductibles passent logiquement devant au score à la 24′ (10-12) puis creusent un écart décisif dans la foulée (12-16) donnant un vrai écho à une domination très intéressante sur le premier acte : « Je retiens que nous avons eu beaucoup de maîtrise, que les gars ont été dominants sans perdre le fil du projet de jeu. Sans un grand Baznick en début de match, nous aurions pris nos distances plus tôt. Défensivement, nous avons été très costauds ! ».
Menés 13-16 à la pause, Mohammed Sanad (8 buts) et ses coéquipiers s’imaginaient bien revenir fort après le repos mais il n’en sera rien, au contraire. Au bout de six minutes, Cesson porte son avance à 5 buts (14-19), ne laissant plus que des miettes à la Green Team. Dans son but, Milos Mocevic, entré à la place d’Arnaud Tabarand, réalise une très belle seconde période (6 arrêts) tandis qu’en attaque, Sylvain Hochet (5/5) à l’aile gauche et Ludwig Appolinaire (6/7) sur la base arrière droite, régalent et ne gâchent rien ! Toujours devant, proche d’être rattrapés à la 10′ après un 3-0 (17-19), les Irréductibles ne tremblent pas, sûrs de leur fait : « J’ai beaucoup aimé la maîtrise émotionnelle des gars. Quand Nîmes est revenu fort à deux buts, nous aurions pu douter mais reprenons de suite nos distances. C’est un signe fort de concentration, des signaux qui vont redonner beaucoup de confiance ». Et c’est peu de le dire ! Le dernier quart d’heure est une magnifique parade où Cesson compte jusqu’à sept buts d’avance, à la 24′, face à un adversaire de calibre européen, excusez du peu (20-27). Junior Tuzolana (3/3) ou Mathéo Briffe (4/7) valident leur belle prestation et la défense reste concentrée et redoutablement solide. En gestion, Cesson va au bout de son match référence et termine à +6 dans une salle où il ne s’était imposé que deux fois en 12 confrontations (24-30).
Relancé, le CRMHB rattrape comptablement son revers de la semaine passée chez un costaud du championnat et démontre qu’il a encore toutes les cartes en main pour vivre une belle saison. Avec l’envie de capitaliser : « Nous avons su rebondir face à un gros adversaire et devons garder beaucoup d’enseignements sur ce match, notamment dans la maîtrise, émotionnelle ou tactique, sans oublier non plus ce qui n’avait pas été lors de certains matchs précédents, confirme Sébastien Leriche. Les gars doivent s’affirmer, restés concentrés et confiants. C’est un groupe de qualité, je n’en ai jamais douté. J’avais dit aux garçons de laisser parler autour d’eux, de croire en eux et ils ont offert une superbe réponse ». Du caractère, de l’altruisme, et une sérénité sur les temps faibles, voilà qui servira la cause du CRMHB lors de ses prochains matchs. Cette victoire à Nîmes doit être validée par un bon résultat à Créteil, avant de recevoir Dunkerque le 19 novembre, d’aller à Limoges puis de recevoir Ivry. Un calendrier taillé pour réussir une superbe série avant un mois de décembre relevé (Aix, PSG, Chambéry). Une rampe de lancement pour vibrer et vivre de belles émotions dans une Glaz Arena ne demandant qu’à s’enflammer. Avec ce type d’exploit, s’ils sont réitérés, cela devrait se faire assez facilement !
Hugo Katmchop-Baril de nouveau blessé
Le sport est avant tout une aventure humaine, faite de victoires, de défaites et de rencontres. D’amitiés aussi, ou d’affect. Sébastien Leriche est en un exemple comme beaucoup d’autres. Malgré la victoire probante des siens, le ton était grave, et triste, ce vendredi soir, et le goût de la fête, après la rencontre, n’y était pas vraiment, comme pour la plupart de ses joueurs : « Nous avons tous une énorme pensée pour Hugo (Kamtchop-Baril, désormais à l’USAM, ndlr) qui est sorti blessé au genou. Le même que celui qui fut opéré il y a un peu plus d’un an. Même si le verdict n’est pas tombé, on peut craindre que ce soit grave et ça nous fait à tous très mal. On se réjouissait de le retrouver, de le voir revenu à un très bon niveau. Ironie du sort, c’est sur un contact anodin avec son « grand frère » Sissou qu’il se blesse. J’ai répété à Sylvain qu’il n’y était pour rien. Nîmois ou Bretons, nous étions hier tous très attristés pour lui et lui envoyons tout notre soutien ».