Bruno Genesio et ses joueurs le savaient probablement au moment de pénétrer la pelouse du Roazhon Park. Une nouvelle contre-performance face à de très difficiles auvergnats à jouer aurait précipité une saison jusque-là palpitante dans une dimension toute autre, entre doute, crise et potentielle panique à bord, contrairement aux discours de façade. Non, le Stade Rennais ne peut prétendre à un top 3 et perdre à Reims, Clermont, Toulouse ou à la maison face à Lille, le tout en gardant le sourire, en posant là une positive attitude à laquelle personne ne croit réellement. Arthur Theate et Joe Rodon, pas inoubliables lors des défaites face à Lille puis Toulouse, en ont pour le moment fait les frais, laissant de nouveau leur place au jeune duo Belocian-Omari. Audacieux, jusqu’au-boutiste ou disposant tout simplement d’un regard objectif sur l’état de performance de ses joueurs au quotidien, Bruno Genesio récidivait, après avoir scotché tout le monde jeudi à Varsovie, avec, néanmoins, une nouvelle grosse désillusion à la clé. Autre changement majeur, le retour en titulaire de Baptiste Santamaria mais surtout, de Lovro Majer, envoyant sur le banc Amine Gouiri.
Face à Clermont, l’entame de match laisse place à une évidence : les 28 000 personnes ayant rempli une nouvelle fois le Roazhon Park ne vont pas assister à un festival ! Fidèle à son habitude, celui que certains aiment à décrire comme un incroyable stratège, « Pep » Gastien, ne propose qu’un bloc béton armé sans intérêt côté spectacle. On défend, on défend et sur un malentendu… Le Stade Rennais, lui, est en manque de confiance évident dans ses approches offensives. L’envie est là mais la fluidité moins. Arnaud Kalimuendo, fortement critiqué ces dernières semaines, se procure la première occasion sur une remise de Karl Toko-Ekambi mais c’est dévié (14′). Kyei est cherché et trouvé en profondeur en réponse mais sa frappe est boxée par Steve Mandanda, vigilent. Le match est fermé, avec une envie toute relative de jeu côté clermontois et la réussite va enfin aider un peu les Rennais. Arnaud Kalimuendo fixe côté droit et crochète, avant de décrocher une frappe vers le but de Diaw. Le ballon est légèrement dévié, monte et retombe pile poil sous la lucarne opposée. L’avant-centre rennais retrouve le but et son équipe un brin de confiance, pour atteindre le repos devant, malgré une énorme occasion visiteuse juste avant le repos, où Borges manque totalement sa tête seul devant Steve Mandanda à six mètres. Ouf !
Après la pause, Rennes entend bien rapidement faire la différence, échaudé par la grosse occasion visiteuse d’avant mi-temps. Désiré Doué se met en évidence, faisant étalage de sa qualité technique mais ne parvient pas à trouver la bonne passe. Après une tentative en position idéale aux 20 mètres ratée par Spence, c’est au tour de Désiré Doué de se mettre en position idéale, sans trouver le cadre. Ca se rapproche et logiquement, le Stade Rennais trouve la faille une seconde fois de nouveau grâce à Arnaud Kalimuendo, à l’affut sur un tir de Toko-Ekambi repoussé par Diaw (64′). Le break est fait pour les Bretons et réveille un peu les visiteurs. L’occasion pour Steve Mandanda de briller devant Cham, avec l’aide de son poteau, pour une parade de très grande classe. Le gardien rennais, efficace et autoritaire, rassure une défense en manque de sérénité, qui tient néanmoins le coup. En contre, les Rennais tente bien d’aller inscrire un troisième but, notamment par Gouiri, tout proche de pousser au fond un nouveau ballon dévie par Diaw sur une frappe de Truffert. On en reste là, avec un Stade Rennais, qui a défaut de convaincre, rassure un peu.
Profitant du revers du LOSC au Parc des Princes, qu’il visitera mi-mars, le Stade Rennais reprend sa cinquième place même s’il voit toujours, au loin, Monaco, Marseille et Lens bien installés au seconde, troisième et quatrième place. Pas la première des préoccupations à cette heure pour les « Rouge et Noir », désireux, surtout, de retrouver régularité, constance et consistance, à l’orée d’une semaine capitale, entamée idéalement ce dimanche. Jeudi, il faudra plus de folie, d’intensité et de talent pour venir à bout de Donetsk et continuer l’aventure européenne, potentiel fil rouge plaisir de la saison. Ce avant d’aller à la Beaujoire dimanche, pour un derby de feu où chacune des deux formations aura vécu son grand soir européen le jeudi précédent, ou pas… L’occasion idéale de relancer la saison avant un mois de mars XXL, avec l’OM, le PSG et espérons-le, l’Europe au programme ! La crise est un peu repoussée, aux « Rouge et Noir » de l’éloigner pour de bon !