Revivre pareille prestation que celle, très décevante, offerte face à Lille samedi dernier n’était pas une option pour Bruno Genesio. Bien conscient que son équipe n’avait que trop peu proposé, s’en tirant tant bien que mal avec un nul, le coach rennais a réagi, et ses joueurs avec. Amine Gouiri, Baptiste Santamaria et Enzo Le Fée envoyés sur le banc, Bertug Yildirim, Ibrahim Salah et Ludovic Blas sont titularisés, avec l’ambition de poser bien des soucis au coach au moment des futures compositions d’équipe. Mission accomplie !
Face au Maccabi Haïfa, champion d’Israël qui avait posé bien des soucis l’an passé à la Juve et au PSG en Ligue des Champions, le Stade Rennais a tout simplement livré son match référence de la saison, bien meilleur que celui offrant le carton face à Metz (5-1). Densité, pressing de tous les instants ou presque, jusqu’au bout de la partie, combinaisons, buts de fous furieux, tout y était ! D’entrée, Ludovic Blas frustre les supporters pas encore entrés dans le stade (merci l’UEFA pour cet horaire plein de bon sens…) en envoyant un missile improbable sous la barre. 57 secondes de jeu et Rennes a déjà le sourire avec un but venu d’ailleurs et Ludovic Blas déjà adopté par le Roazhon Park. Loin de se reposer sur ses lauriers, le Stade appuie fort sur la tête des Israëliens et multiplie les occasions et situations dangereuses : Désiré Doué de la tête, juste à côté, Ludovic Blas qui frappe sur le portier adverse ou encore Bertug Yildirim repris in-extremis aux six mètres sur un centre en retrait de Ludovic Blas, intenable, sont menaçants. Arthur Theate, d’une frappe lointaine sur le poteau, s’y essaie aussi, à l’image d’une formation bretonne qui martyrise la faible défense adverse. Les courses de pressing offensifs de l’avant-centre turc Yildirim font rugir le Roazhon Park, les déboulés d’Ibrahim Salah ravissent l’assistance mais tout le monde reste pantois puis explose avec le second but signé Adrien Truffert d’une reprise de volée de l’extérieur de la surface sur une remise de Warmed Omari. KO, le Maccabi ne s’en relèvera pas, même s’il atteint la pause toujours en vie (mt’2-0).
La pression ne retombe pas et c’est la bonne nouvelle, après le repos. Bien décidés à ne pas revivre les scénarios d’hier face à Fenerbahçe ou plus récemment, du match face au Havre, les Rennais se déploient pour aller coller le troisième but, et vite ! Une magnifique volée à l’horizontale d’Ibrahim Salah Désiré flirte avec le poteau puis Désiré Doué, d’une très belle frappe, contraint Nitzan a une belle horizontale. Sur le corner qui suit, le gardien des « Vert et Blanc » ne peut que constater les dégats, dominé par la tête rageuse de l’omniprésent Bertug Yildirim, qui inscrit son premier but rennais. Une juste récompense pour un joueur très généreux, précieux dans le jeu dos au but et techniquement très étonnant au regard de son gabarit. Une ovtation à sa sortie, des rotations orchestrées par Bruno Genesio et la dernière demi-heure est parfaitement gérée, avec de nouvelles opportunités pour Lorenz Assignon ou Ludovic Blas mais un score qui n’évolue plus malgré les entrées pleine d’envie de Fabien Ridder et Mathis Lambourde notamment.. Peu importe, ce 3-0 là est largement assez impactant pour rassurer mais aussi confirmer que Bruno Genesio cherche toujours la bonne la formule, qui sur la prestation du soir, peut donner la sensation d’avoir été trouvée, du moins dans le système en 4-3-3.
Un tel récital demandera forcément confirmation dimanche à Montpellier, où la même intensité, un volume similaire et une envie d’aller de l’avant seront les bienvenus. Pas de buts encaissés et pas de frayeurs, une association Matic-Bourigeaud très intéressante et une ligne d’attaque véloce et capable d’avancer, d’étirer l’adversaire et d’avoir une dimension aérienne et athlétique avec Yildirim, les enseignements sur la table d’un Bruno Genesio sont nombreux. Le coach rennais risque ainsi de se faire des cheveux blancs supplémentaires au moment de choisir ses hommes à chaque sortie. Non Enzo Le Fée, Amine Gouiri ou encore Baptsite Santamaria n’étaient pas les maux du SRFC, pas plus qu’Ibrahim Salah ou Bertug Yildirim ne sont devenus d’inamovibles titulaires ce jeudi. Mais la concurrence s’est un peu plus affirmée et personnifiée et chaque place de titulaire vaudra cher, au prix d’un détermination sans faille. Face à un adversaire aussi imprévisible que le Montpellier HSC, le test de dimanche vaudra au moins aussi cher que celui brillament réussi pour démarrer une campagne européenne qui doit sublimer la saison rennaise.