Dans une semaine à trois matchs, il y a donc toujours des choix à faire, des décisions à prendre car il serait très compliqué de faire jouer trois matchs de rang à un joueur « titulaire ». Ainsi, Bruno Genesio justifiait à la suite du revers face à Villarreal, la sortie de ce onze de départ de Nemanja Matic, notamment. Le taulier était de retour, ménagé en vue du match visiblement le plus important de la semaine face au PSG, ce qui se discute. Retour également, pour Lorenz Assignon, ainsi que pour Arnaud Kalimuendo et Amine Gouiri en attaque et Fabian Rieder au milieu, avec l’ambition de continuer la série en cours face au PSG. Raté.
Sans douté piqué et remonté après son humiliation subie dans le nord de l’Angleterre, ce PSG-là était tout simplement trop fort pour une équipe rennaise trop tendre. Malgré vingt bonnes premières minutes avec une occasion franche pour Arnaud Kalimuendo lancé en solo puis une autre pour Amine Gouiri, en bonne position dans la surface mais pas assez tranchant dans sa frappe, tous deux mis en échec par Donarumma, pas grand chose à se mettre sous la dent. Néanmoins, il y a une intensité et une application au rendez-vous. En face, Paris attend son heure, tranquillement, et pique sur son premier mouvement où les individualités font la différence. Ousmane Dembélé danse avec la défense rennaise qui n’ose le toucher aux abords de la surface et décale l’excellent Vitinha à gauche. Celui-ci se décale d’un petit pas et envoie un délice d’enroulé dans la lucarne de Steve Mandanda (30′). A la demi-heure, Paris prend les devants et au passage, les commandes d’une partie qu’il va ensuite maîtriser sans jamais trembler. Quelques minutes plus tard, Zaïre-Emery envoie un centre parfait au second poteau vers Hakimi, oublié par Belocian, passif sur ce coup-là. Le latéral parisien ajuste tranquillement de la tête le portier rennais. Un but qui aurait néanmoins du être annulé avec une main au départ de l’action de l’international marocain mais point de VAR pour M.Bastien avec un 0-2 sonnant le glas des ambitions rennaises du jour. Juste avant le repos, Steve Mandanda remporte son duel avec Kylian M’Bappé, en mode solo, pour limiter les dégâts.
Après le repos, Rennes essaie de renverser la table et pousse, presse plus haut. Sans être très dangereux, les Rennais s’emploient à secouer un PSG cependant très équilibré dans un 4-3-3 bien moins déséquilibré que le 4-2-4 montré et explosé à Newcastle. Si Skriniar s’avère catastrophique, Rennes n’appuie pas suffisamment sur lui pour mettre à mal le PSG. Peu avant l’heure de jeu, une interception de Lorenz Assignon permet de mettre sur orbite Ludovic Blas. L’ancien nantais centre habillement dans la surface pour la tête d’Amine Gouiri, qui réveille l’espoir ainsi que son compteur but (56′). Le Roazhon Park y croit, Luis Enrique aussi et celui-ci lance Randal Kolo Muani à la place de Gonzalo Ramos. Dans la continuité, Hakimi déboule sur le côté gauche, oublié par Amine Gouiri avec un boulevard devant lui, Jeanuël Bélocian étant hors de position. Dans un fauteuil, l’un des hommes du match côté parisien envoie un centre rasant repris victorieusement sur sa première touche de balle par l’international français, à peine entré en jeu, pour le ko, définitif (58′). Malgré des nombreux changements en fin de partie, et une barre trouvée de la tête par Bertug Yildirim, c’est Paris qui passe à plusieurs reprises, notamment par Kylian M’Bappé, tout proche du 1-4. Steve Mandanda mais aussi une certaine nervosité l’en empêchent. Logiquement, le Stade Rennais perd son premier match cette saison en Ligue 1 mais son second de la semaine, avec pour seule consolation, la rentrée au Roazhon Park de Martin Terrier, sous une standing ovation à frisson.
A la sortie d’une semaine à trois rencontres à enjeux, le bilan tend vers les interrogations, le doute et aussi la déception. Avec tant de talent sur le papier, cette équipe doit proposer mieux. S’il a gagné son derby face à un adversaire moyen, le Stade Rennais a baissé pavillon face à l’expérimenté Villarreal, oubliant de jouer une mi-temps, et a trop facilement accepté la supériorité technique et tactique du PSG. Cette formation, qui n’a rempoté que trois de ces dix premiers matchs cette saison, se cherche encore, n’a pas encore affirmé son identité à l’issue des deux premiers mois de compétition. Au-delà des points au classement, elle prend un retard qu’il faudra tôt ou tard rattraper. Sans certitudes tactiques et joueurs incontournables pour le moment, si ce n’est Steve Mandanda dans ses buts et Nemanja Matic au milieu de terrain, difficile de répondre aux objectifs importants fixés en début de saison. Si rien n’est définitif ou catastrophique, la trêve doit profiter au Stade Rennais pour asseoir au mieux un système, une idée et une envie collective pouvant durer sur 90 minutes et mieux, sur une série de match. Celle démarrant par le derby à Lorient, avec ensuite un déplacement au Panathinaïkos puis la réception d’un Strasbourg peu inspiré cette saison. Un 3 sur 3 lancerait enfin pour de bon une saison sur les bons rails, avec l’ambition de rattraper rapidement le bon wagon du haut de tableau. Cette équipe en a largement les moyens théoriques, reste à concrétiser en pratique.