Fraîchement débarqué en Bretagne, le nouveau deuxième ligne du REC Rugby arrive un gros bagage derrière lui. D’origine catalane, le joueur de 29 ans qui a évolué auparavant à Nice et à Bourgoin-Jallieu, revient avec nous sur sa dernière expérience à l’autre bout du monde et sur les mois à venir avec les « Noir et Blanc ».
Comment as-tu découvert le rugby ?
J’ai grandi dans une « famille rugby ». Mon père a été joueur, ainsi que mes frères et d’ailleurs l’un d’entre eux joue toujours à Chateaurenard en Fédérale 1. Je suis originaire de Perpignan, une ville qui respire l’ovalie, et il y a des clubs dans tous les villages avoisinants. J’ai commencé à jouer très jeune au club de Thuir, puis j’ai rejoint l’USAP jusqu’à mes années espoirs. J’ai ensuite terminé ma formation à Bourgoin-Jallieu, où j’ai d’ailleurs évolué pendant deux saisons en Pro D2, sur mes quatre années passées là-bas. Après deux ans au Stade Niçois, j’ai pris mon envol et je suis parti en Australie, pour m’engager avec le club de Manly.
Pourquoi as-tu décidé de partir si loin ?
Je voulais connaître une expérience à l’étranger et effectivement je n’ai pas fait les choses à moitié en partant à 17 000 km de la France (Rires). À la base, je devais partir en Nouvelle-Zélande, mais il y avait encore des restrictions aux frontières, dû au Covid. Mon contact là-bas m’a alors orienté vers l’Australie. Là où je vivais, j’ai vraiment connu le cliché australien, avec beaucoup de surfeurs, le café obligatoire et le rugby. Ils ont une culture du sport qui est très forte et le rugby à treize est très populaire. Ça été une super expérience, tant sur le plan humain que sportif. J’ai été très bien accueilli et avec du recul, j’aurais eu des regrets si je ne l’avais pas fait.
Quand as-tu terminé ta saison là-bas ?
Il faut savoir que le championnat est nettement plus court en Australie, et c’est par la force des choses, beaucoup plus intense. Tu joues à plein temps du mois de mars à août, et éventuellement un peu plus si tu vas loin pendant les play-offs. Tu n’as quasiment pas de week-end de repos, et de mémoire, j’ai dû avoir un week-end sans match. J’ai débuté par deux rencontres amicales puis j’ai tout de suite enchaîné avec la compétition. Au final, j’ai joué 21 matches avec Manly et nous avons perdu en quarts de finale de play-offs.
Quelles sont les raisons qui t’ont poussé à revenir en France et comment ont eu lieu les premiers contacts avec Rennes ?
Tout simplement car mon visa ne durait qu’un an. Le club de Manly souhaitait me garder, mais j’ai eu l’opportunité de venir à Rennes. Avec les saisons très courtes là-bas, revenir me permettait de garder le rythme et de bien finir la saison. Concernant les contacts, c’est un agent qui s’est d’abord occupé de ça puis j’ai eu des échanges avec Kévin Courties. L’agent est en charge de tout le côté administratif et il me met ensuite en communication avec le club et les dirigeants.
« Il faut avoir conscience qu’à ce niveau, tout se joue jusqu’à la dernière journée »
Avais-tu d’autres sollicitations ?
Oui j’en avais quelques-unes. Le championnat australien est assez connu et reconnu, et je me suis rendu compte que ça m’avait ouvert pas mal de portes, notamment à l’étranger. J’ai eu deux contacts en Major League Rugby aux États-Unis, mais ça ne s’est pas fait car ils avaient trop de visas étrangers dans leurs équipes. J’ai aussi eu des touches en Espagne et une proposition en Asie, du côté de Hong-Kong,
Pourquoi le projet du REC Rugby ?
J’ai tout de suite senti un club familial, avec des valeurs qui me ressemblent. Découvrir la Bretagne est aussi un facteur important en dehors du terrain. Le REC a fait une magnifique saison l’année dernière, et même si les résultats ne sont pour l’instant pas à la hauteur des espérances, j’ai trouvé un groupe très solidaire et loin d’être résigné. C’est un club qui a envie de grandir en Nationale et nous ne lâcherons rien jusqu’au bout. Je suis pleinement concentré sur le sportif et sur les prochains mois qui arrivent. Je préfère voir le verre à moitié plein et il reste encore des rencontres pour tenter d’accrocher le maintien. Nous avons tous envie de bien faire.
Que penses-tu pouvoir apporter à l’équipe ?
Je connais bien cet échelon pour y avoir évolué pendant plusieurs saisons. La Nationale est un championnat difficile et très relevé. Le niveau augmente chaque année, il y a d’anciens joueurs de « Pro D2 » ou de « Top 14 » qui viennent terminer en Nationale, et les jeunes qui sortent des centres de formation veulent prouver qu’ils peuvent jouer au-dessus. Il faut avoir conscience qu’à ce niveau, tout se joue jusqu’à la dernière journée. Je viens pour remplacer Pierre Algans et apporter toute mon expérience.
Comment se passe tes premières semaines en Bretagne ?
J’ai un excellent ressenti et je trouve les gens très chaleureux. Je suis passé récemment au marché des Lices et j’ai adoré. C’est une ville étudiante où il y a toujours quelque chose à faire. Je suis aussi allé faire un tour à Saint-Malo, c’est vraiment joli. Et on ne m’avait pas menti, il y a bien les quatre saisons dans une journée (Rires).