Le 13 avril prochain, l’ogre parisien, que les Irréductibles avaient longtemps accroché à l’aller (36-32), sera à la Glaz Arena. Un exploit XXL viendrait embellir encore le bilan d’une saison déjà très intéressante bien que laissant quelques regrets et interrogations. A l’aube du sprint final, le CRMHB peut-il faire mieux ?
Faut-il gagner, même en étant peu esthétique, sans la manière, ou sortir d’un combat tête haute, avec l’allure du beau gladiateur, vaincu bien que méritant ? Si les romantiques sont sans doute capables d’opter pour la seconde option, aucun doute du côté des Irréductibles, du terrain aux supporters. Trop frustrés de ressortir battus ou frustrés de leurs combats avec Nîmes à deux reprises, Aix, Chambéry, Dunkerque à l’aller ou encore à Créteil ou Paris, les Cessonnais n’éprouvent pas le besoin de flatteries sur leur jeu, mais de points qui tombent, quoi qu’il en coûte… L’Histoire ne retient pas les regrets, même si les émotions, elles, perdurent et s’inscrivent dans la mémoire collective.
Un sprint final corsé !
En mars, les Irréductibles, au pied du mur après un mois de février totalement loupé (trois défaites en autant de matchs contre Sélestat, Créteil et Toulouse), devaient réagir. Le programme ne s’annonçait pas des plus simples pour se faire avec un déplacement piégeux à Istres, en fâcheuse posture, la réception de l’ogre nantais puis un déplacement chez l’européen Nîmes avant de recevoir Dunkerque pour conclure ! Du lourd, donc, et deux victoires pour deux défaites au final, avec une certaine logique respectée. Dans le contenu, d’abord, où les Irréductibles furent longtemps dans le coup à Nîmes avant de céder dans le money time ainsi qu’à Istres dans un match pris en mains sur la fin après avoir souffert. La logique fut aussi respectée dans le derby, où le CRMHB ne parvint à faire jeu égal qu’une mi-temps. Pour le match de Dunkerque, personne n’aura de peine à oublier le match en lui-même, excepté la performance d’Arnaud Tabarand (également décisif à Istres) mais on retiendra volontiers le retour dans le top 10 avec un neuvième succès cette saison. Pas le plus probant, loin s’en faut, mais l’un des plus précieux pour lancer le sprint final, corsé, des Bretons !
Pensez-donc, lors des sept dernières journées, Sébastien Leriche et Yann Lemaire devront trouver les solutions pour contenir à domicile le PSG, le 13 avril, Montpellier début mai puis Chambéry, toujours en mai. Du très lourd, où toute victoire rimera avec exploit et possibilité de faire mieux que l’an passé au classement final (9e avec 27 points), sous condition de réussir des coups dans des duels plus serrés sur le papier à Saint-Raphaël, Chartres, Aix et Limoges.
Au milieu de ces multiples affiches, la réception d’Ivry ne devra pas être oubliée avec un adversaire venant jouer son maintien et déjà vainqueur cette année à la Glaz Arena en coupe de France. De cette grosse série, ressortira un bilan qui indiquera si le CRMHB a poursuivi cette saison sa croissance et sa mue, passant d’un candidat systématique pour le maintien et les quatre dernières places aux possibilités restreintes à celui d’équipe capable de tutoyer le top 8 et ne nourrissant plus le moindre complexe. Cette saison, les exploits face aux européens ont manqué mais il n’est pas trop tard pour corriger la mire lors des trois affiches à venir à domicile. Une Glaz désormais régulièrement quasi-pleine, des joueurs devant être libérés de l’objectif maintien, acté ou presque, et le souhait de finir le plus haut possible sont autant de leviers pour aller chercher la meilleure saison de l’histoire cessonnaise, à plus de 27 points pour afficher une progression mathématique par rapport à l’an passé. Pour cela, quatre victoires à minima seront nécessaires avant de commencer une histoire différente, qui s’écrira sans Tiago Rocha, Florian Delecroix, Miguel Espinha et Corentin Lorvellec, tous partants.
Dominer et battre le PSG et son « rêver plus grand », dans une Glaz comble avec ses quatre tribunes pleine quinze jours à l’avance, pourrait bien offrir cette impulsion de folie, face à un adversaire déjà battu à Toulouse, Chambéry ou Montpellier cette saison. Les exploits nourrissent l’histoire, augmentent la jauge confiance et les Irréductibles, à défaut d’être exceptionnels cette saison, ont déjà offert quelques scénarios dingues à leurs supporters depuis un an et demi. L’an passé, ils avaient longtemps accroché le futur champion de France, baissant pavillon sur la fin de partie (23-30) et réussissant l’exploit de n’encaisser « que » 30 buts. Meilleure défense du championnat cette saison, mais aussi dernière attaque, aux Bretons de réussir l’exceptionnel pour apporter piment et peps à la dernière ligne droite du championnat souvent compliqué à boucler une fois la mission première, le maintien, accomplie. Car oui, c’est aussi là que l’on grandit…