Collée aux crampons rennais depuis de longs mois, la menace d’une descente en N2 s’est finalement concrétisée à Hyères, en conclusion d’une saison compliquée pourtant riche d’enseignements et de progrès. Gaëtan Béraud, capitaine touché mais pas coulé, fait le bilan et regarde déjà vers demain.
Le couperet est tombé à Hyères mais l’officialisation de la descente n’est pas une surprise à l’issue d’une saison passée à lutter. Comment as-tu vécu ce dénouement ?
Sincèrement, nous y étions préparés même si, tant qu’il y avait une possibilité de se sauver, nous voulions y croire. Néanmoins, ce résultat revêt une certaine logique et symbolise un peu notre saison. Nous faisons des erreurs en première période, immédiatement punies ou presque, on prend des points contre nous, on est crispés et en seconde période, nous sommes plus relâchés avec des initiatives, du jeu et de la conquête. Cependant, avec notre nombre de défaites et l’ensemble de notre championnat, une logique sportive est respectée, malgré des regrets sur 4 ou 5 matchs où nous aurions dû nous imposer. Mais il nous a manqué ces fameux détails qui à ce niveau-là, ne pardonnent pas !
Chaque semaine, les calculettes étaient de sortie avec de savants calculs pour imaginer un maintien sur le fil. Cette pression du « match de la dernière chance » a-t-elle pesé ?
C’est vrai que la pression était là, parfois paralysante au moment de prendre des décisions dans le jeu. Pour beaucoup d’entre nous, jouer le maintien était quelque chose de nouveau, le club ayant plutôt été habitué à jouer les premiers rôles et la gagne ces dernières saisons. C’est très éprouvant mentalement et enchaîner les défaites met dans une spirale, donc il est compliqué de s’extirper.
La notion de plaisir, au-delà des résultats, a-t-elle trouvé sa place cette saison ?
Il y a toujours plus de plaisir et de sourire quand on gagne mais nous sommes aussi passionnés de rugby et cette division fut un régal à bien des égards. Il y a de très belles équipes, de grands noms du rugby français, de beaux stades ou des joueurs de haut niveau. On était prévenus que ce serait difficile, nous montions de deux divisions d’un coup. La marche était sans doute un peu trop haute mais nous avons beaucoup appris…
Même s’il est un peu tôt, quels enseignements tirez-vous de cette saison et sur quoi vous appuierez-vous l’an prochain pour rebondir rapidement ?
Que l’on ne s’y trompe pas, le championnat de N2 sera aussi très relevé, avec beaucoup de belles formations. Nous y serons attendus, en tant qu’équipe reléguée et rien ne sera offert au REC. A nous de mettre en œuvre tout ce que nous avons appris cette année, notamment sur ces fameux détails, offensifs comme défensifs, qui font basculer un match du bon côté. En National, la moindre erreur est sanctionnée, l’approximation ou le hasard n’ont pas leur place et la concentration et l’application sont de mise de la 1ère à la 80e minute. Nous n’avons pas pris beaucoup de raclées, nous étions au niveau sur de nombreuses rencontres mais nous n’avions pas les bascules pour nous. C’est là que nous devrons être meilleurs l’an prochain pour jouer en rôle dans un championnat que nous découvrirons.
Quelle sera l’ambition lors des trois derniers matchs de la saison ?
Prendre du plaisir, tout simplement, en offrir à nos supporters, partenaires et bénévoles, qui ont fait beaucoup pour nous tout au long de la saison. Malgré les résultats, il y avait du monde au stade et nous allons tout faire pour essayer d’engranger quelques points supplémentaires. Ensuite, nous partirons en vacances, avec une coupure qui fera du bien à tout le monde avant de repartir l’été prochain plus frais. Cette saison, il ne faut pas oublier que nous avions fini très tard et que les congés avaient été courts. La reprise n’avait pas été simple, tant dans les têtes que de par la situation de sécheresse d’alors avec des conditions d’entraînement compliquées. C’est une autre histoire qui débutera l’été prochain mais tâchons de bien terminer la saison avec nos dernières rencontres.