Après avoir passé huit ans à Clamart, la capitaine du REC Volley dispute sa troisième saison en Bretagne. Originaire de Douarnenez, la joueuse de 28 ans est la cheffe d’orchestre du collectif rennais. La passeuse revient sur la saison en cours et sur ce poste définitivement à part.
Comment as-tu découvert le volley et peux-tu nous parler de ton double projet ?
Ça s’est fait un peu par hasard. Mes parents étaient sportifs mais ne faisaient pas de volley. J’ai d’abord pratiqué le judo et la gymnastique. C’est seulement quelques années plus tard que j’ai débuté le volley. J’ai fait mes gammes à Douarnenez puis à Quimper, avant de partir à Paris. Là-bas j’ai intégré l’école Dauphine pour faire des études d’économie et de finance, tout en jouant à Clamart. J’ai ensuite eu l’opportunité de venir à Rennes pour faire une thèse à l’université de Rennes 1. Je suis aujourd’hui en quatrième et dernière année.
À l’instar d’une libéro, poste bien spécifique au volley, comment devient-on passeuse ?
Comme pour certaines libéros, c’est surtout à cause de notre taille (rires) ! Une fois que tu es dans le circuit et que tu n’as pas l’envergure pour jouer ailleurs, soit tu deviens passeuse, soit tu vas en réception. Je n’ai pas trop eu le choix si je voulais jouer à haut niveau. Le poste me plaisait bien, avec toutes ses spécificités et ce côté très stratégique. Je suis contente de mon choix. D’ailleurs, mes deux petites sœurs sont aussi passeuses !
Tu es un peu le métronome de l’équipe. Quel est concrètement ton rôle dans le collectif réciste ?
C’est un poste très tactique, où tu es au centre du jeu. Je dois chercher à mettre mes attaquantes dans les meilleures conditions, non seulement en termes de timing de passe, mais aussi là où il y a le moins de bloqueuses possible. Ça allie technique, vitesse et précision. Il faut savoir s’adapter à chaque fille et bien communiquer avec chacune d’entre elles. À mon poste, il y a un côté relations sociales. Au-delà de leurs qualités individuelles, les attaquantes font aussi un bon match grâce à toi.
« J’aime l’idée d’être épaulée par d’autres filles tout aussi légitimes que moi à porter l’équipe »
Avec tes deux sœurs volleyeuses également, qui plus est au même poste, vous donnez-vous quelques conseils ?
Nous discutons beaucoup ensemble en tout cas. Je ne dirais pas que nous nous donnons des conseils puisque je considère que nous sommes au même niveau, mais nous aimons débriefer nos performances. Ce sont des moments importants qui me permettent d’avoir un avis et un regard différents. Quand tu es à la passe, tu te remets constamment en question et c’est toujours appréciable de pouvoir en discuter avec des proches.
Comment abordes-tu ton rôle de capitaine ? Correspond-il au style de joueuse que tu es ?
En toute franchise, je n’accorde pas une importance démesurée à cette fonction. Bien sûr, je suis un minimum leadeuse mais j’aime l’idée d’être épaulée par d’autres filles, qui sont tout aussi légitimes que moi à porter l’équipe. Ce n’est pas une pression supplémentaire. Dans tous les cas, j’essaie d’être souriante et de travailler dans la bonne humeur. Comme tout le monde, je peux parfois me tromper mais je suis investie et je me donne toujours à fond.
Quels sont les objectifs pour la fin de saison ?
Nous sommes dans une poule très relevée, avec beaucoup de matches difficiles. Dans l’ensemble nous réalisons de bonnes performances mais certaines rencontres qui ne basculent pas en notre faveur engendrent parfois de la frustration. Nous visons clairement les play-offs et l’objectif est atteignable. La fin de saison va être passionnante. À titre individuel, j’espère simplement continuer à trouver les bonnes combinaisons et mettre mes coéquipières dans les meilleures conditions.
À 28 ans, tu n’as connu que deux clubs. La stabilité est-elle un facteur essentiel à ton épanouissement ?
C’est évidemment un élément important dans la vie d’une sportive de haut niveau. Après c’est un tout puisque j’ai aussi un autre projet à côté. J’ai pris le parti de faire en fonction de ce projet. Jusqu’à présent, j’ai eu la chance d’être dans deux clubs familiaux qui me correspondent. J’aurais pu décider d’aller jouer dans plusieurs autres clubs mais c’est un choix assumé de ma part. À Rennes, je me suis rapprochée de ma famille et j’apprécie beaucoup la ville.