Si la réussite de cette saison est avant tout à mettre au crédit d’un très beau collectif et d’un état d’esprit mêlant résilience et refus d’échouer, avec des passages compliqués surmontés, cinq joueurs ont symbolisé par leurs performances et leur histoire personnelle différents aspects d’une année définitivement pas comme les autres.
Benjamin Bourigeaud : Symbole du Stade Rennais dans son âge d’Or
Arrivé en 2017 en même temps qu’Hamari Traoré, le capitaine, Benjamin Bourigeaud ne cesse, saison après saison, d’écrire sa légende en « Rouge et Noir », lui le Ch’timi venu du Racing Club de Lens qu’il affronte aujourd’hui au sommet du championnat. Longtemps dans la réflexion l’an passé quant à un éventuel départ, « Bourig » a rempilé et répondu aux attentes du peuple rennais comme de son coach, qui lui voue à juste titre une confiance absolue, que ce soit excentré à droite ou au cœur du jeu. Avec 46 matchs disputés toutes compétitions confondues, 8 buts et 13 passes décisives, les statistiques sont dans la droite lignée de sa saison 2021-2022 exceptionnelle. Arrivé à maturité et véritable baromètre de l’équipe, qui devient inarrêtable quand il performe au maximum, le numéro 14 rennais n’en finit plus d’entrer dans le cœur et l’histoire du Stade Rennais. Encore une coupe de France et une épopée loin en Europa League et son visage ne sera pas loin de rejoindre les autres légendes « Rouge et Noir » au dos de la tribune Ville de Rennes voir peut-être, de tenir compagnie taillé dans le marbre à Jean Prouff pour de longues décennies.
Steve Mandanda, symbole d’expérience
Son arrivée n’a pas longtemps laissé interrogatifs les suiveurs du Stade Rennais. Bien qu’âgé de 37 ans, l’historique gardien de l’OM en avait encore sous le gant et a offert une très belle saison en « Rouge et Noir ». Sûr de sa force, sachant parfaitement ce qu’il maîtrise et aussi ce sur quoi il performe moins, le champion du monde 2018 a parfaitement rempli son rôle sur le terrain avec des performances très sérieuses, une aura et un sens du jeu incontestables, mais aussi guidé, rassuré et bougé un groupe jeune qui a pu se nourrir de son immense expérience et vécu du très haut niveau. Epanoui, souriant et croquant avec gourmandise dans ses dernières années de foot, « el fenommeno » n’en a pas terminé et sera un atout précieux la saison prochaine pour confirmer, encore et toujours, avant probablement de goûter à une retraite bien méritée… mais que l’on souhaite la plus lointaine possible !
Jérémy Doku, symbole de révolte
Son éclosion, pour de bon, était attendue et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle est arrivée à point. Par flashs, fulgurances, l’évidence était là : Jérémy Doku est un joueur pas comme les autres mais la régularité faisait hélas barrage à l’explosion de l’ailier rennais. Enfin libéré de ses pépins physiques, ou presque, si l’on excepte une petite absence en mars, il a éclaboussé de toute sa classe l’année civile 2023, créant des différences énormes et valorisant enfin ses énormes qualités physiques et techniques, notamment dans le drible, par des statistiques très intéressantes. S’il poursuit sur cette lancée la saison prochaine, le voici, lui qui n’a que 20 ans, promis à un très grand avenir dans un profil rare et recherché. Le conserver cet été ne sera pas une mince affaire mais le garçon a renversé la table et peut désormais foncer vers un destin en or !
Amine Gouiri, symbole d’une vision
Cette vision, c’est celle d’un recrutement longtemps contesté et interrogé, surtout avec le départ de Gaëtan Laborde. La vision du duo Genesio-Maurice sur Amine Gouiri est aujourd’hui validée sur le terrain avec des statistiques très intéressantes pour le jeune international espoir, auteur de 17 buts et 6 passes décisives, avec d’excellents passages et une technique à l’évidence au-dessus de la moyenne. Pari dans le temps, l’ancien lyonnais a tout à Rennes pour s’épanouir et franchir un palier la saison prochaine, où le retour de Martin Terrier ne pourra que le rendre un peu plus fort encore. Si tous les choix forts du recrutement n’ont pas été couronné de la même réussite, Amine Gouiri, lui, illustre bien que le club reste sur la bonne voie.
Martin Terrier, symbole de malchance
Il y eut les poteaux, la VAR, des décisions qui prêteront toujours à toutes les interprétations possibles, ou encore des choix tactiques que l’on n’a pas toujours compris. Tout cela peut se ranger dans la chance, ou la réussite, comme vous voudrez… Question malchance, et même malheur, impossible de ne pas penser à Martin Terrier, stoppé en plein vol en janvier alors que l’équipe de France semblait devoir l’inviter très bientôt à sa table et que ses 11 buts avaient porté le SRFC jusqu’à la coupe du monde. Si sa rééducation se passe bien et qu’il est dans le temps, l’excellent attaquant du SRFC ne doit pas se précipiter et nous revenir peut-être différent, mais encore plus fort. Tout un peuple l’attend, tout comme les autres absents de longue durée, Xeka ou Adrien Truffert. Une saison, c’est aussi cela, ces blessures et cette poisse qui n’aura vraiment pas épargné le Stade Rennais en 2023.