Impossible de régaler à chaque sortie, ou d’avoir un gardien à 48 % d’arrêts à chaque fois. Non, il faut aussi passer par des prestations moins clinquantes, emballantes mais pour autant, tout aussi payantes au classement. En s’imposant pour la quatrième fois en cinq matchs, Cesson a cependant confirmé qu’il gagne désormais aussi à l’extérieur (deux victoires en trois déplacements) et qu’il n’est pas la meilleure défense du championnat par hasard. Il réussit le meilleur début de saison de son histoire dans l’élite, n’ayant chuté qu’à Montpellier, sur un petit 24-21. Assez impressionnant, rassurant mais aussi marqueur de la marge en attaque de l’équipe, en vraie difficulté pour conclure ce soir. Avec le même total de buts encaissés que la semaine passée face à Istres et un gardien qui s’il a réalisé moins de parades en nombre, n’en fut pas moins décisif (9/39 à 33 %) écœurant les Alsaciens sur les moments clés où le bateau tanguait !
A la pause, pourtant, les Bretilliens semblent avoir fait l’essentiel, avec une confortable avance de quatre buts (10-14) et un match mené plutôt sereinement, avec une belle agressivité défensive. Devant, les Cessonnais ont quelques occasions d’enfoncer le clou mais buttent sur Romain Mathias, auteur de six arrêts. Joué sur un faux-rythme, on sent que ce match-là n’est pas plié malgré le score et la suite des événements, après la pause, le démontre. Sélestat attaque bien mieux le second acte que des cessonnais qui se mettent en danger tout seuls. Pertes de balles en attaque et occasions manquées de creuser l’écart pour de bon, Gretar Gudjonnson inspiré et voilà que les Alsaciens reviennent dans le coup. L’avance bretonne fond comme neige au soleil et un long statu-quo au score crispe l’assistance. Pendant sept minutes, les deux équipes restent à 19-21 avec des gardiens se répliquant sans pitié pour des tireurs en manque total de confiance. Sélestat, à ce petit jeu, finit même par revenir à égalité, au pire moment, sur une merveille de Kung-Fu ponctué par Steven George (56′). Les Grenats, devant 2500 spectateurs mettant une très grosse ambiance, ne fructifient pour autant par leur bonne seconde période et Junior Tuzolana, en contre attaque, inscrit le dernier but de la partie (58′). Les dernières possessions de part et d’autre ne donnent rien et Cesson en ayant courbé l’échine sans rompre lors d’un dernier quart d’heure compliqué, repart avec les deux points qu’il ambitionnait de venir chercher dans l’est. Pour la manière, il y aura de plus belles soirées mais qu’importe, le CRMHB va désormais pouvoir reposer les organismes avant de repartir avec un beau programme sur la deuxième quinzaine d’octobre avec Nantes à la H Arena puis Chartres à domicile.
Réaction du coach, Sébastien Leriche : » Les défenses ont clairement pris le pas sur les attaques. Je retiens de cette victoire notre capacité à garder la tête froide, surtout dans le dernier quart d’heure où eux étaient galvanisés par une très belle ambiance, comme toujours à Sélestat. Ce type de match-là, notamment à l’extérieur, on ne le gagnait pas l’an passé et c’est intéressant. Nous n’avons pas su passer à +5 en début de seconde période pour tuer le match et eux ont mérité de s’offrir ce Money-Time qui tourne en notre faveur, avec notamment Sylvain Hochet, comme un symbole, qui obtient le passage en force décisif que nous offre la victoire. Aujourd’hui, je ne veux pas être plus royaliste que le roi. Nous avons quatre victoires en cinq matchs et c’est très positif. Certains penseront que nous avions un calendrier très favorable mais Saint-Raphaël est une grosse équipe et Ivry va en embêter plus d’un. Aujourd’hui, nous avons besoin d’un peu de repos, tout le monde va recharger les batteries jusqu’à jeudi. Nous allons en profiter, côté staff, pour faire un premier bilan handballistique, et préparer au mieux la suite. Nous irons à Nantes avec beaucoup d’enthousiasme mais aussi d’humilité. Ce sera un match très compliqué, face à un adversaire qui marque à minima 30 buts par match. Nous ne nous trompons pas d’objectif et ne risquons pas de nous enflammer. Il y aura Chartres trois jours plus tard et il faudra bien gérer les garçons et les rotations. Mais pour l’instant, savourons ! »