Jamais deux sans trois ? Pour une fois, pas de vérification de l’adage, et tant mieux ! Comme à Monaco et Troyes, dès la première demi-heure, le Stade Rennais a bénéficié d’une décision arbitrale avec une expulsion pour un trop plein d’agressivité. Gerzhino Nyamsi, ancien de la maison « Rouge et Noir », est un vrai costaud et la cuisse de Benjamin Bourigeaud, largement caressée par le défenseur du Racing, peut en témoigner. Si côté alsacien, on crie au scandale ou au « geste maîtrisé » selon Julien Stéphan, les stigmates de la semelle et le danger de ce pied mal placé peuvent autoriser à penser autrement. Rouge ou pas, le Stade Rennais n’a cette fois-ci pas tergiversé pour fructifier sa supériorité numérique, devenue technique avec ce fait de jeu.
Avant cela, les joueurs de Bruno Genesio étaient loin de convaincre ! Sans un mauvais placement, Kévin Gameiro aurait même ouvert le score pour le Racing, sur une attaque menée par Jean-Ricner Bellgarde puis Habib Diallo. Friser la correctionnelle, avec un jeu très aléatoire et sans rythme pendant une demi-heue, puis se libérer sur un éclair d’Arnaud Kalimuendo, auteur d’un superbe contrôle en pivot et d’une frappe parfaite enchaînée, tel fut ce Stade Rennais en première période. Avant la pause, Martin Terrier règle la mire avec un missile sur l’équerre de Mats Selz, lui qui avait raté une frappe facile au quart d’heure de jeu, pourtant parfaitement décalé. Après la pause, point de faiblesse au moment de scorer face à son ancien public, suite à un excellent travail d’Arnaud Kalimunedo dont le centre en retrait est parfait, obligeant presque à conclure (49′). A peine dix minutes plus tard, sur une merveille de mouvement collectif avec redoublement de passe entre Benjamin Bourigeaud, Arnaud Kalimunedo et Amine Gouiri dans la surface, ce dernier tue tout suspens inscrivant son second but de la saison.
Totalement K.O et groggy, le Strasbourg de Julien Stéphan est à peine consoler par un pénalty généreux sifflé pour une faute d’Hamari Traoré sur Kévin Gameiro, peu stable sur ses appuis… Habib Diallo transforme (72′) mais cela restera insuffisant pour s’autoriser une remontada improbable. Si Bruno Genesio pestera bien sur ce manque d’attention, ses joueurs avaient fait l’essentiel et les trois points en poche, indispensables pour lancer un mois d’octobre à venir haletant et sans aucun doute éprouvant où chacun aura un rôle à tenir. Prochaines étapes, capitales, la venue de Kiev, jeudi, où un succès ouvrirait grand la route pour les phases finales d’Europa Ligue puis un derby dimanche à 17 heures au Roazhon Park pour faire basculer pour de bon la saison du bon côté. Invaincus depuis la fin août, ces habitués des séries, positives ou négatives, semblent bel et bien avoir enclenché la première de la saison. Confirmation à venir, ou non, dès jeudi !