Élément majeur du collectif rennais, le joueur de 27 ans fait partie des rares joueurs à avoir disputé l’intégralité des rencontres de l’URB cette saison. International Malien à une dizaine de reprises, Ibrahima Sidibé conte son parcours, entre ses débuts en Pro A, sa vie en sélection et son numéro cinq fétiche.
Plus jeune, t’imaginais-tu faire carrière dans le basket ?
Pas forcément car je suis arrivé assez tard dans le circuit, autour de douze ou treize ans, et avant ça, je jouais plutôt au football. J’ai même passé une détection pour rejoindre le club de Bondy mais je n’ai pas été retenu. Par la suite, j’ai suivi des copains qui jouaient au basket et ça s’est rapidement enchaîné. La première année, j’ai fait les détections départementales, puis l’année suivante, en régional et national. Malheureusement, je me suis blessé au moment de passé des tests pour intégrer l’INSEP. J’étais cependant déjà en relation avec Orléans et c’est comme ça que j’ai rejoint le club.
Tu as évolué très tôt en Pro A. Quels souvenirs en as-tu gardé ?
Les premières expériences ont toujours une saveur particulière. Il y avait un mélange entre la peur, la joie et l’excitation. L’équipe tournait bien autour de Philippe Hervé et François Peronnet, les entraîneurs de l’époque. J’ai joué quelques matches et le niveau était très élevé. Au niveau de mes coéquipiers, j’ai été très marqué par Marc-Antoine Pellin. Il était assez petit, comparé aux autres joueurs, mais il dégageait tellement de charisme et de leadership. Même si je suis un peu plus grand que lui, j’ai eu régulièrement des remarques sur ma taille et le voir à ce niveau m’a beaucoup réconforté.
« En sélection, tout se joue sur quelques matchs. En club, nous avons du temps »
Tu as aussi participé aux championnats d’Europe U20 avec l’équipe de France en 2015, une sacrée expérience…
J’ai vécu quelque chose de très fort avec l’équipe de France, tant sur le plan humain que sportif. Nous avions un super groupe et je suis toujours en contact avec certains d’entre eux. J’ai notamment pu jouer aux côtés de Guerschon Yabusele, Timothé Luwawu-Cabarrot, Mathias Lessort ou encore Petr Cornelie. Nous terminons le tournoi avec quelques regrets en finissants quatrième, mais j’en garde un excellent souvenir.
Tu es maintenant international malien. Quelles sont les différences entre le basket en club et celui en sélection ?
En club, nous sommes là pour gagner bien sûr, mais nous avons aussi le temps de travailler et de nous améliorer. En sélection c’est différent. Il faut tout de suite être performant et tout se joue sur quelques matches. Il y a une pression particulière, qui plus est quand tu représentes un pays. Pour ma part, j’ai toujours aimé jouer avec de la pression et il faut s’y habituer. Que ce soit avec l’équipe de France en jeune ou en seniors avec le Mali ensuite, j’adore ces moments avec la sélection. Cela reste très fort.
Le numéro cinq semble te coller à la peau, il a une signification particulière pour toi ?
J’ai commencé à le prendre à Orléans car Amara Sy, lui aussi international malien, l’avait porté avant moi au club. C’est un joueur qui m’a beaucoup inspiré et le fait d’avoir la même nationalité que lui m’a forcément influencé dans mon choix. Un peu à l’image de Marc-Antoine Pellin, il dégageait quelque chose sur le terrain. À titre personnel, c’est aussi un numéro qui m’a beaucoup suivi dans vie.
« Ne pas se croire plus beaux que nous le sommes »
À 27 ans, tu as déjà joué dans pas mal de clubs. C’était un souhait de ta part ?
Très tôt, je me suis dit que je voulais bouger et découvrir de nouveaux endroits. Au-delà de l’aspect purement humain, ça m’a permis d’apprendre des tas de choses sur le basket et de côtoyer de nombreux entraîneurs. J’ai appris des nouvelles tactiques, vu des approches différentes de ce sport, et ça me sert encore aujourd’hui. J’ai été très marqué par Francis Crespin à l’AS Bondy, un excellent coach et très pédagogue. Ce sont mes premières années de basket et grâce à lui, j’ai pu avoir des bases solides pour la suite de ma carrière. Maintenant que j’ai un peu plus bouteille, j’aspire à plus de stabilité et c’est d’ailleurs pourquoi j’ai signé à Rennes pour deux saisons.
Nous sentons un groupe soudé cette année, avec en prime, une magnifique saison. Comment vis-tu tout cela au quotidien ?
C’est vrai qu’il y a un très bon état d’esprit. Tout le monde se sent impliqué dans le projet et évidemment, c’est plus facile au quotidien. Nous avons la chance d’avoir un super groupe, du staff aux joueurs, et ça se ressent sur le terrain. Cela étant, il ne faut pas se croire plus beau que nous le sommes et continuer de faire les efforts à chaque match, chaque entraînement. Même si la saison que nous réalisons est pleine de promesses pour la suite, nous ne parlons pas de ça entre nous. Il y a de plus en plus d’engouement autour du club, c’est une bonne chose car cela veut dire que les résultats sont là, mais l’important est de rester focalisé sur chaque prochaine échéance. Nous avons des bases solides et il faut rester dans cette lignée.