Actuellement en tête du championnat de National 1, l’Union Rennes Basket marque autant les esprits qu’elle empile les points. De bon augure en vue des poules hautes en mars, même si la route est longue et les axes d’améliorations nombreux. Zoom sur un vrai rebond après des mois compliqués.
Le proverbe africain le dit : « seul, on va plus vite, ensemble, on va plus loin ! » Ces mots doivent obligatoirement résonner aux oreilles du staff et des joueurs de l’Union Rennes Basket, auteur d’un début de saison canon aux antipodes d’une saison passée si compliquée et poussive. Leader fin novembre avant de recevoir Challans, troisième au classement, les joueurs du duo Pascal Thibaud-Bastien Demeuré épatent, avec déjà neuf victoires (dont huit de rang !) pour seulement deux défaites concédées contre Lorient lors de la première journée puis Toulouse le 19 novembre dernier. Le recrutement, pour le moment pleinement satisfaisant à l’image de l’adaptation express de Sébastien Cape et Guillaume Eyango et des belles promesses de Leo Berhend et Ibrahim Sidibé, est l’une des raisons de l’excellent parcours breton en championnat. Bien que capitale, ce n’est la seule !
« Un jeu énergivore qui mobilise tout le monde ! »
L’adhésion au projet est aussi, inévitablement, le fer de lance du bon parcours rennais. Contrairement à la saison passée, une nouvelle fois, l’ensemble des joueurs dont le profil a été choisi et désigné pour celui-ci le valide pleinement, avec l’écrin idéal pour donner la pleine mesure des qualités et ambitions de chacun. L’idée directrice ? Bastien Demeuré détaille : « Notre jeu est basé sur l’intensité. En défense, il s’agit de multiplier les courses, rapides et courtes sur les porteurs du ballon, mettre la pression sur l’adversaire en pressing tout terrain. En attaque, nous avons plusieurs options avec un jeu rapide ou de transition. C’est là où Sébastien Cape est très fort pour choisir et donner l’impulsion, d’aller au bout de la possession ou au contraire, de mettre beaucoup d’intensité pour fatiguer l’adversaire, coulisser et trouver des shoots en bonne position, y compris à trois points. » Et comme à ce petit jeu, l’URB mène la danse dans son championnat avec en moyenne 10 shoots réussis pour 26 tentés, le spectacle est au rendez-vous ! Avec Leo Behrend, très adroit en la matière dont la montée en puissance n’échappe à personne, ainsi que Rémi Dibo, Joffrey Sclear et Clément Poncet-Leberre, les shooteurs ne manquent pas, d’autant que les meneurs, Sébastien Cape comme Lucas Fontaine, ne sont pas non plus maladroits dans l’exercice. Ajoutez-y une moyenne de 80 possessions offensives par match (contre 75 pour la division) et la présence efficace et redoutable dans les deux raquettes de Cheik Sekou Condé, le compte y est. Le jeu, la vitesse et les combinaisons sont donc au cœur du réacteur mais le projet énergivore du staff rennais implique forcément des rotations devant être autant quantitatives que qualitatives : « Cette saison, nous avons un banc très performant, qui est forcément sollicité régulièrement au vu de la débauche d’énergie demandée, ajoute Bastien Demeuré. Plus ils jouent, plus ils sont concernés, plus ils prennent confiance et sont décisifs ».
Pour le moment épargné par les blessures de longue durée, l’URB peut aborder un mois de décembre très intéressant avec une place en tête à conserver, bien plus pour le symbole que pour une ambition quelconque de rester là jusqu’au bout, prématurée de l’avis de tous, à commencer par le staff rennais : « Il faut rester calmes et tranquilles. Aujourd’hui, c’est une pression positive qui nous accompagne, celle de remporter les matchs, de prendre un maximum de points et de plaisir sans se prendre la tête avec le classement. Notre objectif est d’être dans le top 5 au moment de conclure. Nous verrons où nous en sommes à ce moment-là, ce que nous pouvons ambitionner mais nous n’avons pour le moment joué que dix matchs, nous ne sommes qu’au début d’une saison longue, très longue. Nous avons eu un calendrier plutôt avantageux, en recevant les gros, qu’il faudra visiter au match retour. ».
Avec l’appui de son public, de plus en plus nombreux et bruyant, et l’envie de poursuivre sa progression, cette URB a tout pour rester sur orbite un bon moment au-dessus de ses adversaires de N1 et s’offrir un printemps passionnant, sans chercher à trop en faire. Si Voltaire avait été dans le staff de l’URB, nul ne doute qu’il l’aurait rappelé, sans cesse : « Le mieux est l’ennemi du bien ».