Entraîneur des avants et adjoint de Kévin Courties au REC Rugby, Vincent Brehonnet est également coordinateur du pôle seniors au Stade Rennais Rugby. À l’aube d’un exercice capital pour intégrer le prochain championnat élite à dix équipes, il décrypte les enjeux de la saison à venir.
Préparation et programme de rentrée
« Les filles ont repris l’entraînement fin juillet avec Arthur Peron, Anne Berville et Arnaud Leberre. Nous avons un stage de prévu à Concarneau lors du deuxième week-end de septembre. Il y a une vraie filiation avec ce club et bon nombre de joueuses arrivent de là-bas. Le premier match est programmé le 24 septembre avec la coupe de France et le championnat démarre le 19 novembre à Grenoble. On a Lons, Toulouse, Lyon, Blagnac et donc Grenoble dans notre poule. Ce sont des clubs bien structurés et tout le monde devrait pouvoir aller au bout de la saison cette fois-ci (ndlr : forfait général de Chilly-Mazarin l’année passée). »
Les objectifs de la saison
« Concernant la Coupe de France, c’est avant tout une compétition qui prépare pour la suite et qui permet de faire jouer les filles. Évidemment, si nous pouvons nous qualifier, nous le ferons mais il n’y a pas vraiment d’objectifs fixés en coupe. Au niveau du championnat, c’est une saison très importante car le niveau élite repassera à dix équipes l’année prochaine. Toulouse, Blagnac et Grenoble paraissent encore au-dessus de nous et je pense que nous serons à la lutte avec Lyon et Lons pour la quatrième place en playoffs. Dans un championnat restreint, quatre suffiraient pour accrocher cette place. Avec trois descentes et une montée cette année, c’est une saison couperet qui va être très importante pour la suite. »
Du mouvement dans l’effectif
« On a perdu quelques joueuses, attirées par d’autres projets. De notre côté, nous faisons confiance à des joueuses en interne avec les dernières années de nos U18 qui montent en seniors. C’est une très belle génération puisqu’elles ont été finalistes élite la saison dernière face à Agen. Nous enregistrons aussi le retour de blessures de deux cadres. Ilaria Arrighetti qui est internationale italienne et Monica Castello, internationale espagnole. Ce sont deux joueuses très importantes avec une connaissance du haut niveau. Elles nous ont beaucoup manqué l’année dernière. Il y a également le recrutement de deux joueuses espagnoles et peut-être une troisième à venir. D’autres joueuses pourraient suivre. Nous avions des manques et la présidente a entendu nos besoins. Au-delà de ce recrutement, nous sommes un club formateur qui permet aux jeunes joueuses d’évoluer au niveau élite. Côté staff, nous sommes encore à la recherche d’un entraîneur adjoint à Arthur Peron pour la réserve élite, avec un profil porté sur les avants. Enfin, je voulais avoir un mot pour deux joueuses qui arrêtent. Capucine Quarré de Verneuil et Lénaïg Gonin, deux filles qui ont passé beaucoup de temps ici et qui ont marqué le Stade Rennais Rugby. Je sais qu’elles resteront proches du club et Lénaïg sera d’ailleurs « team manager » la saison prochaine, en charge de la logistique sur les équipes senior. »
Structuration et écart avec la tête du championnat
« Sur la durée d’une saison, nous n’avons pas les moyens d’aller embêter les favorites. Éventuellement sur certains matchs à domicile, mais pas sur toute la saison. Nous n’avons pas encore d’infrastructures suffisantes et peu de personnes qui gravitent autour du club. Nous sommes encore loin du fonctionnement de certaines équipes. Néanmoins, nous aurons bientôt un nouveau centre d’entraînement à Robert Launay, avec cinq terrains. On a besoin de redevenir attractives en participant régulièrement aux playoffs. La chance que nous avons, c’est d’avoir des jeunes joueuses talentueuses qui arrivent dans l’Académie. Ce ne sont que des Bretonnes cette année, ça renforce l’identité du club. L’idée est de faire en sorte qu’elles aient envie de rester le plus longtemps possible. »
Accompagnement au quotidien sur le double projet
« Comme 80% des joueuses au niveau élite, elles suivent un double cursus. Quand nous le pouvons, certaines font leur alternance chez nous. Nous nous adaptons aussi en fonction de leurs disponibilités. Il y a également des primes de match, et de temps en temps des aides quand les filles font de longs trajets. Certaines viennent de Nantes par exemple. Nous faisons ce que nous pouvons avec nos moyens et surtout, nous faisons en sorte que le rugby ne devienne pas une contrainte. Enfin, concernant les matchs, il y a la problématique du calendrier du REC Rugby et de ce que nous impose la mairie pour faire reposer le terrain. Il y a aussi les requêtes des clubs qui se déplacent, comme pour nous à l’extérieur. Nous essayons de faire au mieux pour que les filles vivent leur passion et soient aussi en forme le lundi. »