Injouable chez lui en première partie de saison, le Stade Rennais a dû se résoudre en 2023 à rendre les armes au Roazhon Park, d’abord face à Lille puis face à Marseille. La seule victoire à l’extérieur obtenue à Nantes pèse peu dans la balance au moment d’équilibrer tout cela et le déplacement à Auxerre, rarement favorable aux Bretons, portait en lui l’objectif de se rapprocher des quatre de devant et de prendre ses distances avec Lille, accroché à domicile par l’OL. Ces dernières semaines, Rennes essaie de se relancer dans le jeu, en vain, afin d’empiler de nouveau les points. Moins flamboyant, moins fluide, trop diminué, le SRFC est à la peine.
Le match va confirmer cette tendance. Le Stade Rennais confisque le ballon à son adversaire, mais sans savoir comment l’utiliser. Si Auxerre a Jubal, Rennes joue mal, sans réussir à créer le moindre danger. La possession de balle est stérile, au contraire des Auxerrois, dangereux quasiment sur chaque offensive. Mais ni Gauthier Hein par deux fois, dont une reprise sur la barre, ni Jubal, repris in-extremis par Christopher Wooh, ne parviennent à récompenser la bonne première période bourguignonne. Le SRFC est inoffensif, des joueurs annoncés malades sont sur le terrain mais le mal est aussi dans les têtes, avec une absence totale d’idées de jeu et d’initiative, et une équipe heureuse de revenir aux vestiaires à égalité. C’est faible, triste et sans idée. C’est surtout indigne d’un prétendant à l’Europe…
Après un discours que l’on imagine salé à la mi-temps, Bruno Genesio ne tarde pas à faire bouger les lignes dès l’entrée de seconde période. Une nouvelle fois en très grande difficulté, Djed Spence cède sa place à Birger Meling, tout comme Arnaud Kalimuendo, fantomatique, sorti en faveur de Flavien Tait. À défaut d’être brillant, le SRFC parvient quelque peu à se retrouver, le numéro 20 rennais fluidifiant un peu le jeu au milieu de terrain. Les occasions restent rares mais on le mérite d’exister un peu plus que lors du premier acte. Pas très difficile… La plus grosse intervient à l’heure de jeu, sur un bon service en retrait de Lovro Majer, Flavien Tait, aux six mètres, voit sa frappe contrée sur la ligne par un défenseur adverse. Ce sera tout, merci, aurevoir… Dans une rencontre où les Bretons manquent cruellement d’idées et d’automatismes, c’était insuffisant pour espérer accrocher un résultat. À l’issue d’une rencontre bien terne, Rennais ne peut faire mieux qu’un match nul à Auxerre et même s’en estimer bien payé. Interdits de déplacement dans l’Yonne, les supporters « Rouge et Noir » n’ont vraiment rien perdu…
Car avec cette attitude et ce niveau-là, oui, le Stade Rennais est très inquiétant. Les points acquis lors de la première phase commencent à ne plus suffire pour compenser les retours de Lille et de Nice, et surtout, devant, Monaco et Lens peuvent s’envoler pour de bon. Avec un déplacement à venir au Parc des Princes, Rennes est plus que jamais sous la menace de ses poursuivants et doit désormais regarder derrière. Sans la coupe de France, sans la coupe d’Europe, et avec encore onze journées à jouer, le SRFC n’a plus de temps à perdre pour retrouver son niveau. Car pour accrocher une sixième saison européenne d’affilée, il faudra vraiment autre chose, et vite.