Sur le poste d’arrière droit, denrée rare et onéreuse dans le handball masculin comme féminin, le CRMHB changera tout la saison prochaine. Alors qu’il envisageait de faire migrer Romain Briffe et Ludwig Apollinaire sur le poste la saison prochaine, le club cessonnais a rapatrié Mathieu Salou, formé au club. Zoom sur un poste pas comme les autres…
C’est l’habituel casse-tête pour la majorité des clubs de Starligue chaque année : réussir à construire son effectif en y intégrant des gauchers capables de performer et de s’adapter au championnat français, sans pénaliser l’équilibre collectif. Cesson, comme beaucoup d’autres, a rencontré cette problématique, soulignée le mois dernier dans nos colonnes. Avec les départs conjugués de Florian Delecroix puis plus tard, acté pour Javier Borragan, plus de gauchers sur la base arrière côté Irréductibles ! Il y a un mois encore, l’absence d’opportunités et de possibilités avec le seul Daniel Mosindi, 21 ans, novice au plus haut niveau, comme spécialiste du poste, poussait le staff breton à réfléchir à utiliser des droitiers à droite. Le problème n’en sera finalement pas un, du moins sur le papier.
L’association Mathieu Salou et Daniel Mosindi sera très intéressante
En échec à Nîmes puis à Tremblay, qu’il avait rejoint pour trouver du temps de jeu, Mathieu Salou est ainsi de retour chez les Irréductibles pour deux saisons. Agé de 23 ans, le Morlaisien avait quitté son club formateur il y a deux ans pour rejoindre l’USAM Nîmes. En rotation sur son poste avec Florian Delecroix, notamment lors de la prise en main de l’équipe par Sébastien Leriche, qui n’hésita pas à lui faire confiance, l’envie d’aller très – trop – haut si vite s’est payée cash, avec une concurrence jamais domptée dans le Gard. Prêté à Tremblay en Proligue, ce ne fut guère plus simple et une solution devait être trouvée. Cela tombe bien, du côté de Cesson, il était difficile de penser à la possibilité réelle d’attaquer la saison avec un seul gaucher.
Le mois passé, Stéphane Clémenceau nous le concédait : « Nous serons attentifs au marché, si une opportunité s’offre à nous, mais à l’évidence, nous ne ferons aucune folie et seul un joueur connaissant déjà le championnat pourra nous rejoindre. » Avec un élément connaissant déjà le… club, c’est encore mieux ! Sur le site officiel du CRMHB, ce dernier se réjouit : « Je suis très heureux d’être de retour et de porter de nouveau ces couleurs que j’affectionne. C’est un énorme plaisir de revenir en Bretagne et de retrouver le public. »
Un pourcentage de réussite au shoot monté à 60 % avec 98 buts inscrits pour Daniel Mosindi
Pour autant, rien ne sera donné à un joueur aux qualités de shoot impressionnantes mais devant encore épurer son jeu et gagner en justesse tactique et technique, notamment au moment des choix. Pour cela, Sébastien Leriche ne le lâchera pas et tentera de relancer un joueur au vrai potentiel, qui devra prouver qu’il a appris à l’USAM : « Il connait déjà ma façon de travailler et n’aura pas besoin d’une longue période d’adaptation. Son association avec Daniel Mosindi sera très intéressante. »
Venu de Saran, où il aura passé deux saisons, le jeune Israélien de 21 ans est monté en régime cette saison, avec un pourcentage de réussite au shoot monté à 60 % avec 98 buts inscrits. Si les pertes de balle sont nombreuses (50), son gabarit puissant et tonique (1,89 m pour 85 kg) apportera une variété au jeu cessonnais et une vraie alternative à l’aérien Mathieu Salou (2,02 m).
Dans l’autre sens, Florian Delecroix évoluera dans le Loiret et retrouvera la Glaz Arena en Starligue chez le promu des Septors. « Javi » Borragan, à l’heure où nous bouclions ces lignes, n’avait pas encore communiqué son nouveau poste ou l’arrêt de sa carrière pour se consacrer à ses études de journaliste sportif.
Avec ces deux nouveaux arrières droits, Sébastien Leriche tient ainsi deux garçons pouvant naturellement évoluer à droite mais ne se privera pas de varier les plaisirs avec la possibilité de placer Romain Briffe ou Ludwig Apollinaire à droite, comme imaginé avant l’arrivée de Mathieu Salou. Bien malin qui peut déjà deviner quels seront les choix du coach mais ce double mouvement sur le poste confirme bien la difficulté et le casse-tête que reste la quête d’un arrière droit quand on ne s’appelle pas Paris, Nantes ou Montpellier. Rendez-vous en septembre pour les premiers enseignements.