Leader à la trêve, la formation rennaise a confirmé sur la poule retour en terminant première de sa poule ex-aequo avec Chartres. Une performance énorme qui donne forcément des idées du parquet aux tribunes, et une dynamique prometteuse avec l’envie d’installer le basket de haut niveau à Rennes.
Si on leur avait dit il y a un an qu’ils en seraient là, les dirigeants de l’URB, qui avait de sacrées problématiques à gérer avec les Play-downs, auraient sans doute demandé un peu de sérieux. Quoique… Fin connaisseur du sport, Olivier Perez, le président, sait que la frontière entre la victoire et la défaite est mince : « D’une saison à l’autre, il est compliqué d’être certain de connaître une continuité, d’avoir des certitudes. C’est la compétition qui veut cela, et les dynamiques peuvent aller vite dans le positif comme le négatif. Cette saison, nous vivons quelque chose d’enthousiasmant, qui arrive du terrain. Les gars ont réalisé une très grosse saison, avec beaucoup de travail, de talent. De par les résultats, ils s’offrent le droit d’ouvrir une petite fenêtre vers la Pro B et les connaissant, ils vont tout donner pour aller jusqu’au bout… » Une vision partagée par le capitaine, Sébastien Cape, excellent depuis le début de saison et très fier du parcours accompli avec ses partenaires : « J’ai signé à l’URB car au vu du recrutement et des joueurs que nous avions, j’étais convaincu que nous pouvions jouer la qualification en poule haute et même la montée. C’était déjà mon ambition en signant mais de là à terminer premier de cette première phase, franchement, c’est une très belle réussite, surtout au vu de l’adversité relevée. » Une adversité sur le parquet et différents événements n’ayant pas facilité la tâche des Bretons : blessure de Guillaume Eyango en novembre, départ de Rémi Dibo, petites blessures ici et là, l’URB n’a pas été épargnée : « Le mérite de l’équipe n’est que plus grand, avec tout ce qui a pu se passer. L’absence de Guillaume puis de Rémi ont contraint à puiser dans les ressources mais ont aussi permis aux jeunes partenaires d’entraînement de se montrer, de participer à l’aventure. Ils ont assuré, on leur doit pas mal de choses, tout comme à nos pluriactifs. C’est la première fois que je joue avec des collègues qui ont un métier à temps plein à côté et franchement, je les admire. Mener deux carrières de front de la sorte est impressionnant et permet, pour ceux qui ont la chance de ne vivre que du basket, de garder les pieds sur terre et de mesurer sa chance. Même si leur équilibre passe peut-être par cette double activité, c’est fort ! »
« Leurs résultats, jusqu’à une éventuelle montée, doivent amener des solutions depuis l’extérieur »
Désormais sur la ligne de départ en première position aux côtés de Rouen, Orchies et Chartres avec cinq victoires et trois défaites, les Rennais n’ont rien à perdre et bien moins de pression que certains de leurs adversaires, aux ambitions clairement affichées : « On le sait, ça va être la guerre, à chaque match, prévient le capitaine rennais. Pour autant, nous sommes très motivés pour gagner chaque match, nous arracher et continuer de kiffer cette saison où, vraiment, le plaisir est là. On le sait, si nous gagnons tous nos matchs, nous monterons ! Après, si une équipe domine tout comme Angers l’an passé, il n’y aura pas de débat, même s’il restera les Play-Offs… » Clair et limpide, l’ancien Lorientais, ambitieux jusqu’au bout, sait que la route est encore longue, sur le terrain mais aussi en dehors : « Nous avons posé la question aux dirigeants de savoir si le club peut aller au-dessus en cas de montée sportive, ils nous ont répondu que si nous réalisons l’exploit sur le terrain, ils auront à leur tour à en faire un à leur niveau. » Message lancé, et reçu par le président, lui aussi fier de ses garçons : « L’engouement qu’ils créent autour d’eux est un accélérateur de croissance et d’ambition. Leurs résultats, jusqu’à une éventuelle montée, doivent amener des solutions depuis l’extérieur, pour monter en compétences, en moyens. C’est un ensemble, venu du terrain, qui se répercute positivement et doit fédérer les partenaires, le public, les collectivités pour répondre à ce défi, que nous devons, avec les dirigeants, coordonner, rendre possible. Le club ne nous appartient pas mais appartient à ses supporters, aux partenaires, à la ville. Entre l’envie, le potentiel et la réalisation, il y a des étapes, qui ne dépendent pas uniquement du niveau, mais de la structuration, de l’envie de chacun d’offrir à Rennes du basket de haut niveau. Nous voulons l’enraciner au haut niveau, avec l’électrochoc positif des résultats. Le potentiel et l’envie sont là, pour passer à une dimension supérieure. »
Autant que sur le parquet, le défi du printemps attendant l’URB s’annonce passionnant.