Arrivé au REC Rugby en 2018 et aujourd’hui vice-capitaine du club, Ryan Dubois est un élément majeur de l’effectif « Noir et Blanc ». Avec un parcours déjà bien fourni, à 26 ans, il revient avec nous sur sa formation à La Rochelle, ses premiers pas en Top 14 et sur la fin de saison à venir.
Comment as-tu découvert le rugby ?
J’ai commencé à jouer à l’âge de 7 ans, c’était à Saint-Sébastien-sur-Loire, à côté de Nantes. C’est là où mon père jouait, donc forcément, ça a aidé. Ensuite, nous avons déménagé à Lanester, dans le Morbihan, où j’ai connu la sélection Bretagne puis la sélection grand-ouest avec le club de Vannes. Par la suite, j’ai intégré le centre de formation de La Rochelle où je suis resté quatre ans, et après une pige d’une saison à Agen, j’ai décidé de rejoindre le REC.
Tu as côtoyé le haut niveau très jeune. Que retiens-tu de ces expériences ?
J’en garde des super souvenirs et ça m’a beaucoup fait grandir. À Vannes d’abord, et ce malgré les difficultés sportives de l’époque, puis à La Rochelle. Là-bas, je suis passé de l’adolescence à la vie adulte, tant humainement que sportivement. Déjà, j’ai rencontré ma compagne et nous allons d’ailleurs bientôt être parents. Puis j’ai côtoyé plein de joueurs avec qui je suis encore en contact aujourd’hui. J’ai aussi découvert l’exigence du haut niveau ou encore l’intensité pendant les entraînements, où il n’était pas facile de suivre le rythme au début. Ça demande beaucoup de charge mentale car il faut apprendre à gérer la pression et à être performant quoiqu’il arrive. J’ai la chance de ne pas être quelqu’un de stressé dans la vie donc j’ai réussi à appréhender ça rapidement. C’était très formateur.
Quels souvenirs as-tu gardés du centre de formation de La Rochelle ?
J’ai été au club pendant une période très spéciale puisque j’ai vécu la montée en Top 14. Forcément, ce sont des moments que l’on n’oublie pas. Au centre, nous étions logés dans des chambres avec un joueur majeur pour nous surveiller, autant dire que c’était plutôt tranquille. Le soir de la remontée du Stade Rochelais, avec des potes de la formation, nous avons réussi à rentrer dans la soirée pour fêter la montée, en faisant croire que nous étions des joueurs de l’équipe première, un sacré souvenir (rires). Peu de temps après, j’ai disputé mes premiers matches en Top 14. Une expérience de dingue !
Tu rejoins ensuite Agen où tu disputes notamment la « Challenge Cup », et après un an là-bas, tu t’engages avec le REC Rugby en Fédérale 1, pourquoi ce choix ?
À Agen, l’entraineur n’aimait pas mon style de jeu et je ne voyais pas l’intérêt de rester pour ne pas jouer. Mon agent cherchait un club mais ça s’est débloqué grâce à mon père. Il a rencontré Jean-Marc Trihan, le président du REC, pendant un repas. Ils ont discuté ensemble et ça s’est fait comme ça. De plus, venir au REC me rapprochait de ma famille. Concernant le niveau, je suis à l’aise avec ça. J’ai fait plusieurs matches en Top 14 et en coupe d’Europe, et c’était sans doute trop haut pour moi. Je pense que j’évolue au niveau auquel je dois être actuellement.
Comment passe-t-on d’une saison extraordinaire, avec une double montée à la clé, à une saison plus difficile comme celle qui s’achèvera dans quelques semaines avec une relégation ?
Au début, c’était un peu compliqué pour tout le monde. D’un côté, il y avait les anciens, ceux qui ont vécu une aventure de fous, encore dans l’euphorie avec la fatigue mentale et physique d’une saison incroyable, et de l’autre, les nouveaux, tout juste arrivés et pour qui il fallait du temps pour que cela prenne. Malgré des résultats difficiles, et si ça ne peut pas toujours être tout rose, il y a un groupe qui vit vraiment bien ensemble. Même si l’objectif s’éloigne, nous restons focus et nous voulons montrer un beau visage à chaque match. Nous restons des compétiteurs et nous jouerons tous les matches à fond.
Tu es au REC depuis cinq saisons. Comment évalues-tu l’évolution du club ?
Déjà, ce n’est pas commun de monter de deux divisions. Le club aimerait que ça aille plus vite dans certains secteurs mais c’est aussi normal que ça prenne du temps. C’est compliqué de s’offrir de la visibilité dans des grandes villes comme Rennes avec beaucoup d’autres sports et cela aussi au niveau financier. Cependant, ça devrait bouger en termes d’infrastructures dans les mois à venir. Sur le terrain, le niveau a considérablement augmenté. Les équipes sont bien en place et le jeu est très serré. Nous avons plusieurs fois réussi à tenir tête à des grosses écuries du championnat même si pour le moment, cela n’a pas suffi pour faire mieux.