Arrivée au centre de formation de Saint-Grégoire en 2018, Anaëlle Fontaine est devenue titulaire en puissance dans le système d’Olivier Mantès. Capable d’évoluer arrière ou ailière gauche, elle n’était pourtant pas spécialement destinée au handball. Retour sur un parcours atypique.
Née à Pontivy, c’est à Loudéac qu’Anaëlle grandit, issue d’une famille de sportifs bien qu’aucun de ses membres ne baigne dans le handball. Parents ceinture noire de judo, grand frère boxeur, ce n’est pas vraiment la même chose même si le combat, notion indispensable au hand, est au cœur du sujet. A sept ans, elle découvre ce qui deviendra son sport : « Mon autre frère a commencé à faire du hand et mes copains d’école en faisaient aussi. C’est comme ça que je m’y suis mise également. » D’abord pour son club de village pendant plusieurs années, ne passant pas par le cursus classique : « Je n’ai pas fait de Pôle espoir. J’ai bien participé aux sélections Côtes-d’Armor, puis dans la foulée j’ai fait un seul stage Ligue, mais je n’ai pas été retenue. J’ai ensuite postulé au Pôle espoirs mais là non plus, je n’ai pas été sélectionnée ». Sans regret à l’époque, ni amertume.
« Partir en Troisième, loin de mes parents et de mes amis d’école, je n’étais pas prête et pas faite pour cela »
Le vent va ensuite finalement tourner. A la fin des années collège, une opportunité s’offre à l’ailière des « Roses ». Un départ en internat à Guingamp au CLE (Centre Labellisé d’Entraînement de Handball). Hélas, là aussi, l’aventure va tourner court : « Le handball se passait bien là-bas mais partir en Troisième loin de mes parents et surtout, loin de mes amis d’école, je n’étais pas prête et pas faite pour cela. Je n’y suis restée que deux mois avant de rentrer à la maison ! »
Les études continuent malgré tout dans des sections sportives. Une fois le baccalauréat en poche, la Bretonne décide de poursuivre en STAPS. Là, les choses vont s’accélérer : « Je suis allée postuler pour le centre de formation et cette fois-ci, j’ai été sélectionnée. C’est ainsi que je suis arrivée au Saint-Grégoire Rennes Métropole Handball. » D’abord en N1, puis en D2, la jeune Costarmoricaine fait ses armes et débute en D2 en 2019. Elle aligne 14 rencontres et marque huit fois, présentant un punch et un profil intéressant dans la rotation d’Olivier Mantès. La saison suivante, une dizaine de feuilles récompensent sa progression puis l’an passé, une saison pleine avec la D2 en font une membre à part entière du groupe, avec 19 buts inscrits en D2.
Un travail en alternance en tant qu’éducatrice spécialisée
Si côté hand, la réussite est enfin au rendez-vous, le STAPS prend fin au bout de deux ans, et la décision de changer de voie avec un nouveau projet, totalement différent : des études d’éducatrice spécialisée. Un choix assumé et confirmé encore à ce jour puisqu’Anaëlle travaille en alternance en tant qu’éducatrice. Un rythme soutenu avec le hand lui convenant parfaitement : « C’est évidemment intense mais je suis quelqu’un qui n’aime pas s’ennuyer et ne rien faire donc ça me va. C’est un rythme à prendre et il faut bien s’organiser. »
Un métier qui lui apporte beaucoup au quotidien et qui l’a fait mûrir : « Je suis quelqu’un de très joyeuse car je relativise avec mon métier. J’ai vu des choses pas forcément simples et ça m’a beaucoup fait grandir. » Une maturité qu’elle souhaite maintenant mettre à profit du SGRMH. Sans brûler les étapes, l’ailière gauche espère simplement continuer sa progression avec son club et décrocher un nouveau maintien à la fin de saison, avec un un rôle déterminant à jouer dans cette quête. Une certitude, Olivier Mantès pourra compter sur une vraie battante qui, à l’image de son parcours, ne lâchera jamais rien.