Alors qu’ils sont entrés en phase de Play-Offs après une belle troisième place validée en seconde phase, les joueurs de l’URB peuvent d’ores et déjà considérer la saison comme réussie, à bien des égards. Retour sur une année dingue avec les moments marquants, dans l’attente d’un épilogue à venir.
Un mercato réussi
De la construction d’un effectif, si petit soit-il au basket en comparaison avec les autres sports collectifs, excepté le volley-ball, dépend bien souvent la réussite d’une saison. L’URB peut en témoigner mieux que quiconque, pour avoir vécu en deux ans deux configurations diamétralement opposées.
Après les échecs du recrutement précédent où l’osmose était plus que contestable entre anciens, ambitieux et joueurs en fin de parcours, une remise à zéro du scouting et des critères de choix étaient nécessaires. Bingo, avec un socle conservé au travers des historiques Lucas Fontaine, Joffrey Sclear et Clément Poncet-Leberre, ainsi que Cheick Condé, Rémi Dibo et François Matip, arrivés dans les deux années précédentes et place aux nouveaux venus Sébastien Cape, Leo Berhend, Guillaume Eyango et Ibrahima Sidibé.
Ajoutez-y l’apport précieux à l’entraînement comme en cours de saison des jeunes issus du Rennes Pole Association, Adrien Sclear, Ewan Le Carrour et Jérémy Ngbondo, puis d’Harvey Gauthier en joker médical et voilà un projet collectif parfaitement réussi.
Le staff, inchangé, trouvait ainsi les pièces idéales pour assembler un puzzle où la vitesse dans le jeu, le pressing tout terrain mais aussi l’adresse à trois points allaient être les mœurs d’un projet de jeu énergivore mais ô combien passionnant et spectaculaire, même s’il eût la contrainte de se payer sur certains matchs. Humainement complémentaire et heureux d’évoluer ensemble, ce groupe-là a prouvé, au-delà des difficultés et péripéties rencontrées en cours de route, qu’une saison se réussissait parfois bien avant le premier entre-deux lançant pour de bon la compétition.
Un démarrage en trombes
Une grosse série de victoires en matches amicaux puis une défaite lors du premier choc de la saison chez le CEP Lorient, malgré un match de très haut niveau à grosse intensité. D’entrée, les voyants étaient bel et bien au vert pour l’URB, qui va très rapidement confirmer tout le bien que l’on pense d’elle, tant dans les résultats que le contenu.
A domicile, les joueurs de Pascal Thibaud sont difficiles à jouer, poussés par un public de plus en plus nombreux au fil des semaines. Les enseignements du premier revers de la saison sont rapidement tirés et le club brétillien enchaîne ensuite une très spectaculaire série de huit victoires de rang, dont quatre à l’extérieur. Tarbes, Vitré, le Centre Fédéral et Chartres tombent tour à tour à Colette-Besson avant que Toulouse ne vienne stopper l’hégémonie de Sébastien Cape et ses partenaires à la maison.
Pas de quoi paniquer, néanmoins, avec trois nouvelles victoires dans la foulée pour terminer la phase aller en tête avec le bilan exceptionnel de 11 victoires et 2 défaites ! La phase retour, la faute à des blessures et à une fatigue bien légitime à tenir le haut du panier, sera plus contrastée.
Le départ de Rémi Dibo pour causes disciplinaires, permettra la montée de jeunes avec l’équipe Une mais privera aussi le tandem Pascal Thibaud-Bastien Demeuré de précieuses solutions. Comptablement, avec huit victoires et cinq défaites, le positif ressortira et la première place sera conservée, au nez et à la barbe des favoris Chartres, Lorient ou Poitiers. Impressionnant !
Moments de grâce à Colette-Besson
Il est de ces moments où finalement, peu importe la division dans laquelle vous évoluez ou la place que vous occupez au classement, le plaisir est total. Figé, inébranlable, avec ce mélange insensé d’émotions qu’offre le sport, entre stress et joie, tension et délivrance… S’il n’avait pas vraiment été gâté la saison précédente, le public de Colette-Besson en a eu pour son argent tout au long de la saison et particulièrement à l’occasion de deux rencontres, toutes deux fondatrices dans la prise de conscience des Rennais au sujet de leur gros potentiel. D’abord cette victoire incroyable décrochée après prolongation contre la très grosse armada de Chartres, 101-99, dans une salle chauffée à blanc et séduite pour de bon par une formation au courage mais aussi au talent impressionnant. La qualité à distance et les dunks de Leo Berhend, à l’américaine, l’explosivité et le talent d’Ibrahima Sidibé et enfin, la vitesse insolente et la classe folle de Sébastien Cape ballon en mains, associés à la souveraineté de Monsieur Cheick Sekou Condé dans la raquette, imposait l’évidence d’une URB taillée pour jouer les premiers rôles.
Confirmation un peu plus tard lors du premier match retour, avec la réception du CEP Lorient. Un derby comme on en fait rarement en terme d’intensité, de qualité et de fair-play, avec des Morbihannais devant une bonne partie du match et deux lancers francs au buzzer pour l’URB, à 88-89, pour Cheick Sekou Condé. Salle en fusion, ambiance de dingos et victoire 90-89. Rien que pour cela, quelle que soit l’issue des Play-Offs, merci messieurs pour cette saison avec pas moins de quatre matchs remportés avec plus de 100 points inscrits !
Sébastien Cape, élu dans le 5 Majeur de la saison
A l’heure où nous bouclions ces lignes la suite de l’aventure URB 2022-23 demeure incertaine. Battue à Boulogne lors du match aller de son huitième de finale de Play-Offs, 106-94, la formation rennaise joue la suite de son aventure vendredi 5 mai sur son parquet pour s’offrir une belle, en cas de victoire, le dimanche suivant. Pour en arriver là, il a fallu composer en seconde phase sans Sébastien Cape, élu dans le 5 Majeur de la saison… Difficile de faire sans son meilleur joueur, même avec la meilleure volonté du monde et pourtant, les Rennais ont fait le job dans cette poule de très haut niveau pour ne pas dilapider le travail réalisé en première phase.
Des regrets pourront toujours exister quant à la montée directe, obtenue par Rouen, mais ils devront être balayés par la double victoire de Bryan Pamba et ses coéquipiers sur les Rennais, une suprématie indiscutable. Les blessures, y compris des meilleurs joueurs d’un effectif, sont parties intégrantes d’une saison et l’URB n’a pas dérogé à la règle. Reste, désormais, à fructifier le travail accompli cette saison et ce, quelle que soit l’issue d’un tableau final où Chartres, Lorient et Poitiers font figure d’épouvantails. Confirmer reste le plus difficile mais l’URB est armée pour durer et viser plus haut, sans brûler les étapes.