Formé à Rennes et vainqueur de la coupe de France avec le Rennes Volley en 2012, Raphaël Corre est depuis devenu une référence à son poste. À 33 ans, le passeur désormais à Montpellier après quatre ans à Chaumont revient sur ses débuts sous les couleurs bretonnes et sur son parcours atypique, avec une explosion “sur le tard”.
Raphaël, où en es-tu dans ta carrière ?
Je viens de signer à Montpellier cet été après quatre années passées à Chaumont. Globalement, c’est un bilan plutôt positif au CVB. J’ai disputé plusieurs finales de championnat et nous avons remporté la coupe de France ainsi que la Supercoupe. Dorénavant, mon ambition est de gagner rapidement des titres avec Montpellier. Sur le plan personnel, je suis pacsé et je viens d’avoir un enfant.
Tu as été formé à Rennes. Quels souvenirs gardes-tu de ton passage dans la capitale bretonne ?
Un excellent souvenir, assurément ! C’est mon club formateur et c’est là que j’ai démarré ma carrière en tant que professionnel. Rennes restera toujours spécial à mes yeux. J’ai connu le club dans une période où il était en pleine ascension et progressait d’année en année. Je me souviens d’un public très présent, notamment lors des derbies face à Nantes, dans une salle pleine. Et puis bien sûr, il y a cette coupe de France remportée, le premier trophée majeur du club… Nous n’étions pas favoris mais nous avons réussi à aller au bout en excellant tout le week-end.
« La Bretagne est l’une des régions avec le plus de licenciés et il est nécessaire d’avoir un club fort afin de pouvoir s’identifier. Il faut que le club continue de grandir. »
Raconte nous ce parcours incroyable en coupe ?
Ce week-end-là, nous avons senti que rien ne pouvait nous arriver. Tout le monde était à 120%, que ça soit individuellement ou collectivement. Tout nous réussissait et nos connexions étaient parfaites. Quand les remplaçants rentraient, ça fonctionnait également. Nous avons tous contribué à cette réussite. Sincèrement, nous ne nous y attendions pas. Ensuite, le club nous l’a bien rendu avec deux ou trois jours dans un hôtel-spa avant d’attaquer la fin du championnat. Nous sentions que le club était heureux de ce parcours. C’est tout simplement l’un de mes plus beaux souvenirs.
Suis-tu toujours le club ?
Bien sûr ! Je regarde régulièrement ce que fait Rennes et j’ai un œil attentif sur l’évolution du projet REC Volley. Rennes est mon club de cœur et c’est là où je suis né. Je pense qu’il y a un énorme potentiel et qu’il n’est pas encore exploité pleinement. La Bretagne est l’une des régions avec le plus de licenciés et il est nécessaire d’avoir un club fort afin de pouvoir s’identifier. Il faut que le club continue de grandir. L’équipe féminine réalise de belles choses et je pense qu’il est important que l’équipe masculine retrouve rapidement la Ligue A.
Es-tu toujours en contact avec certains joueurs de l’époque ?
Oui, je suis toujours en contact avec Jenia (Grebennikov). Nous avons été en stage ensemble cet été avec l’équipe de France et nous continuons à discuter ensemble de temps en temps. Je suis aussi toujours en contact avec José Trèfle. J’ai également rejoué avec Martin Repack à Chaumont. Pour la petite histoire, je l’ai connu à Rennes à mes débuts. J’étais alors son remplaçant au Rennes Volley et j’ai donc rejoué avec lui au CVB, et cette fois-ci, c’était lui mon remplaçant (rires).
« Je suis convaincu que le REC peut refaire partie de l’élite française. J’aimerais rendre au club tout ce qu’il m’a apporté. »
Te verrais-tu revenir jouer au REC Volley ?
Rennes aura toujours une place à part pour moi et cela fait partie de mes projets. J’aimerais un jour revenir au REC Volley. Néanmoins, cela dépendra des opportunités. J’aimerais rejouer avec Rennes si le club a un rôle à jouer en Pro A et je suis convaincu que le REC peut refaire partie de l’élite française. J’aimerais rendre au club tout ce qu’il m’a apporté.
Tu as exclusivement joué en France durant ta carrière. Était-ce un choix ou un manque d’opportunités ?
J’ai eu des opportunités pour partir, mais aujourd’hui, c’est devenu un choix. Cette saison par exemple, ma priorité était de tenter l’aventure à l’étranger. Ça été une longue réflexion, mais Montpellier était le meilleur choix sportif et familial. C’est un questionnement que nous avons eu à deux, avec ma compagne, pour notre bien-être et pour celui de notre enfant. Montpellier s’est vite présenté comme une évidence. Je fonctionne beaucoup aux opportunités et je suis très content de mon choix.
Tu as explosé sur le tard. Comment expliques-tu cette trajectoire ?
Dans une équipe, le passeur est celui qui distribue le jeu et l’expérience est primordiale à ce poste. Ce n’est pas anodin d’arriver plus tard à maturité. Évidemment, certains arrivent à être performants très tôt, mais je me suis toujours accroché. J’ai beaucoup travaillé pour aller le plus haut possible, tout en prenant le temps d’y arriver. J’ai surtout compris que le temps de jeu était essentiel.
À Rennes, je faisais quelques entrées mais j’avais besoin de jouer. Le fait de redescendre en Ligue B m’a apporté, de l’expérience et du temps de jeu. Mon passage à Cannes, avec le titre puis un contrat en Ligue A m’ont permis de changer de statut. Cela étant, il faut aussi assumer ce rôle et ça n’a pas toujours été facile. J’ai même pensé à arrêter mais je me suis accroché à mes rêves et à mes ambitions. J’ai ensuite rejoint Chaumont qui est une grosse écurie du championnat, avant donc de signer à Montpellier, qui a aussi des ambitions élevées.
Penses-tu déjà à ton après-carrière ?
C’est un sujet que j’ai déjà abordé avec ma famille et avec mes proches. On réfléchit. Cependant, je joue encore et je ne me fixe pas de limites par rapport à mon âge. Je me sens très bien et j’en profite au maximum. Comme je l’évoquais, je fonctionne beaucoup aux opportunités. Plus tard, en fonction des clubs, ça peut me faire changer d’avis. Je ne me suis pas fixé de « deadline ». J’ai rarement été blessé et j’ai envie d’exploiter mon physique jusqu’au bout.