Alors que l’on arrive à la mi-mai, à trois journées de la fin du championnat, avec désormais neuf petits points encore en jeu, plus de place pour les calculs. Encore moins pour chipoter ! Ce dimanche, le Stade Rennais, dans un stade une nouvelle fois plein, a fait le travail. Loin d’être parfait, somenelant en première période, il assure là où son concurrent Lyon s’est pris les pieds dans le tapis un peu plus tôt contre Clermont (2-1). Et comme Lille n’a pu se défaire de Monaco (0-0), voici les Rennais de nouveau dans le coup pour la cinquième place, malgré un yo-yo dans les performances qui ferait presque oublier que les « Rouge et Noir » ont tout de même déjà remporté dix-huit rencontres cette saison.
Crédit photo JRS
Celle de ce dimanche s’est décantée après la pause. Avant, c’est en solo que Rennes a dominé, sans vraiment convaincre face un bien triste adversaire, sans collectif ni âme. Pas plus de traces de talent, non plus, à opposer à la formation locale, privée d’Arnaud Kalimuendo, remplacé en pointe par Karl Toko-Ekambi. A l’image d’attaques pas vraiment inspirées, Arthur Theate marque sans le faire exprès sur un corner de Benjamin Bourigeaud, pour donner une unité d’avance aux siens à la pause. Les frappes de Benjamin Bourigeaud, à coté de peu ou l’enroulé d’Amine Gouiri juste à côté, ne donnent pas encore l’ampleur au score logique au vu de l’écart entre les deux formations.
Heureusement, après la pause, le réalisme va enfin parler côté rennais. Les occasions sont bien plus nombreuses et Troyes abdique rapidement, faute de possiblités technique de faire autre chose. Le projet City Group, c’est bien, avoir une équipe et un coach connaissant la Ligue 1, encore mieux… De ce côté-là, Bruno Genesio sait y faire et son pari d’aligner Karl Toko-Ekambi en pointe va payer. Après une multitude de corners où Arthur Theate se montre dangereux et proche du double, c’est d’abord Benjamin Bourigeaud qui met les siens à l’abri d’une mauvaise surprise. Après avoir vu son coup de tête magnifiquement repoussé par Gauthier Gallon, le numéro 14 rennais, resté en embuscade, conclut de près sur la remise de Jérémy Doku, qui a parfaitement suivi. Le bel enchaînement technique au préalable sur cette action rappelant le Stade Rennais que l’on aime rassure. Quelques minutes plus tard, dans un autre style, Karl Toko-Ekambi, opportuniste, pousse le ballon au fond de près après un échec de Jérémy Doku, une nouvelle fois très bon cet après-midi. L’international camerounais y va même de son doublé quatre minutes plus tard sur une très belle action collective, conclue après une feinte de frappe fatale à la défense de l’ESTAC. 4-0, l’affaire est ficelée et le Goal-Average soigné. Un dernier frisson parcourt le Roazhon Park avec un poteau pour Amine Gouiri mais plus rien n’est marqué, Troyes frappant aussi sur la barre comme un adieu à la Ligue 1 devant leurs sympathiques et drôles supporters, fait assez rare pour être signalé. Pas sûr, cependant, que l’humour suffise longtemps dans un club en déconfiture sur la phase retour.
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Côté rennais, l’heure n’est plus à la rigolade. Trop de gamelles, de désillusions récéntes et de points perdus en route. Revenus à un point de la cinquième place, avec un déplacement chez un autre relégué, Ajaccio, dimanche, à l’heure du poulet frites, il est hors de question de vivre une nouvelle désillusion loin du Roazhon Park. Pendant ce temps-là, Lille recevra Marseille dans l’une des ultimes affiches de la saison. L’occasion est là, idéale, de reprendre la main, avant de recevoir une dernière fois à la maison contre Monaco, bien parti pour rester quatrième, puis en terminant chez Brest, qui pourrait être sauvé au moment de boucler sa dernière sortie à domicile. Sans regarder ce qu’il se passera ailleurs, le SRFC, malgré une phase retour plus que chaotique, a encore toutes les chances de toucher à son but : une sixième qualification européenne consécutive.