Après un match nul décevant en milieu de semaine face à Larnaca, les Rennais se déplaçaient sur la pelouse du LOSC pour continuer leur marche en avant en championnat. Un match entre ambitieux qui promettait du spectacle à Pierre Mauroy.
S’il y a un club qui connaît la difficulté de se déplacer dans le Nord, c’est bien le Stade Rennais. La dernière confrontation entre les deux équipes est un souvenir heureux mais qui fut long à se dessiner. Heureusement, Serhou Guirassy était passé par là, au bout du temps additionnel pour envoyer Rennes en Ligue Europa. C’est un nouveau défi qui se présentait aux « Rouge et Noir » privés, de Martin Terrier, Kamaldeen Sulemana et Joe Rodon. Le premier quart d’heure est timoré avec peu d’occasions à se mettre sous la dent. Comme souvent dans ce genre de rencontre, la solution va venir d’un coup de pied arrêté. Sur une combinaison lilloise, Rémy Cabella tente de trouver Jonathan David aux six mètres, Steve Mandanda se couche mais se rend coupable d’une faute de main. Le cuir revient sur le capitaine du LOSC José Fonte, opportuniste, qui tacle le ballon au fond des filets (1-0). Le dispositif et l’agressivité des Nordistes gênent considérablement l’organisation rennaise dans cette première période. Les lignes de passes sont coupées et le pressing haut des joueurs de Paulo Fonseca empêche toute relance courte. À plusieurs reprises, le gardien breton empêche Lille de doubler la mise, rattrapant largement sa bévue. Le premier frisson rennais n’intervient qu’à cinq minutes de la fin de la première période. Benjamin Bourigeaud lance Hamari Traoré en profondeur, le Malien tergiverse pour servir Arnaud Kalimuendo et permet le retour de José Fonte. Trop peu pour espérer exister face à un LOSC très solide et bien organisé. Le SRFC est logiquement mené à la mi-temps et doit se réinventer pour espérer…
La deuxième période repart sur un autre rythme côté breton, en tout cas pendant quelques minutes. Les premières passes sont appliquées et les accélérations plus tranchantes. Mais c’est sur une faute stupide de Jonathan Bamba dans sa surface, coupable d’un accrochage sur Christopher Wooh sur corner, que Rennes va avoir l’opportunité inespérée de revenir dans cette rencontre. Quand il s’agit de faire mal au LOSC, Benjamin Bourigeaud n’est jamais très loin. L’ancien lensois ne se fait pas prier et prend à contre-pied Lucas Chevalier avant de célébrer allègrement devant le kop lillois (1-1). Pourtant, ce but ne va pas particulièrement galvaniser le SRFC, qui va même arrêter de jouer pour défendre son point. Les coéquipiers de Benjamin André, eux, appuient fort suite à cette égalisation. Les situations chaudes s’accumulent devant la cage rennaise mais Tiago Djalo, Adam Ounas et Jonathan David trouvent tour à tour, les poteaux de Steve Mandanda. Trois poteaux en une mi-temps, les Bretons sont vernis mais surtout en grande souffrance. Quand ce ne sont pas les montants, Steve Mandanda s’y colle pour pour sauver son équipe avec brio, démontrant que Didier Deschamps, s’il retrouve Rennes sur une carte, doit l’emmener avec lui au Qatar. Le SRFC n’est plus du tout dangereux et se contente de faire le dos rond. Pour ne rien arranger Birger Meling est expulsé à l’entame du temps additionnel. Lille pousse mais tombe sur El « Fenomenac », version bretonne, des grands soirs, qui repousse une ultime tentative de Benjamin André. Rennes ramène un point miraculeux de Pierre Mauroy, balloté qu’il faut par ce que l’on a sans doute vu de meilleur cette saison face à lui, de l’aveu même du coach Bruno Genesio après la rencontre.
Avec des statistiques criantes, dix-neuf tirs lillois contre deux tirs rennais et soixante-deux pourcent de possession pour les locaux, le nul est un vrai gain, presqu’un hold-up. Quand il n’est pas possible de gagner, il faut savoir ne pas perdre et c’est ce qu’ont réussi à faire les joueurs de Bruno Génésio, preuve d’une maturité affirmée. Mais au-delà de ce constat, la manière inquiète. Après Larnaca, c’est une deuxième prestation indigente en une semaine de la part du SRFC. La fatigue, sans doute, et l’accumulation des matchs, pesante, à une semaine d’une trêve qui va faire du bien. Dernier coup de collier cependant à mettre pour samedi prochain, à 21h, face à Toulouse, histoire de garder sa place sur le podium, largement méritée au vu de la qualité de ces quatre premiers mois.