Prêté cinq mois au Stade Rennais par l’Olympique Lyonnais sans option d’achat mais dans le cadre d’un prêt payant (salaire intégral pris en charge par Rennes), estimé à 1.5 M€ par le journal L’Equipe, l’international camerounais de 30 ans a soif de bien être, d’amour du public et de plaisir, tout simplement. Une bonne affaire pour le Stade Rennais ? C’est probable !
Et si le bonheur était dans le « prêt » ? Un banquier vous répondrait oui, tout comme Etienne Chatiliez, auteur de ce chef d’œuvre du cinéma. Bruno Genesio, Florian Maurice mais aussi le joueur, Karl Toko-Ekambi, n’en espère pas moins ! En récupérant à l’OL un nouveau de ses « mal-aimés », un mal récurrent et de plus en plus douteux de par son origine dans le Rhône, Rennes tente un vrai pari, qui présente de belles promesses, au-delà de certaines idées reçues ! En mal de solutions offensives avec la blessure longue durée de Martin Terrier, son artilleur numéro 1 ainsi que celle heureusement moins grave d’Arnaud Kalimunendo récemment blessé contre Paris, le Stade Rennais n’avait pas le choix et devait réagir. C’est chose faite, avec intelligence.
« Hamari Traoré, c’est comme mon frère »
Rarement en réussite face au Stade Rennais, le nouveau numéro 17 des « Rouge et Noir » débarque ainsi en Bretagne revanchard, avec l’envie d’apporter sa pièce à un édifice où il fait bon vivre. Un air bien plus respirable, quoi qu’il en soit, qu’au Groupama Stadium, où le public l’avait choisi pour se défouler, injustement. L’état-major lyonnais ne faisant rien pour défendre son joueur, comme avec d’autres par le passé, le départ devint inéluctable et l’intérêt réciproque avec le board rennais évident : « On était à la recherche d’un attaquant supplémentaire à la suite de la blessure de Martin notamment, mais c’est aussi l’opportunité de densifier notre ligne d’attaque compte tenu des échéances qui arrivent. Il était mon premier choix car c’est un garçon que je connais très bien, avec les qualités que nous recherchions, argumente Florian Maurice. Je suis convaincu qu’il va très vite s’adapter, il connaît plusieurs joueurs du vestiaire, je remercie Hamari et les autres pour avoir œuvré en faveur du club. De plus, il a maintenant une certaine expérience du haut niveau. Il est polyvalent, il peut évoluer aux différents postes de l’attaque : l’axe, seul, à deux, ou sur un côté. C’est surtout un joueur qui, par saison, marque entre dix et quinze buts et c’est aussi cela que nous recherchions. Sa maturité est aussi une valeur ajoutée, dans le jeu mais aussi dans le vestiaire. C’est très important pour nos jeunes. Il a un état d’esprit exemplaire qui correspond à notre groupe et c’est quelque chose auquel je tiens énormément. ». A Rennes, celui qui a disputé la dernière coupe du monde au Qatar retrouvera Flavien Tait et Baptiste Santamaria, vieux copains de l’époque angevine ou Hamari Traoré, resté proche depuis le Paris FC, avec qui les connexions seront simples à retrouver. Un plus, indéniable, quand on sait que le mercato d’hiver est surtout destiné aux ajustements et réparations en cours de route, sans trop tolérer de longue période d’adaptation. Sur le site du club, le joueur ne s’y trompe pas, désireux de se relancer : « J’ai fait ce choix car je connais le club, notamment grâce à Florian Maurice avec qui j’ai eu la chance de travailler à l’OL. Je connais aussi pas mal de joueurs. Hamari Traoré, c’est comme mon frère, on s’est connus au Paris F.C., Martin Terrier, j’ai joué avec lui à l’OL, Baptiste Santamaria et Flavien Tait au SCO d’Angers et Christopher Wooh en sélection. Tout le monde joue les uns pour les autres et je suis très fier de faire partie de ce projet. Je suis attiré par le but mais surtout par le collectif. Le discours du coach m’a plu. Je ne le connais pas personnellement mais la qualité de son travail est reconnue. Tout était réuni pour venir au Stade Rennais F.C. ».
Si les promesses et intentions sont là ainsi que les possibilités concrètes tactiquement, le terrain rendra rapidement son verdict. Les qualités du désormais ex-lyonnais seront-elles sur le côté gauche avec percussion, vitesse et possibilité de repiquer dans l’axe, avec des appuis sur Amine Gouiri ou Arnaud Kalimuendo ou en pointe, avec une capacité à conserver le ballon dos au but ou à prendre la profondeur, comme à son équipe de Villareal ? Avec le calendrier démentiel se présentant aux Rennais, plusieurs systèmes seront forcément utilisés, afin de surprendre, de faire tourner un effectif où Jérémy Doku est toujours attendu à un niveau plus conforme à son « statut ». Une équipe où Benjamin Bourigeaud ou Amine Gouiri auront aussi besoin, parfois, de souffler. Déterminé, « KTE » n’est pas venu pour plaisanter et ne peut être qu’un vrai atout dans le jeu de Bruno Genesio, qui sait aussi ce que Rennes peut apporter après avoir été plus que chahuté à Lyon. Assurément le bon exemple à suivre, même pour cinq mois !