Les mauvaises nouvelles avaient défilé tout au long de la semaine rennaise. La confirmation de la très longue durée de l’absence de Martin Terrier, opéré avec succès (huit mois d’absence sont évoqués), la suspension pour ce dimanche de Benjamin Bourigeaud, celle pouvant aussi compter de Warmed Omari, ajouté à la nouvelle blessure de Xeka absent, à priori, pour de longues semaines. Sans oublier, évidemment, la triste défaite à Clermont. Au moment de recevoir le PSG, forcément, la sérénité et l’optimisme n’étaient pas les premières options dans les coursives du Roazhon Park. Et pourtant…
Si ce PSG depuis le retour de la coupe du monde n’est que l’ombre de lui-même, c’est avant tout ce dimanche soir une victoire du Stade Rennais bien plus qu’une défaite du PSG qui a été offerte aux 28 000 personnes présentes au Roazhon Park. C’est aussi et surtout un coup tactique parfaitement orchestré par Bruno Genesio, qui ne se lasse plus de battre le PSG et qui permet par la même occasion au Stade Rennais de devenir l’équipe ayant le plus battu les Parisiens sous l’ère QSI (6 victoires). Avec cette défense à trois ressortie de très loin, pouvait-on imaginer une frilosité, une peur des attaques plein axe des « starlettes » parisienne, ou plus justement, plus d’équilibre collectif au vu des forces en présences et plus de champ d’action offensif pour les latéraux ? Il y a sans doute un peu de tout cela mais la vérité, c’est que le plan du technicien rennais a parfaitement fonctionné à merveille et offert trois points amplement mérité. Christophe Galtier, de son côté, commence à vivre ce que tous ses prédécesseurs ont vécu sur le banc parisien, à savoir un matériel de fou auquel manque la pile nommée motivation, abnégation ou envie, c’est selon. Les supporters parisiens, eux, parleront de respect ou d’amour du maillot.
L’entame de la partie est quelque peu ennuyeuse, avec deux équipes ne voulant pas se découvrir. Rennes a gagné depuis longtemps le respect du PSG et celui-ci n’offre guère d’espace aux locaux. Giangluigi Donnaruma s’illustre néanmoins avec brio à plusieurs reprises lors du premier acte. D’abord sur des tentatives d’Amine Gouiri et Lovro Majer mais surtout en face à face avec Arnaud Kalimuendo, tout près d’ouvrir le score suite à un excellent centre d’Adrien Truffert. En face, rien, ou presque, si ce n’est un double sauvetage Steve Mandanda – Arthur Theate de haut vol. A la pause, Rennes mène aux poings mais doit encore trouver la solution.
Celle-ci va venir, logiquement, en seconde période. Après plusieurs nouvelles approches dont une frappe de Lovro Majer contraignant une nouvelle fois « Gigio » Donnaruma à une parade au sol, et malgré l’entrée en jeu de Kylian Mbappé, saluée par un public connaisseur de ce qu’est le foot, la solution va venir des latéraux, mettant un peu plus encore, si besoin en était, la qualité du choix de Bruno Genesio. Une merveille de dépassement de fonction, multiples dans ce match, d’Arthur Theate, créé le surnombre. L’international belge décale Adrien Truffert à gauche qui s’engouffre dans la surface, crochète et remise parfaitement en retrait pour…Hamari Traoré, arrivé là en position d’avant-centre. Le capitaine rennais ne tremble pas et mystifie de le portier italien pour l’unique but de la partie. Au cours des 20 dernières minutes, les Bretons gèrent intelligemment leur avantage, même si Kylian Mbappé se procure une énorme occasion en face à face avec Steve Mandanda, sans trouver le cadre. Remarquable de sérénité et d’efficacité, le portier rennais sort deux derniers arrêts en fin de partie pour achever d’écœurer un PSG qui n’a plus rien du monstre décrit jadis et dont l’avenir parait bien sombre. M
Pour le Stade Rennais, en revanche, ce rebond après l’échec de Clermont est le bienvenu même si Bruno Genesio a perdu une nouvelle force dans la bataille disputée sous une pluie très froide, avec la blessure d’Arnaud Kalimuendo. Un nouvel événement qui devrait pousser le SRFC a recruté rapidement pour faire face aux grosses échéances à venir avec un déplacement vendredi à Marseille en coupe de France puis un derby capital à Lorient la semaine suivante. Avec 37 points à la trêve, le Stade Rennais a fait très fort mais n’est que cinquième, ce qui démontre, si besoin en était, la terrible densité d’un haut de tableau où tout est possible sur la phase retour. En gardant la même efficacité (9 victoires en dix matchs !) tout en gagnant plus souvent à l’extérieur, le Stade Rennais a encore l’écrin pour écrire de très belles pages de son âge d’or dès les semaines à venir. Surtout sous la plume d’un Bruno Genesio inspiré et inspirant, entré un peu plus ce dimanche soir dans l’histoire du Stade Rennais et dans le coeur de ses supporters !