L’histoire aurait pu être magnifique, mais elle laissera un sentiment d’inachevé. En déplacement au Stade de la Céramique pour affronter le « Sous-marin jaune », équipe du groupe la plus dangereuse sur le papier mais bien loin de son lustre d’antan, le Stade Rennais est passé tout proche d’arracher le nul en terre Castellón. Une histoire de pénalty et d’un retour qui aurait pu faire basculer la rencontre : celui de Martin Terrier. Dans une première période compliquée, les « Rouge et Noir » sont gênés par les longs ballons adverse et notamment par Alexander Sørloth, impressionnant dans la couverture de balle. À la 35′, sur un nouveau long ballon, le Norvégien récupère le cuir à l’entrée de la surface de réparation. Arthur Theate tarde trop à monter et l’attaquant de Villarreal a tout le loisir de contrôler et d’enchaîner. Sa frappe sèche passe entre les jambes de l’international belge et trompe Steve Mandanda. Dans un premier acte où les Bretons n’auront que très rarement inquiété l’inépuisable Pepe Reina, c’est Villarreal, plus réaliste, qui vire en tête (1-0). Le capitaine rennais, Benjamin Bourigeaud, détaille : « Je pense que nous avons un peu trop subi en première période. Nous n’étions pas suffisamment ensemble et nous étions un peu loin les uns des autres. Nous avions toujours un petit retard et quand nous sommes en retard, c’est difficile de faire mieux ».
Le Stade Rennais accélère dès l’entame de seconde période. Adrien Truffert voit d’abord sa frappe passer au-dessus avant que Désiré Doué ne trouve le petit filet extérieur. Malgré des décisions arbitrales parfois étranges, et souvent à contretemps, le SRFC continue de pousser et la deuxième période est à sens unique. Sur un pressing haut, Désiré Doué récupère le ballon et donne instantanément à Arnaud Kalimuendo. L’attaquant rennais devance Pepe Reina mais sa frappe passe au-dessus. Sur l’action, l’arbitre voit un contact entre les deux hommes et désigne le point de pénalty. Appelé par la VAR et après avoir revisionné les images, l’arbitre change son fusil d’épaule et annule sa décision. Les bonnes intentions rennaises sont là, mais pas récompensées, comme l’explique Benjamin Bourigeaud : « Nous avons essayé de pousser et nous aurions pu revenir au score, malheureusement, nous n’avons pas réussi à le faire. C’est un deuxième match de coupe d’Europe frustrant, mais nous allons continuer à travailler pour perfectionner nos matchs à l’extérieur ». Frustrant, car le tournant du match intervient quelques minutes plus tard. 275 jours après, Martin Terrier fait son retour sur un terrain de football et, suite à une faute sur Ludovic Blas, a le pénalty de l’égalisation au bout des pieds après être passé tout près de l’égalisation dans le jeu quelques minutes plus tôt, manquant le cadre de quelques centimètres. Alors que le numéro sept des « Rouge et Noir » s’apprête à tirer, la VAR demande à checker une possible position de hors-jeu. Une attente interminable, plus de cinq minutes qui s’écoulent avant que l’attaquant rennais ne puisse enfin s’élancer. Le temps de gamberger, forcément… La frappe pas assez appuyée à mi-hauteur est repoussée par le portier espagnol, le ballon revient sur la tête de Martin Terrier qui ne cadre pas. Dur, et hors de question pour autant d’accabler le numéro 7 rennais. Le capitaine rennais confirme : « Je pense que le ballon a été donné à Martin pour lui prouver toute la confiance que nous avons en lui. C’est un beau geste du groupe. Malheureusement, il n’a pas réussi à concrétiser mais nous ne lui en voulons pas aujourd’hui. C’est la défaite d’un groupe, tout simplement ». Rennes ne parvient pas à forcer le verrou dans les derniers instants et s’incline pour la première fois de la saison (1-0).
Au-delà du scénario, le Stade Rennais peut aussi regretter de n’avoir joué qu’une mi-temps sur deux. Insuffisant, évidemment, pour remporter un match européen. D’abord fragile, le SRFC a ensuite démontré qu’il a les qualités pour faire douter un Villarreal devenu l’ombre de lui-même. Cette régularité même qui fait défaut aux « Rouge et Noir » depuis le début de la saison. Il faudra maintenant aller chercher un résultat à Athènes face au Panathinaïkos pour rester dans la course à la première place et s’éviter un nouveau barrage dans quelques mois. Dès dimanche, retour aux affaires courantes, avec probablement l’équipe-type chère à Bruno Genesio de retour pour défier le PSG, humilié cette semaine sur la scène européenne.