Après sa défaite à domicile face à Lens, annihilant les derniers espoirs de Ligue des Champions, le Stade Rennais entamait sa dernière ligne droite avec l’objectif clair de reprendre sa cinquième place au classement et profiter du faux pas de Lille chez la lanterne rouge angevine. En face, un Olympique Lyonnais en déliquescence, fraîchement éliminé en demi-finales de coupe de France à Nantes. Pour la 100e de Bruno Genesio sur le banc breton, en forme de clin d’œil sur ses anciennes terres, le SRFC a d’abord montré des choses intéressantes avant de totalement s’effondrer en seconde période. Tout semblait pourtant aligné pour repartir de l’avant : un Groupama Stadium sonnant creux et pas avide de sifflet envers les siens, un adversaire qui réussit aux Rennais ces dernières années et surtout, une bonne entame des Bretons. Des combinaisons dans les petits espaces et des mouvements de qualité, Rennes est bien dans son match et ne tarde pas à concrétiser. Sur une récupération haute, Amine Gouiri enrhume Lukeba avant de fusiller le portier lyonnais pour l’ouverture du score. Lyon est déjà au bord du précipice et le SRFC continue d’appuyer. Tout à tour, Benjamin Bourigeaud, Baptiste Santamaria et Arnaud Kalimuendo s’essaient, mais manquent de précision ou de détermination dans le dernier geste. Trente minutes de qualité, des balles de 0-2 non fructifiées puis plus rien. Rideau ! Si Rennes est devant à la pause, il ne s’est pas mis à l’abri lors de son temps fort et le dernier quart d’heure du premier acte est annonciateur d’une seconde période catastrophique (0-1).
« Nous nous sommes sabordés », le constat est signé du capitaine Hamari Traoré à la fin du match au micro de Prime Vidéo. Les « Rouge et Noir », impuissants, vont littéralement s’écrouler en deuxième mi-temps. Dogan Alemdar, remplaçant de dernière minute de Steve Mandanda, va céder à trois reprises, pas aidé par une défense statiqu. D’abord sur une frappe somptueuse de Corentin Tolisso, bien seul à l’entrée de la surface de réparation sur un corner joué en retrait, puis sur un but de renard signé Alexandre Lacazette à la réception d’une frappe dévissée de Johann Lepenant et enfin sur une contre-attaque éclair conclue par Bradley Barcola, seul au milieu de la surface. Les changements de Bruno Genesio, bien trop tardifs tant le scénario s’écrivait avec évidence avant même la mi-temps, n’y changent rien et Rennes s’écrase, tombant de haut, avec l’incapacité de réagir, comme résigné. Le remplacement de Désiré Doué par son frère Guéla, vingt minutes après son entrée en jeu, sonne comme une sanction et un message envers un joueur à l’évidence talentueux mais dont les attitudes finissent bien plus par exaspérer qu’à susciter l’espoir d’un réel apport dans le jeu… Un cas parmi d’autres, qui ne doit pas cacher les lacunes affichées par les » pseudos tauliers désignés « du collectif « Rouge et Noir ». Le SRFC se procure une dernière opportunité, mais la tentative de Benjamin Bourigeaud passe à côté du but d’Anthony Lopes. Cette nouvelle défaite, la dixième cette saison en championnat, est très inquiétante, surtout dans le contenu insipide proposé durant une heure face à un adversaire qui ne demandait qu’à perdre et qui est désormais relancé, à trois petits points des Bretons… (3-1).
Il faut s’y résigner, le Stade Rennais est rentré dans le rang et n’a plus la moindre marge. Alors qu’ils visaient ouvertement la Ligue des Champions cette saison, les dirigeants vont devoir réagir ou rendre des comptes au sujet de cette année 2023 où l’équipe tourne à 1.35 pt/match, moyenne indigne d’un prétendant à l’Europe. S’il a réaffirmé sa confiance au staff, le président Olivier Cloarec voit une hypothétique fin de saison sans coupe d’Europe se profiler si les matchs sans saveur continuent de s’accumuler. Ce serait un véritable coup d’arrêt dans la progression du SRFC, européen depuis cinq ans mais paraissant aujourd’hui perdu, sans idée ni réaction. Seule consolation, le nul de Reims, compilé aux défaites de Lille et Nice, limite la casse d’un week-end où tout était réuni pour se relancer. Pour Pacques, le Stade Rennais a posé un sacré lapin à ses fidèles et devra très fortement réagir après ce bon « coco » reçu pleine tête, samedi prochai, avec la venue de Reims, véritable bête noire au Roazhon Park depuis des années. L’idéal pour enfin, réagir ? Rien n’est moins sûr, mais cela devient impératif, peu importe la manière.