Tout va si vite dans le football… Quand Stephy Mavididi, le 23 avril dernier, propulsait de la tête le ballon au fond des buts de Steve Mandanda pour offrir à Montpellier une victoire à dix contre onze face à des Rennais perdus et impuissants. Nombreux ont été ceux prêts à rendre à les armes et à tirer le bilan précocement d’une saison de dingos. Bruno Genesio et ses hommes, eux, n’ont pas lâché. Si certains diront que le calendrier était idéal (Angers, Nice, Troyes, Ajaccio, Monaco et Brest), nous répondrons que Lille était plutôt bien loti en se déplaçant à Troyes pour finir, par exemple… Une morale, évidente, le foot ne se joue pas sur le papier et rien ne peut réellement prédire les scénarios des dernières journées d’une saison.
La dernière sortie rennaise à Brest ce samedi soir, au moment de baisser le rideau, n’a clairement pas offert la plus clinquante performance des « Bleu et noir » d’un soir mais malgré cela, une vraie prestation collective aboutie, intelligente et, le plus important, maîtrisée. Il fallait au moins cela face à des Brestois qui ne jouaient peut-être pas leur vie mais qui comptaient bien quitter dignement et en force un championnat mené contre mille vents contraires avec un maintien arraché il y a deux journées. Investis et en mission, les Brétilliens n’attendent pas longtemps pour se mettre en évidence et prendre les devants. Jérémy Doku en mode slalom vient défier l’arrière-garde locale et obtient un coup-franc parfait aux 18 mètres. Comme un symbole, Benjamin Bourigeaud ne se fait pas prier et transforme d’un magnifique enroulé au sol pied droit, qui trompe Bizot. Mille sabords, Rennes est devant et prend pour la première fois de la soirée la quatrième place à Lille, accroché à Troyes. En face, les Finistériens ne se laisse pas endormir. Après que Benjamin Bourigeaud soit passé tout près du doublé d’une volée du droit aux 18mètres, légèrement au-dessus, le SB29 joue plus haut. Sans se créer d’occasion, il fait reculer Rennes et un coup de pas de chance sanctionne Hamari Traoré, qui dévie le tir de Jérémy Le Douaron du bras dans sa surface en tombant. Pénalty, transformé par Belkebla (35′). Tout est à refaire et le doute voit un terrain idéal s’offrir à lui mais ce Rennes-là est déterminé. Dans les arrêts de jeu de la première période, Pierre Lees-Melou balance Jérémy Doku en pleine surface. L’occasion est trop balle et Benjamin Bourigeaud valide son doublé, mérité sur la soirée, avec panache (mt,1-2).
La seconde période est crispante, au fil des minutes. Rennes n’a pas vraiment beaucoup d’occasions, mais en a quelques unes, avec notamment Karl Toko Ekambi, maladroit à la finition (53′) bien qu’en position idéale puis à contre temps pour servir Amine Gouiri, suite à une merveille de passe de Lovro Majer (63′). Mahdi Camara, Steven Mounié ou Lilian Brassier ont des occasions mais rien ne rentrera. Amine Gouiri a lui aussi une balle de break, manquée (73′), et le final crispant a lieu, sans réelle panique. Lille, après avoir marqué à Troyes, est repris par son adversaire, déjà relégué (1-1). Monaco, lui, termine son sabordage en perdant contre Toulouse chez lui…
L’histoire est taquine et cette issue magnifique, avec la quatrième place chipée au LOSC, réponse partielle au traumatisme de Villeneuve d’Asq et Nicolas Fauvergue. Elle apprendra aussi aux Nordistes à ne pas célébrer trop tôt une quatrième place qu’ils imaginaient sans doute acquise la semaine passée après avoir battu Nantes grâce à deux pénaltys heureux. Ce soir, deux buts refusés à juste titre par la VAR et un pénalty annulé par cette même assistance vidéo. Le karma, tout simplement, mais avec ou sans cela, Rennes devait réussir pour lui et par ses propres moyens. Ce beau SRFC l’a fait ! 68 points, une quatrième place, un record de points et de victoires, les enseignements positifs sont là, nombreux, même si il ne faudra pas non plus oublier les tâches présentes au tableau. Il sera bien temps d’analyser mais l’heure est au « kiff », au bonheur de retrouver l’Europa League en accès direct, avec l’avantage en découlant de pouvoir préparer la saison et ses échéances en tout état de cause. Pas d’excuses donc, en vue de Panic Buy au dernier jour du mercato ou de manque dans l’effectif à construire à venir. Rideau sur un championnat fou, où Rennes aura passé plu de trente journées dans le TOP 6 et termine très logiquement à une belle quatrième place, méritée et obtenue de haute lutte. Place à la fête, tonnerre de Brest !