Hand- LMS : Cesson tombe les armes à la main face au HBC Nantes (32-26)

Le poncif a bon dos :  » Un derby ça ne se joue pas, ça se gagne ! ». Ok, très bien mais peut-on préciser qu’il est possible de gagner autre chose que deux points ajoutés au classement, à la valeur moins comptable mais bien plus profonde ? Juger un match sur la seule lecture du score est-il entendable ? Non, même s’il sanctionne le match, incontestablement. Pour les enseignements, ceux-ci sont loin d’être consignés à une feuille de match, qui ne montre que des chiffres et des noms. Allons plus loin, alors…

Ce samedi soir, la supposée hiérarchie entre le HBC et son voisin de Bretagne a fortement été ébranlée par la combativité et l’intelligence des Irréductibles. Sébastien Leriche et Yann Lemaire ne sont pas passés loin de réussir un coup retentissant, manquant simplement de rotations sur la base arrière avec les absences de Romain Briffe et Daniel Mosindi ainsi que celle d’Hakon Ekren, sur le banc mais trop juste pour participer à un combat aussi intense. Etant aussi frappé par la multitude de sanctions ayant pénalisée une équipe, contrainte à jouer à 5 alors que le score était encore de parité à la 40′ avec une double exclusion décisive dans le scénario de match. Et pour cause !

Jusque-là, le CRMHB avait réussi son pari : « On avait bien préparé ce match tactiquement. Nous voulions mettre beaucoup d’agressivité, les emmener dans un match dur. Ils ont su faire le trou au moment où nous avons baissé physiquement et aussi été sanctionnés d’exclusion mais je suis fier des gars » explique Arnaud Tabarand au micro de BeinSport à l’issue du match. Le gardien basque ne tire pas la couverture mais est aussi, une nouvelle fois, un grand artisan des bons moments des siens. Avec sept arrêts en première période, dont une série à 6-3 pour empêcher Nantes de s’envoler au score, il entre peu à peu dans la tête de Nantais décontenancés. Dans un faux-rythme, trop passifs défensivement, les joueurs de Grégory Cojean voient Cesson revenir et même passer devant avec un but de retard à remonter pendant la moitié du premier acte. Ultraréalistes en attaque avec Youenn Cardinal impeccable aux jets de cinq mètres et un duo Mathéo Briffe-Robin Molinié impressionnant, il y a de quoi y croire à la pause (16-16).

L’entame après le repos est du même acabit. Cesson parvient à conserver son avance et les alternances de systèmes défensifs continuent de perdre Aymeric Minne et ses coéquipiers. Le banc nantais ne s’y trompe pas et Roc Ovnicek (6 buts inscrits à 100 %) va alors prendre les clés du camion et de la partie pour renverser la table. A la 39′, Nantes repasse de nouveau en tête et ne lâchera plus la mène, se détachant définitivement à compter de la 45′ (24-23). Epuisés de par leur défense intensive, à l’image de l’indispensable Ludwig Appolinaire, les Irréductibles n’ont plus les ressources alors que les « Mauves » mettent enfin tous les ingrédients exigés pour gagner au haut niveau. Un niveau imposé par des Cessonnais qui ne lâcheront rien jusqu’au bout et pourront regretter un écart de six buts reflétant plus le delta entre les deux clubs que la teneur des débats du soir, très équilibrés (32-26).

Très encourageants, également, tant la formation de Sébastien Leriche continue de confirmer ses qualités défensives mais aussi ses progrès offensifs. De belles combinaisons, plus de sang froid et de maîtrise dans les temps chauds et des capacités d’adaptation ayant mis en difficulté l’un des trois cadors du championnat. S’il est trop tôt pour tirer des conclusions, positives ou négatives, après deux matchs, le CRMHB a déjà balayé les doutes émis par certains à l’issue d’une préparation de Cesson parfois compliquée et confirmé qu’il est bien entré dans son championnat. Certes, les deux points vont à Nantes mais le capital confiance, conviction et qualité des Irréductibles a gagné quelques unités de plus. Avec les mêmes ingrédients et peut-être de bonnes nouvelles côté infirmerie, Cesson peut aborder son prochain déplacement à Saint-Raphaël avec l’intention d’y faire aussi bien que l’an passé, à savoir gagner.