Elle parait déjà loin, l’euphorie du titre de champion de Fédérale Une. Le retour en Occitanie lors de la défaite à Blagnac a sans doute rappelé l’aventure vécue en juin dernier pour aller dominer Hyères à Valence d’Agen mais le décorum n’a plus rien à voir et l’urgence de points commence à se faire sentir. Dans la rudesse des jours d’hiver devront se construire les éclaircies de demain. Dès novembre.
C’est devenu une habitude, presque, hélas, un art. La culture des regrets est de mise en ce début de saison mais n’offre guère en récolte des points dont aurait pourtant bien besoin le REC, dans le dur pour sa découverte du National. Une victoire arrachée au courage et à la détermination contre Cognac, dans le match des mal-classés et pour le reste, sept défaites, déjà, aux profils différents et variés. Pour le moment, comptablement, le bilan est clairement insuffisant mais les Récistes savaient la difficulté du défi de la « double-montée » validée en juin dernier.
« Ce que nous faisons à l’entraînement, il faut le valider en match »
La lecture bête et disciplinée des chiffres, qu’ils soient statistiques ou scores de match, devrait laisser place à un jugement net et sans appel, indiquant une formation rennaise en très grande difficulté, peut-être pas encore au niveau. Il y a de la vérité dans cela mais aussi de la nuance, comme l’explique Alexandre Guéroult, l’un des capitaines : « A ce niveau-là, c’est vrai, il y a plus de vitesse. Dans le combat, nous sommes au niveau, nous parvenons à défendre mais notre souci, c’est de faire des erreurs converties immédiatement en points par nos adversaires. La moindre petite approximation est payée cash et à l’inverse, nous ne parvenons pas à en faire de même à nos adversaires. Il faut apprendre et vite, et arrêter d’offrir les points de la sorte. Ce que nous faisons aux entraînements, il faut réussir à le valider en match ». La phase d’apprentissage se prolonge avec un effectif qui apprend à se connaître au quotidien, mais aussi dans la difficile vie de groupe lorsque les résultats ne sont pas au rendez-vous. La bonne ambiance, elle, demeure, malgré cela, avec une union peut-être encore plus forte que lors des play-offs, guidée par la fierté et l’envie de prouver que l’on veut mieux, plus forte encore que l’adrénaline des victoires : « Bien sûr que nous sommes les premiers dégoutés par ces défaites. Nous sommes des compétiteurs, c’est la gagne qui nous anime, nous fait avancer. Dans ce groupe, malgré ces revers à répétition, personne ne baisse la tête et il y en a toujours un pour lancer la révolte et emmener tout le monde à y retourner. On ne va pas lâcher comme ça car les qualités, nous les avons ! »
Quelles solutions alors trouver pour fermer les vannes en défense, limiter les approximations, les fameux détails et surtout, réussir à inscrire plus d’essais, quitte à privilégier le jeu direct ? Kévin Courties et Vincent Bréhonnet n’ont aucunement envie de renier l’ADN du club, porté sur le jeu, la possession, le plaisir du jeu plus que de longs coup de pied. Cela tombe bien, les joueurs non plus : « Notre style, c’est le jeu et paradoxalement, cette saison, on nous a notifié que nous avions à plusieurs reprises joué contre-nature, sans attaque, en poussant le ballon et manquant peut-être de confiance pour le porter loin. Il y a eu ce match à Tarbes, où nous avons surjoué, qui nous a sans doute refroidis, avec les trois essais pris en contre. L’exigence doit être plus forte en chacun de nous, le soin du détail et cela va finir par sourire. Nous savons jouer au rugby, nous sommes présents dans le défi physique. Les résultats vont finir par venir. »
Le plus vite sera le mieux ! Avec un programme encore copieux en novembre, constitué d’un déplacement périlleux à Dax avant de recevoir Hyères puis Nice, deux mal classés, hors de question pour celui qui a connu la Fédérale 3 à Rennes de dramatiser une situation qui frustre déjà suffisamment les colosses rennais : « On continue de bosser, l’ambiance reste très positive et bonne entre nous mais il est certain que ces deux matchs au Vélodrome, il faut les gagner. Sera-ce un tournant, oui, surtout si l’on enchaîne et que l’on recolle un peu au classement en prenant les points. Il restera encore beaucoup de matchs après ceux-là mais nous n’avons plus de temps à perdre. » Le rendez-vous est pris pour le REC, bien décidé à ne rien lâcher !