Après six ans de bons et loyaux services, Agnès Fébrissy a cédé sa place à la tête de l’Avenir Rennes Basket. Pierre Mancelle, jusque-là en charge de la Nationale 3, prend sa succession. L’occasion d’évoquer avec lui la saison à venir et son nouveau rôle d’entraîneur de l’équipe fanion.
Comment s’est déroulée ta nomination ?
Agnès a fait le choix d’arrêter et l’a annoncé assez tôt au club, ce qui m’a permis de postuler rapidement sur ce projet. Nous avons commencé à évoquer cette possibilité en début d’année. Nous travaillions déjà avec Agnès sur certains entrainements puisque je m’occupais de l’équipe de N3F. J’entame ma quatrième saison à l’Avenir de Rennes et j’ai l’avantage de connaître déjà les filles. Je sais comment fonctionne le club et c’est une belle opportunité. La transition s’est faite naturellement.
Quelles sont tes attentes pour cette saison ?
Tout d’abord, nous aimerions refaire un petit peu vibrer le basket féminin à Rennes. Nous voyons que ça se délite depuis quelques années, notamment en termes de résultats, car le club jouait la montée avant le covid. Nous espérons nous maintenir le plus tôt possible afin d’envisager le futur plus sereinement. C’est valable pour notre recrutement dans les années à venir. Nous avons également un projet de passerelle entre les deux équipes nationales et le centre de formation. Nous souhaitons permette aux jeunes de la catégorie U18 d’accéder le plus tôt possible à ces niveaux de compétitions.
Dans un club comme l’Avenir de Rennes, la formation est primordiale…
Bien sûr. Nous sommes dans une structure amateur et les filles sont en études ou travaillent à côté pour vivre. Il y a évidemment tout un travail d’éducation. Il doit y avoir un cadre avec du respect entre les joueuses, avec le staff, mais également avec les bénévoles que je n’oublie pas. Il y a un peu moins ce travail-là à faire sur les équipes séniors puisque les filles sont en fin de cycle de formation, mais cela reste très important au sein du club.
« Les filles ont besoin de comprendre ce qu’elles font et d’être partie prenante pour se donner à 100% »
À titre personnel, comment abordes-tu ce nouveau rôle ?
Avec beaucoup d’humilité. Je me vois plutôt comme quelqu’un qui pose un contexte. Si nous pouvons gagner des matchs régulièrement, c’est évidemment une bonne chose, mais je reste les pieds sur terre et je sais que ça va être une saison compliquée. Une nouvelle personne et une nouvelle vision peuvent aussi créer un déclic. Les filles sont quand même allées chercher des grosses victoires la saison dernière pour se maintenir. L’idée est de gagner contre les formations à notre portée et ensuite, pourquoi pas, de faire des résultats face à des grosses équipes.
Y-a-t-il beaucoup de mouvements au sein de l’équipe première cette saison ?
Nous avons un effectif très stable avec sept joueuses qui restent. À côté de ça, nous sommes encore sur certains dossiers pour des potentielles arrivées. L’idéal serait de récupérer au moins trois joueuses pour avoir un groupe de dix. Nous allons aussi intégrer petit à petit des jeunes joueuses du centre de formation pour leur donner leur chance. J’aime bien dire que j’essaie de créer une recette de cuisine qui a du goût. Nous travaillerons en équipe puisque je serai accompagné par Charline Lareure, qui est co-présidence de la section et qui est dorénavant assistante de la N2F.
Tu as déjà entrainé des garçons au niveau régional. Entraine-t-on différemment une équipe de filles ?
Ce n’est pas le même relationnel. Les filles ont besoin de comprendre ce qu’elles font et d’être partie prenante pour se donner à 100%. C’est également différent dans le jeu. Les garçons ont des qualités athlétiques et vont vouloir aller mettre des gros dunks tandis que les filles sont davantage dans le jeu de passes et dans la circulation du ballon.
Est-ce une chance à tes yeux d’avoir une équipe réserve en Nationale 3 ?
C’est clairement une opportunité. La saison passée, cela nous a permis de garder un groupe assez efficient et efficace. Elles ont été capables de seconder les cadres de la N2F et elles ont montré qu’elles étaient présentes. Encore cette année, elles nous ont pas mal aidé pendant la préparation, en compensant certaines petites blessures ou bien des indisponibilités dues aux emplois du temps de chacune.