Cette fois-ci, c’est peut-être plus au regard de la prestation globale qu’à celui du classement que le malaise transparait. Depuis le retour de la coupe du monde, le Stade Rennais a diamétralement changé de visage et les blessures de Martin Terrier, Xeka puis Hamari Traoré, absent depuis trois matchs pèsent mais n’expliquent pas tout, loin de là.
A Toulouse, Bruno Genesio a reçu une leçon tactique de Philippe Montanier, à l’image de celle qu’il avait lui-même infligée à Christophe Galtier lors de la venue du PSG. Appliqués, très rapides sur transition et prompts à exploiter la moindre approximation adverse, les promus, rappelons-le, ont offert une leçon de réalisme et illustré à merveille la futilité de certaines statistiques comme la possession de balle. A quoi peut-elle bien servir quand on utilise si mal le ballon ? A rien, tout simplement.
Si l’entame était correcte côté rennais, avec de l’activité mais toujours peu de justesse du côté de Jérémy Doku, maladroit en position idéale (21′), les occasions ne sont pas légion et Toulouse attend tranquillement son heure. Celle-ci survient avec un réalisme glacial à la 27′ quand Ratao se montre opportuniste pour pousser au fond un tir de Chaïbi repoussé par Mandanda puis le poteau devant un Djed Spence bien passif puis 120 secondes plus tard à peine avec Aboukhlal, seul et n’ayant qu’à ouvrir le pied sur une nouvelle frappe de Chaïbi repoussée par Mandanda. Au départ de l’action, une glissage d’Arthur Theate, à la conclusion, la passivité d’un Joe Rodon dépassé et au final, un match déjà presque plié (29′). Coup de grâce avant la pause avec Dalinga (37′) servi par Abouklhal, encore lui, sur une belle action collective toulousaine admirée par le stadium et aussi, par une partie de l’équipe bretonne, une nouvelle fois plus spectatrice qu’actrice sur ce coup-là. 3-0 à la pause, malgré une belle frappe enroulée de Jréémy Doku sur la barre, c’est clair et net en ayant pourtant eu la fameuse possession du ballon. Mais sans en faire bon usage, à quoi bon…
Après le repos, le « Tef » n’a plus qu’à gérer tranquillement et n’offrir aucune possibilité aux rennais de recoller. Doku, une nouvelle fois, pense relancer l’affaire sur un débordement avec un centre directement détourné dans son but par Rouault (54′). Remontada en route ? Pas vraiment. Arnaud Kalimuendo et Amine Gouiri n’y sont pas, les milieux n’apportent pas de danger et la défense tremble sur chaque contre toulousain. Malgré deux nouveaux potaux pour de séduisants locaux et des changements côté rennais, rien ne bouge jusqu’au bout et Rennes enquille une cinquième défaite depuis fin décembre. Le 3-4-3 pointé du doigt à Lorient, cette fois-ci le 4-4-2… Au-delà des systèmes, l’animation et la vie n’y sont plus…
Ce nouveau revers est en tous cas de trop pour rester au contact d’un podium, désormais lointain et de trop également pour ne plus désormais sentir sur sa nuque le souffle des deux équipes en forme du moment, Lille et Nice, revenir à toutes jambes sur la cinquième place. Manque de hargne, d’agressivité et d’envie de dévorer le ballon, compilé à des erreurs qui n’existaient pas il y a encore deux mois, ce Stade Rennais-là, privé de son leader technique, Martin Terrier et de son leader tout court, Hamari Traoré, n’y arrive plus et n’a actuellement pas le niveau pour résister à la fougue d’une formation comme Toulouse ou la qualité d’un onze comme celui du LOSC. Inquiétant au moment de retrouver l’Europe et avant d’affronter un mois de mars où l’OM puis le PSG seront au programme. Avant, s’il ne veut pas galvauder une première partie de saison exceptionnelle, le SRFC, qui dispose encore d’un effectif de qualité pour rester dans le top 5, doit se remettre en cause, du terrain au staff et enchaîner une série positive face à Clermont puis à Nantes, dans le derby, tout en se rassurant sur la scène européenne. C’est probablement sur ces deux semaines à venir que risque de s’inscrire la suite de l’histoire. Si il est avéré que les « Rouge et Noir » ont les moyens de rebondir, à eux de prouver à tous qu’ils ont aussi l’envie et la détermination d’y parvenir.