Avec le prêt de Joe Rodon en début de saison et celui de Djed Spence en toute fin de mercato hivernal, le Stade Rennais et le club anglais de Tottenham semblent avoir tissé un lien étroit sur le marché des transferts. Si cette entente avec le sixième de Premier League paraît attrayante sur le papier, la vérité du terrain est toute autre. Décryptage.
Arrivé dans le cadre d’un prêt, assorti option d’achat de 20 millions d’euros, Joe Rodon devait être le penchant d’Arthur Theate dans l’axe droit de la défense rennaise. Avec la blessure longue durée de Warmed Omari, le SRFC s’offrait la possibilité d’un recrutement haut de gamme en cas de confirmation de son nouveau numéro 2. International gallois ayant disputé plusieurs rencontres de Premier League et de coupe d’Europe, le défenseur rugueux venait renforcer un secteur en pleine reconstruction. Malgré des qualités intéressantes dans le jeu de tête et dans un système à trois défenseurs, Joe Rodon a aussi montré de grosses lacunes dans la relance et dans le un contre un. Au point de disparaître complètement des radars, passant cinquième dans la hiérarchie, derrière Christopher Wooh, Jeanuël Belocian et Warmed Omari de retour de blessure.
« Révélateur d’une certaine attractivité du club breton »
Si le cas de Djed Spence est différent, prêté en urgence fin janvier pour combler les blessures d’Hamari Traoré et de Lorenz Assignon, le constat reste similaire. Emballant pour son premier match face à Lille, l’international anglais a ensuite connu des absences défensives coupables. Si la qualité offensive est indéniable, les manques de concentration récurrents sont rédhibitoires à ce niveau. S’il n’est pas forcément le joueur sur lequel Rennes comptait s’appuyer pour la suite, avec un prêt sans option d’achat et une arrivée en pompier de service, le latéral anglais n’aura pas confirmé les bonnes dispositions entrevues lors de son passage à Nottingham Forest. Si historiquement, des joueurs en provenance de Premier League ont réussi à s’imposer sur les bords de la vilaine, comme Erik Edman, Mario Melchiot ou Carlos Bocanegra, les passages de Joe Rodon et Djed Spence resteront beaucoup plus anonymes.
Néanmoins, ces transfuges du championnat anglais sont révélateurs d’une certaine attractivité du club breton, enclin à s’ouvrir progressivement aux marchés étrangers. Une erreur de casting qui ne doit pas empêcher le Stade Rennais de continuer à prospecter outre-Manche, mais pour ces deux-là, le retour à Londres est inéluctable. « Football is coming Home »…