Au terme d’une saison à l’issue longtemps incertaine, l’Avenir Rennes Basket a finalement validé son maintien en Nationale 2. Pour sa dernière année sur le banc rennais, Agnès Fébrissy revient avec nous sur un exercice difficile au dénouement heureux.
Quel bilan tires-tu de cette saison ?
Maintenant que nous sommes maintenues, nous pouvons dire que c’est positif, mais que cette année fut compliquée ! Certes, l’essentiel est assuré en ne descendant pas mais c’est une saison très moyenne au niveau des résultats. Il y a pas mal de matches perdus sur le fil et c’est un peu l’histoire de notre saison. Il y avait de bonnes choses à l’entraînement ainsi qu’en match, mais dès qu’il y avait le moindre petit grain de sable, ça enrayait la machine. Nous ne retiendrons que le résultat final, mais il y a des regrets par rapport au groupe et au travail fourni pendant la saison.
Vous terminez très fort le championnat, c’est ce qui vous sauve ?
Effectivement, on finit bien et la confiance engrangée nous permet de faire la différence dans la dernière ligne droite. La défaite à la maison face à Bihorel nous fait mal mais elle a le mérite de nous réveiller. Ensuite, nous enchaînons en battant Mondeville et Calais chez nous. Ces deux victoires nous relancent. Puis il y a ce match référence à Dieppe. En plus d’acter notre maintien, nous livrons une excellente prestation, en étant solidaires et en faisant preuve d’une grosse force dans la raquette. Avec du recul, la confiance a énormément impacté notre saison. À haut niveau, le travail ne suffit pas toujours et le mental, en lien étroit avec la confiance, prend une part importante. Nous terminons fort car nous étions en confiance.
Comment gères-tu une équipe avec la pression du maintien ?
Le constat que je peux faire, c’est que malgré les défaites, ce groupe vivait bien. Les filles étaient concernées aux entraînements et se donnaient à fond. Quand tu joues le maintien, il est primordial de rester focus sur ce que les filles doivent faire sur le terrain. Même si je suis là depuis 2017, il a aussi fallu que je fasse mes preuves et faire en sorte que les filles me fassent confiance. Ça s’est fait naturellement, mais ça se construit tout au long de la saison et j’ai constaté une vraie évolution au cours de l’année. Nous sommes compétitrices et pour performer, c’est important de se comprendre et de mieux se connaître. Au-delà de la gestion du groupe, tu dois aussi d’adapter à tes adversaires. La difficulté réside dans la capacité à suivre son fil rouge et à ne pas lâcher quand les résultats sont défavorables.
Tu ne poursuis pas l’aventure l’année prochaine. Quelles sont les raisons de ton départ ?
Les dirigeants sont au courant depuis un certain temps et ce départ n’est pas lié à cette saison. L’important, c’est que j’ai fait mon travail jusqu’au bout et que le club se maintienne. C’eût été un échec de terminer sur une descente. Simplement, les conditions ne sont pas réunies pour que je continue. Cela fait maintenant six ans que je suis au club et il est peut-être temps qu’une autre personne arrive pour redonner de l’allant. Je pense qu’il y a quelque chose d’intéressant à faire l’année prochaine avec ce groupe. Même si l’Avenir de Rennes n’a pas le budget d’autres gros clubs, il y a une belle formation et cette équipe aura un esprit de revanche.
Comment juges-tu l’exposition du basket féminin à Rennes ?
C’est compliqué d’avoir de la visibilité. Mis à part pendant « Les Sports s’emm’Elles », nous n’en avons quasiment jamais. C’est une initiative qu’il faut poursuivre. Nous changeons aussi régulièrement de salle et c’est difficile d’y voir clair. Parfois, les jeunes du club ne savent même pas où nous jouons. D’une certaine façon, c’est normal par rapport aux clubs qui évoluent à des échelons supérieurs et il faudrait être plus haut pour prétendre à plus de stabilité. Plus largement, ça reflète peut-être aussi le manque de visibilité du sport féminin. Il y a beaucoup de sport à Rennes et c’est compliqué de se faire une place.